Eneffet, le cosplayeur Jarod Nandin, connu aussi sous le surnom de « South Park Guy » (le Mec de South Park en français) est décédé des suites du COVID-19. Tapez votre recherche et appuyez sur entrer pour lancer la recherche
IsorokuYamamoto. 4 avril 1884 Ă  Nagaoka (Japon) - 18 avril 1943 (Ăźles Salomon) Fils d'un samouraĂŻ modeste, Isoroku entre Ă  l'École navale et, peu aprĂšs, est blessĂ© Ă  Tsushima, pendant la guerre russo-japonaise. En 1916, il est adoptĂ© par une famille patricienne sans hĂ©ritier mĂąle. Elle lui donne son nom, Yamamoto.
Rendre les navires plus “verts” ne se limite pas Ă  changer leur motorisation mĂȘme si celle-ci constitue une part importante du fait de ses impacts considĂ©rables sur le climat, l’environnement et la santĂ©. Des solutions existent Ă  toutes les Ă©tapes du cycle de vie des navires. D’autres sont en cours de dĂ©veloppement. En voici quelques exemples. Ce 26 septembre, la JournĂ©e mondiale de la Mer Ă©tait placĂ©e sous le thĂšme Des transports maritimes durables au service d’une planĂšte durable ». L’occasion de rappeler que plus de 80% des marchandises Ă©changĂ©es Ă  l’échelle mondiale sont transportĂ©es par voie maritime et que la flotte mondiale compte quelque 95 000 navires parmi lesquels 40% de vraquiers, 30% de pĂ©troliers et 13% de porte-conteneurs. De plus, pour certains, le fret maritime pourrait quadrupler d’ici 2050. L’écoconception, Ă  la base de tout Les premiĂšres rĂ©flexions pour proposer des navires moins impactants commencent avant mĂȘme le chantier naval, lorsqu’il s’agit de concevoir l’architecture des navires et de choisir les matĂ©riaux et les peintures cf. matĂ©riaux biosourcĂ©s, vernis et peintures anti-fouling
. Certains voiliers associent ainsi bois, fibres de jute, bambou, lin, chanvre ou basalte avec des rĂ©sines biosourcĂ©es Ă  l’image du Sterne 25 dĂ©veloppĂ© par l’association EcoTransat en partenariat avec l’Ecole des Mines d’AlĂšs. MĂȘme si les produits ne sont pas Ă  100% biosourcĂ©s, ils constituent un premier pas dans la mutation. Le fouling dĂ©signe l’ensemble des organismes vĂ©gĂ©taux et animaux qui se dĂ©veloppent sur la partie immergĂ©e d’un bateau algues, moules, coquillages
 Une peinture anti-fouling’ libĂšre des toxines permettant de limiter le dĂ©veloppement de ces organismes Ă©galement appelĂ©s salissures de la coque, bio-salissures ou encrassement biologique. Elle contribue ainsi Ă  limiter un phĂ©nomĂšne qui pose des problĂšmes majeurs en termes de biodiversitĂ© l’introduction d’espĂšces invasives, celles-ci pouvant perturber les Ă©cosystĂšmes oĂč elles s’installent, voire contribuer Ă  la disparition d’espĂšces endĂ©miques. Les peintures anti-fouling Ă©tant gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©es Ă  base de dĂ©rivĂ©s du pĂ©trole, l’Europe a lancĂ© cet Ă©tĂ© un appel Ă  projets pour faire Ă©merger des solutions alternatives. Avant cela, un intĂ©ressant projet de recherche avait Ă©tĂ© menĂ© en vue d’identifier des molĂ©cules marines tropicales pour les intĂ©grer dans une nouvelle gamme de peintures projet Biopaintrop’, avec Arvam, Nautix et Bioalgostral. Notons aussi que, outre le fouling, l’introduction d’espĂšces envahissantes par les navires se fait Ă©galement via les eaux de ballast et les caissons de prise d’eau de mer. Un autre point important Ă  Ă©tudier en phase de conception est la maniĂšre de limiter les nuisances sonores, vibrantes et Ă©lectromagnĂ©tiques qui constituant un autre enjeu fort pour la biodiversitĂ©. Encore peu Ă©tudiĂ©e, la rĂ©duction de ces nuisances pourrait permettre d’éviter, par exemple, les Ă©chouages massifs de cĂ©tacĂ©s. Des navires plus efficaces en Ă©nergie Les principaux travaux concernant le green ship » portent sur les sources d’énergie et la motorisation de ces navires. Sont ici concernĂ©s aussi bien la propulsion du navire que l’énergie Ă  bord et le stockage d’énergie. LĂ , les possibilitĂ©s sont diverses et encore progressives on ne passera pas Ă  des navires zĂ©ro fuel » du jour au lendemain. Le choix du GNL gaz naturel liquĂ©fiĂ© constitue une premiĂšre Ă©tape. Selon les estimations, un navire GNL Ă©met jusqu’à 20% de CO2 en moins qu’un navire au fuel lourd et le ce carburant permet d’éliminer 99% des oxydes de soufre et des particules fines ainsi que 85% des Ă©missions d’oxydes d’azote, d’oĂč son intĂ©rĂȘt en termes de qualitĂ© de l’air et donc de santĂ© publique. CMA CGM, par exemple, a annoncĂ© fin septembre l’entrĂ©e en flotte du premier d’une sĂ©rie de neuf porte-conteneurs 23 000 EVP propulsĂ©s au GNL. Des solutions Ă  base de bio-mĂ©thane voient Ă©galement le jour, celles-ci disposent d’un atout supplĂ©mentaire d’une empreinte carbone plus faible. Stand Energy Observer prĂ©sent sur Pollutec, en 2018 En parallĂšle, de nouvelles motorisations hybrides apparaissent avec les Ă©nergies et les solutions de stockage qui leur sont associĂ©es PAC, hydrogĂšne, batteries. Ces solutions sont dĂ©ployĂ©es Ă  petite Ă©chelle, sur des navires spĂ©cifiques mais pourraient Ă  terme connaĂźtre un essor plus important. Rappelons ici tout l’intĂ©rĂȘt d’Energy Observer, vĂ©ritable laboratoire flottant de solutions alternatives depuis 2017. EODev Energy Observer Developments vient d’ailleurs de finaliser sa premiĂšre levĂ©e de fonds 20 M€ pour accĂ©lĂ©rer l’industrialisation et la commercialisation de ses solutions hydrogĂšne gĂ©nĂ©rateurs Ă©lectro-hydrogĂšne de moyenne puissance GEH2, systĂšmes Ă©nergĂ©tiques hydrogĂšne embarquĂ©s REXH2 pour une utilisation maritime et fluviale -propulsion et vie Ă  bord- et stations mobiles flottantes de production et de distribution d’hydrogĂšne vert STSH2. Pour rĂ©duire encore les consommations Ă©nergĂ©tiques, d’autres solutions sont envisagĂ©es comme la rĂ©duction de la vitesse des navires, un travail plus prĂ©cis sur les routages pour mieux utiliser les courants et les vents favorables mais aussi le dĂ©ploiement de voiles, ailes ou cerfs-volants comme moyen de propulsion complĂ©mentaire. D’un caractĂšre anecdotique il y a une quinzaine d’annĂ©es ex. l’Allemand SkySails rĂ©compensĂ© aux EEP Awards sur Pollutec en 2007, la traction des navires prend de l’ampleur et les solutions commencent Ă  se dĂ©ployer sur toutes les tailles de navires Ă  l’image des kites de Beyond the Sea ou d’AirSeas. Il faut dire qu’elle peut contribuer Ă  rĂ©duire jusqu’à 20% la consommation des navires, un pourcentage qui pourrait ĂȘtre accru en associant Ă  d’autres modes de propulsion propres’ alimentĂ©s par l’électricitĂ© d’origine hydrolienne ou solaire. Autre acteur français dans le domaine, Neoline travaille sur un cargo-roulier pilote Ă  propulsion principale vĂ©lique et propulsion auxiliaire diesel-Ă©lectrique. Et parmi les projets de recherche en cours figurent, par exemple, Deriva’ qui vise Ă  dĂ©velopper un nouveau concept de voile-aile basĂ© sur un systĂšme brevetĂ© d’inversion de profil Ă©pais asymĂ©trique avec CWS ou encore JIB SEA’ labellisĂ© en juin dernier pour mettre au point des voiles d’avant rigides pour paquebots nouvelle gĂ©nĂ©ration’ avec Multiplast, Gsea Design, les Chantiers de l’Atlantique et l’ENSTA Bretagne. La qualitĂ© de l’air, autre enjeu fondamental des navires Les Ă©volutions technologiques liĂ©es aux navires portent sur la rĂ©duction des Ă©missions de GES mais aussi de polluants dont les oxydes de soufre, l’azote et les particules fines. Selon Armateurs de France, en l’état des technologies disponibles, les armateurs ont le choix entre utiliser un carburant Ă  0,5% maximum, installer un scrubber ou choisir la propulsion au gaz ». Depuis le 1er janvier dernier, le rĂšglement OMI-Marpol Global Sulphur Cap 2020’ impose en effet d’utiliser un carburant dont la teneur en soufre est infĂ©rieure Ă  0,5% contre 3,5% jusque-lĂ . Il est toujours possible d’installer un scrubber laveur de gaz d’échappement, ce qui permet aux gaz polluants d’ĂȘtre solubilisĂ©s et absorbĂ©s dans l’eau, les fumĂ©es Ă©purĂ©es pouvant alors ĂȘtre rejetĂ©es dans l’atmosphĂšre. Mais il reste ici la question du traitement des eaux de lavage, en cas de circuit ouvert. Enfin, la propulsion au gaz que ce soit GNL ou bio-mĂ©thane liquide devrait se dĂ©velopper, comme vu ci-dessus. Notons par ailleurs le projet de recherche en cours CAPNAV dont l’objectif est de quantifier prĂ©cisĂ©ment les Ă©missions en particules fines afin de proposer, Ă  terme, des solutions techniques et de nouvelles normes rĂšglementaires pour rĂ©duire ces Ă©missions. LancĂ© en septembre 2019, ce projet de trois ans va appliquer au maritime une instrumentation embarquĂ©e en temps rĂ©el dĂ©jĂ  validĂ©e dans l’automobile et l’aĂ©ronautique cf. mesures de type RDE Real Drive Emission. Supprimer les rejets solides et liquides en mer Aux termes de la directive du les dĂ©chets des navires dĂ©signent tous les dĂ©chets, y compris les rĂ©sidus de cargaison, gĂ©nĂ©rĂ©s durant l’exploitation d’un navire ou pendant les opĂ©rations de chargement, dĂ©chargement et nettoyage mĂȘme ceux pĂȘchĂ©s passivement, dans le cas des navires de pĂȘche. La Convention Marpol v. encadrĂ© a Ă©voluĂ© jusqu’à fixer des normes plus strictes et poser l’interdiction des rejets en mer des dĂ©chets de navires. Ceux-ci sont tenus de les rapporter dans les ports qui sont censĂ©s disposer des infrastructures nĂ©cessaires. De son cĂŽtĂ©, le traitement des eaux de ballast a pour objectif de tuer ou inactiver les organismes prĂ©sents dans ces eaux destinĂ©es Ă  caler le navire. Comme tout traitement des eaux, il peut se faire de maniĂšre mĂ©canique filtration, floculation, chimique chlore, ozone ou physique rayons UV, ultrasons, dĂ©soxygĂ©nation. De fait, de nombreux acteurs de l’eau sont positionnĂ©s dans ce domaine. Notons, par exemple, que Bio-UV propose la solution BioSea qui a dĂ©jĂ  fait ses preuves et a Ă©tĂ© rĂ©cemment choisie par CMA-CGM pour ses neuf nouveaux porte-conteneurs au GNL. On le voit, des solutions existent pour chaque phase du cycle de vie des navires. Mais qui dit cycle de vie doit Ă©galement penser au dĂ©mantĂšlement. La question reste fondamentale. Selon les estimations, sur les 800 Ă  1000 navires de taille importante qui sont dĂ©mantelĂ©s chaque annĂ©e, 90% le seraient en Asie du Sud-Est dans des conditions peu -ou pas- respectueuses de l’environnement et de la santĂ© des travailleurs. Une convention internationale a Ă©tĂ© adoptĂ©e en mai 2009 mais elle n’est toujours pas entrĂ©e en vigueur, faute de ratifications suffisantes cf. critĂšres de reprĂ©sentativitĂ© de flotte et de capacitĂ©s de recyclage. Entre temps, l’UE a adoptĂ© un rĂšglement obligeant les navires battant pavillon europĂ©en d’aller sur un chantier agréé par la CE. Au 1er janvier 2020, le nombre de ces chantiers s’élĂšve Ă  41 dont 34 en Europe, 6 en Turquie et un aux Etats-Unis. La Convention Marpol AdoptĂ©e en novembre 1973 et entrĂ©e en vigueur en 1983, la Convention internationale pour la prĂ©vention des pollutions marines par les navires Marpol » couvre les pollutions par hydrocarbures, les pollutions par substances liquides nocives transportĂ©es en vrac ou par substances nuisibles transportĂ©es en colis, les eaux usĂ©es et dĂ©chets des navires, et la pollution de l’atmosphĂšre. Il est intĂ©ressant de noter que, dĂšs les annĂ©es 1970, la convention indiquait dans le cadre de son annexe V Les ordures provenant des navires peuvent ĂȘtre tout aussi mortelles pour la faune et la flore marines que les hydrocarbures ou les produits chimiques. Le plus grand danger vient des matiĂšres plastiques, qui peuvent flotter pendant des annĂ©es »  IlS Est Fait Connaitre En 1983 Avec Cargo; Cargo D Eau Douce; Cargo De Star Wars; Cargo Deau Douce; Fixe La Cargaison Charge De Navire Blocage Des Prix Sans Cargaison Charge De Transport Charge Un Navire Cargaison Aerienne Chargement De Cargo Vhargement De Cargo Hargement De Cargoc Vos questions . Parapluie 5 Lettres Vincent - 22 Mai 2022 12:19; Petite

1Ăšre Ă©dition du Salon du Livre de Senlis Lecture - Conte - PoĂ©sie, CinĂ©maSenlis 60300Du 28/09/2022 au 02/10/2022Pour diversifier son offre culturelle, la ville de Senlis souhaite mettre Ă  l’honneur le livre et les auteurs en organisant son Salon du livre. Ce nouvel Ă©vĂšnement, qui se tiendra tous les 2 ans, proposera des rencontres avec des auteurs, des tables rondes sur des thĂšmes d’actualitĂ©, des ateliers, des projections de films. Au programme Des ateliers d’auteurs jeunesse en milieu scolaire les jeudi et vendredi, Des animations et de la restauration le week-end, sur la Place Saint-Pierre qui sera piĂ©tonne pour l’occasion La projection au cinĂ©ma du film King le vendredi en prĂ©sence du scĂ©nariste Jean-Baptiste AndrĂ©a prix Femina des lycĂ©ens, prix RTL-Lire, Le spectacle musical et dessinĂ©, Anatole Latuile, le spectacle qui dĂ©coiffe, Ă  ne pas rater le samedi, en prĂ©sence des auteurs, de l’illustrateur et de la chanteuse LĂ©opoldine HH, Des signatures et rencontres avec les auteurs le samedi et le dimanche. Parmi les auteurs invitĂ©s, vous retrouverez Philippe Besson, Monica Sabolo, Nicolas d’Estienne d’Orves, Mathieu Menegaux, Mahir Guven, Oxmo Puccino, Jean-Baptiste AndrĂ©a, Claire Berest, Olivier Liron, Claire Norton, Olivier Bal
 et en jeunesse Olivier Muller, Anne Didier[...]

LecinĂ©aste s’était fait connaĂźtre du public grĂące Ă  ce film sorti en 1986, adaptation du roman de Philippe Djian, avec Jean-Hugues Anglade et BĂ©atrice Dalle. Les sirĂšnes d'alertes se sont tues depuis une demi heure environ. L'espace aĂ©rien au-dessus de la ville et du port est rempli du vrombissement de milliers de moteurs allemands. Le ciel est Ă©claboussĂ© d'Ă©clatements de la DCA anglaise. AussitĂŽt l'enfer se dĂ©clenche de tous cĂŽtĂ©s Ă  la fois. Une pluie d'incendiaires descend sur les quais du grand port, sur les bassins des deux rives, les entrepĂŽts et la ville elle-mĂȘme. Une conflagration gigantesque se dĂ©clare. Des entrepĂŽts s'embrasent, leurs murs s'Ă©croulent dans un bruit infernal livrant ainsi passage Ă  leur contenu devenu incandescent, lequel se dĂ©verse ensuite sur les quais puis dans les bassins. Ces incendies dĂ©gagent non seulement une chaleur insupportable, mais des gaz toxiques, des fumĂ©es suffocantes et des nuages de vapeurs. Les grues s'Ă©croulent ou s'Ă©crasent. Vers cette heure lĂ , notre "LĂ©opold II" qui s'est fait tout petit reçoit sa premiĂšre participation Ă  la distribution gĂ©nĂ©rale. Pas moins d'une douzaine d'incendiaires l'atteignent, de toutes parts. Le premier officier Henry Dom, et le 4e mĂ©canicien Erasme Ansenne, aidĂ©s des quelques hommes Ă  bord, s'emparent prestement de ces engins, pour les rejeter incontinent dans le bassin. Il leur faut ĂȘtre rapides car ces engins peuvent prendre feu dans les mains, et alors... Le navire, nous l'avons dit, est en grande rĂ©paration. Quelques hommes seulement sont inscrits au rĂŽle, et de ceux-ci plusieurs sont bloquĂ©s en ville. Sous le commandement de Joseph Sarens les quelques prĂ©sents Ă  bord vont sauver leur navire et vous allez voir comment. C'est Ă  peu prĂšs Ă  ce moment que d'un coup s'embrase l'entrepĂŽt situĂ© Ă  l'avant du vapeur. TransportĂ©s par le vent et par les flammes Ă©normes et furieuses et aussi projetĂ©s par les explosions incessantes, des dĂ©bris incandescents se mettent Ă  pleuvoir dru sur le pont avant et sur les prĂ©larts des Ă©coutilles. Les manches Ă  incendie sont immĂ©diatement dĂ©roulĂ©es puis mises en route. Un puissant jet arrose maintenant l'avant du navire. Des fragments de toute nature traversent l'air en sifflant et s'abattent partout briques, pavĂ©s, morceaux de rails, Ă©clats de bombes et de la DCA, dĂ©bris de wagons, poutrelles, blocs de bĂ©ton et des tas de dĂ©bris d'origine indĂ©finissable, sans compter les colossales gerbes d'eau jaillies du bassin. Nos marins restent Ă  leur travail sans dĂ©faillance aucune, debout sous le souffle des explosives, tentant de rĂ©sister Ă  la chaleur Ă©pouvantable dĂ©gagĂ©e par les immenses brasiers qui, de toutes parts entourent maintenant le navire. Et tout cela sans autre protection, que leur farouche dĂ©termination et encore, peut-ĂȘtre, celle d'un casque d'acier... Mais voici que le vapeur Argos Hill 7178 tonnes, 1922 accostĂ© Ă  proximitĂ© du nĂŽtre prend feu d'un bout Ă  l'autre. Circonstance terrifiante l'immense brĂ»lot qu'est devenu ce navire toutes amarres brĂ»lĂ©es, se met Ă  dĂ©river dans le bassin et s'approche du notre. La chaleur est devenue infernale, l'Ă©nervement au paroxysme ; la respiration difficile. Des explosions formidables se produisent de toutes parts. Des volcans d'Ă©tincelles, des Ă©ruptions de dĂ©bris incandescents, jaillissent dans tout le ciel. Nos hommes sont projetĂ©s en tous sens par les dĂ©placements d'air. Vers deux heures du matin un choc se produit Ă  l'arriĂšre. Le vapeur tremble dans toutes ses membrures. Une bombe a touchĂ© directement chacun retient son souffle, s'attendant Ă  l'explosion qui va arracher l'arriĂšre du vieux vapeur... mais cette explosion ne vient pas... Sarens, Dom, Ansenne, et d'autres avec eux courent Ă  l'arriĂšre. Ils constatent que cette bombe est tombĂ©e sur la plate-forme du canon, a traversĂ© le pont de la dunette, le pont principal, la chambre du cuisinier et qu'elle est ressortie Ă  travers la coque du navire. Elle repose maintenant dans la vase du bassin. Curieux que cette bombe n'ait pas dĂ©tonnĂ©. Subitement l'idĂ©e leur vient ; si c'en Ă©tait une Ă  retardement ? ... Il ne manquerait plus que cela ! A moins que ce soit un ratĂ©... Que faire ? DĂ©haler vers l'avant ? Inutile d'y songer l'entrepĂŽt est une fournaise infernale. Ses murs et ses marchandises encombrent le quai et comblent partiellement le bassin. De plus les grues chavirĂ©es encombrent le plan d'eau... Pas moyen non plus de s'Ă©carter du quai car l'Argos Hill, toutes superstructures effondrĂ©es, cheminĂ©e pendant par-dessus bord et mats pliĂ©s continue de brĂ»ler de bout en bout. Il est tout prĂšs du flanc bĂąbord et il dĂ©gage une chaleur phĂ©nomĂ©nale. Sarens ne peut donc rien faire d'autre qu'attendre. AprĂšs tout rien ne dit que le mĂ©canisme du retardement n'est pas foutu. Si elle Ă©clate ? HĂ© bien on avisera alors. Nos hommes sont tirĂ©s de ce raisonnement par un nouveau dĂ©sagrĂ©ment. Les Allemands, volant bas, mitraillent tout ce qui se trouve devant leurs tubes. L'atmosphĂšre irrespirable rĂ©sonne de piaulements. AprĂšs le feu, aprĂšs les destructions, la mitraillade et on prĂ©tend que les marins du commerce ne sont point des combattants... Allons donc ! Pourquoi les a-t-on armĂ©s alors ? Les incendiaires ne cessent de pleuvoir. Celles qui s'Ă©crasent sur le quai Ă  tribord, sont immĂ©diatement Ă©teintes par nos marins, car elles Ă©clairent vivement le vapeur, et cela n'est pas nĂ©cessaire. Au cours de ces opĂ©rations-ci, Dom se brĂ»le griĂšvement le pied gauche. Cette alerte passĂ©e et Ă  peine nos hommes sont-il remontĂ©s Ă  bord, Sarens en serre-file, que ce dernier est lancĂ© avec violence contre une paroi de cabine. C'est le dĂ©placement d'air d'une explosive qui vient de dĂ©tonner lĂ  oĂč nos hommes travaillaient quelques secondes auparavant. Le capitaine est contusionnĂ© et ne pourra se servir de son bras gauche pendant plusieurs jours. Vers les trois heures du matin un geyser jaillit brusquement du fond du bassin, entre le couronnement tribord et le quai. La vase recouvre le quai et l'arriĂšre. C'est la bombe de tout Ă  l'heure qui secoue le navire. Dom, Ansenne et d'autres descendent prĂ©cipitamment dans la cale 4 afin d'y constater les dĂ©gĂąts subis. Des coutures sont crevĂ©es et par celles-ci l'eau jaillit avec force. Des coins de bois immĂ©diatement enfoncĂ©s dans les dĂ©chirures accessibles, ralentissent ces entrĂ©es d'eau. Ansenne remonte de la cale pour redescendre immĂ©diatement dans la chambre des machines. Il met les pompes en marche, mais elles n'Ă©talent pas. Les tuyauteries, on le constate alors, ont Ă©tĂ© dĂ©mantibulĂ©es. Sarens donne la permission d'ouvrir les trous d'homme du ballast 4. Ceux ci ne sont dĂ©vissĂ©s qu'avec beaucoup de peine, car il y a prĂšs de trois pieds d'eau par-dessus eux... L'eau s'engouffre aussitĂŽt dans le bouchain d'oĂč les pompes l'Ă©vacueront rapidement. De nouveaux coins sont enfoncĂ©s. Les rentrĂ©es d'eau sont maintenant sous contrĂŽle. Une couture est particuliĂšrement mal en point car, situĂ©e Ă  environ un pied sous la flottaison, elle est dĂ©chirĂ©e d'un pied dans le sens horizontal et d'un pied dans le sens vertical. Elle ne sera accessible que lorsque l'on aura pu se hisser jusqu'Ă  elle. Pendant ce temps lĂ , seul dans la chaufferie, et dans la machine Ansenne doit dĂ©coupler les tuyaux d'arrivĂ©e des bouchains la chambre des machines de façon Ă  pouvoir pomper directement de ces bouchains. Il lui faut aussi dĂ©couvrir suffisamment les feux afin d'avoir de la pression pour les pompes. Au dehors les explosions ne cessent pas. Au jour naissant, le paysage de la veille se trouve ĂȘtre totalement modifiĂ©. Personne ne s'y reconnaĂźt. Mais l'aube qui a chassĂ© l'Allemand permet aussi d'apercevoir deux bombes gisant sur le quai, et qui n'ont pas Ă©clatĂ©. Elles aussi sont, sans doute, Ă  retardement... La police du port donne, Ă  cinq heures, l'ordre d'Ă©vacuer le navire. Nos hommes la trouvent raide celle-lĂ , suite Ă  ce qu'ils viennent de subir pendant prĂšs de sept longues heures, mais il faut obĂ©ir... Des spĂ©cialistes "dĂ©sactivent" ces charmants engins et vers 7 heures, Sarens doit parlementer avec la police pour pouvoir, lui et ses hommes, retourner Ă  bord. Il craint en effet que l'eau qui continue d'envahir la cale 4 ne fasse tout simplement couler le navire. Bien lui en a pris d'agir de la sorte car, en ce faisant, il s'Ă©vite un danger plus grand, peut-ĂȘtre que tous ceux qui, ont menacĂ© jusqu'ici. En effet, rentrĂ© dans son domaine, Ansenne s'aperçoit qu'une chaudiĂšre est Ă  sec d'eau. Il n'aurait plus manquĂ© que celle-ci fasse explosion... Ensuite, Sarens fait remplir le ballast avant, modifiant ainsi l'assiette du navire. Celui-ci se retrouve le lendemain piquant du nez, mais avec les coutures dĂ©chirĂ©es de l'arriĂšre sĂ©chant Ă  l'air. Le navire est dans un Ă©tat pitoyable portes arrachĂ©e, tĂŽles de cabines dĂ©foncĂ©es, carreaux en miettes, mobilier brisĂ©, cabines dĂ©vastĂ©es, canot tribord partiellement incendiĂ©, etc... Nous n'avons pu dĂ©terminer avec certitude quelles Ă©taient les personnes Ă  bord. Mais de divers Ă©lĂ©ments recueillis nous pouvons citer Joseph Sarens capitaine Henry Dom chief officer Erasme Ansenne 4e mĂ©canicien Auguste Vermaelen maĂźtre d'hĂŽtel Pierre Vermeulen cuisinier Des six personnes suivantes, certaines d'entre elles Ă©taient peut-ĂȘtre Ă  bord mais nous ne saurions spĂ©cifier lesquels Wellens, Coorman, Geeraerts matelots Henri Sels, Joseph Everdepoel, Louis Petit donkeymans Ces hommes ne figurent d'ailleurs pas tous au rĂŽle d'Ă©quipage, de plus certains de ces hommes rĂ©guliĂšrement inscrits n'Ă©taient plus prĂ©sents Ă  bord. Nous avons eu le double du rĂŽle en main, seul document existant encore. Circonstances de l'Ă©poque... RĂ©parĂ©, le vapeur va Ă  Wabana Terre-Neuve sous le commandement de A. Costermans. Il en revient avec une cargaison de minerai de fer mais doit passer en cale-sĂšche pour subir de nouvelles rĂ©parations.
Skateboard"Prominence" - John CRASH Matos . Technique : impression sur skate deck. Numéroté sur 30 au dos. Format : 80 x 20 cm . Année de réalisation : 2021. Un certificat si
Je crois qu’il est temps d’en parler, de dire ce qu’il s’est rĂ©ellement passĂ©. Comment, sur un cargo naviguant en pleine mer, un passager Ă  rĂ©ussi Ă  disparaĂźtre. Six jours Ă  bord, ce n’est pas suffisant pour connaĂźtre les trente membres de l’équipage du porte-conteneurs le Lisa Marie. Mais peu Ă  peu, j’ai commencĂ© Ă  retenir les visages, les noms puis les grades de beaucoup d’entre eux. Je sais qui est ingĂ©nieur, qui s’occupe du systĂšme Ă©lectrique, de la sĂ©curitĂ© Ă  bord et surtout, ceux qui forment la watch team. J’y ai passĂ© des heures dans cette grande tour de navigation, j’étais prĂ©sente lorsqu’on a manƓuvrĂ© pour quitter le port de Buenaventura. Je me souviens trĂšs bien de tous les officiers qui s’activaient pour faire bouger notre gros ventre du port. Il Ă©tait lĂ , un petit peu Ă  l’écart des autres, assis sur une chaise haute en bois comme s’il Ă©tait au bar et qu’il attendait une pinte. Il avait une casquette, un t-shirt rouge et il regardait tantĂŽt dehors, tantĂŽt le tracĂ© du bateau sur son Ipad. Mais surtout, il Ă©tait plus ĂągĂ© que tout le monde Ă  bord, je l’ai su tout de suite. Il ressemblait Ă  un vieux marin qui avait parcouru toutes les eaux chaudes du globe. On aurait dit qu’il vĂ©rifiait tout, qu’il supervisait je dirais mĂȘme. Juste derriĂšre lui, le capitaine du Lisa Marie donnait ses ordres pour que l’on ajuste notre trajectoire. Et lorsqu’on s’est pleinement positionnĂ© dans l’axe, on est parti tout droit loin du port en s’enfonçant dans le noir de la mer. Je suis descendue du pont Ă  ce moment-lĂ , il n’y avait plus rien Ă  voir et j’avais faim. La traque Les jours passaient et je commençais reconnaĂźtre les membres de l’équipage. Je savais mĂȘme Ă  prĂ©sent qui Ă©tait roumain et qui Ă©tait ukrainien. Un matin en explorant les longs couloirs du navire, je me suis rendue compte que la liste des membres du crew Ă©tait affichĂ©e sur les murs. Les noms, les grades, les numĂ©ros de passeport, les dates de naissance de chacun Ă©taient indiquĂ©s et classĂ©s par ordre hiĂ©rarchique. Alors que je scrutais mĂ©ticuleusement chaque ligne pour essayer de m’en souvenir, je fis une dĂ©couverte qui m’horrifia. J’étais la derniĂšre du classement ! Ils m’avaient mise 32Ăšme et bonne derniĂšre. J’étais sacrĂ©ment vexĂ©e d’ĂȘtre en queue de peloton. Mais autre chose m’a tout de suite sautĂ© aux yeux il manquait quelqu’un dans la liste. Car c’était Ă©vident, en parcourant toutes les dates de naissance, il manquait le vieux marin sur sa chaise haute de bar. C’était impossible qu’il soit l’un d’entre eux puisque personne Ă  bord n’avait visiblement plus de 50 ans. Il Ă©tait plus ĂągĂ©, je m’en souvenais trĂšs bien, au moins 67 ans. Alors pourquoi n’y Ă©tait-il pas ? OĂč se cachait-il et pourquoi ? Jamais il n’est revenu dans la wheel house, je l’aurais vu, et jamais il n’est venu manger Ă  la table des officiers. Visiblement il ne s’intĂ©ressait plus Ă  la navigation et il n’avait pas besoin de nourriture. Alors j’ai commencĂ© Ă  enquĂȘter discrĂštement en demandant au capitaine En dehors du crew et des deux passagers, il y a d’autres personnes Ă  bord ? –Pas en ce moment non, mais c’est une bonne question. Par exemple, le jour oĂč tu es montĂ©e, deux Allemands sont descendus, des ingĂ©nieurs chargĂ©s de mesurer le niveau de vibration du navire, celles Ă©mises par le moteur. Ils sont restĂ©s quelques jours, tout comme un inspecteur britannique d’ailleurs, qui vĂ©rifiait que la sĂ©curitĂ© Ă  bord Ă©tait bien assurĂ©e». Il se foutait de moi, ce n’était pas possible autrement. C’est qui le vieux alors ? Et oĂč est-il ? Pourquoi personne ne parle jamais de lui ? Peu Ă  peu, cette histoire a commencĂ© Ă  m’obsĂ©der. J’aurais pu le demander franchement Ă  n’importe qui mais je n’ai pas osĂ©. Alors j’ai continuĂ© mon enquĂȘte, j’avais encore une autre idĂ©e. Le barbecue Je crois pouvoir dire que c’était un peu en mon honneur. Le samedi aprĂšs-midi, le capitaine avait dĂ©cidĂ© d’organiser un barbecue pour l’ensemble du crew sur l’un des pontons du navire. D’aprĂšs les autres, cela faisait trĂšs longtemps qu’il n’en avait pas fait. Aujourd’hui, il voulait faire plaisir Ă  tout le monde et aussi un peu Ă  moi, la seule fille Ă  bord. L’occasion Ă©tait parfaite, pour la premiĂšre fois au milieu des merguez et du taboulĂ©, il y aurait tout le monde rĂ©uni au mĂȘme endroit. Nous avions rendez-vous Ă  15 heures, quand je suis arrivĂ©e, la scĂšne Ă©tait sublime trente marins souriants, la musique forte comme jamais car on savait bien qu’on n’allait pas dĂ©ranger grand monde sur l’ocĂ©an, de la fumĂ©e qui filait Ă  la mĂȘme vitesse que le bateau, quelques biĂšres et une bouteille de vin blanc Français. Ils avaient tous l’air drĂŽlement heureux de faire enfin autre chose, quelque chose de presque normal. On tournait les saucisses sur le grill au milieu de centaines de conteneurs comme si on l’avait fait chez un collĂšgue qui avait un petit jardin. A un moment, tout le monde s’est mĂȘme appuyĂ© contre la balustrade pour regarder les dauphins qui s’élançaient dans les vagues. Je m’assois Ă  table sur une chaise laissĂ©e vide pour moi, Ă  la droite du capitaine. Peu de visages me sont familiers. Ils sont tous lĂ , ceux que je ne vois jamais, ceux qui ne sont pas officiers et qui travaillent Ă  plus de 200 mĂštres de ma cabine. Ils sont jeunes, souvent blonds, quelques tatouages sur la nuque ou les mollets. Parmi eux, je suis bien heureuse de reconnaĂźtre l’homme qui le premier jour avait portĂ© Ă  lui seul tous mes sacs sur l’immense escalier menant vers le ciel. Je lui souris, il me fait un clin d’Ɠil. A table, tout le monde rit et se ressert plus que de raison. Je suis le mouvement moi aussi et verse copieusement du vin blanc français dans mon verre. Entre chaque gorgĂ©e, je balaye le pont des yeux mais rien n’y fait, mon passager mystĂšre n’est pas lĂ . Je dĂ©cide alors d’investiguer davantage. Avant de venir, j’ai pris la liste des membres du crew avec moi. A cĂŽtĂ© de moi, il y a le second ingĂ©nieur, Camil. On a le mĂȘme Ăąge et c’est un grand bavard, je n’ai aucun mal Ă  l’utiliser pour mettre un nom sur les visage. La liste Ă  la main, nous faisons discrĂštement l’appel. Yuri, c’est celui qui est Ă  cĂŽtĂ© des courgettes, le visage trĂšs rond, les yeux slaves. Igor, c’est la montagne lĂ -bas, celui qui se lĂšve pour prendre du pain. Oh, je reconnais Rubil Ă  trois chaises de moi, le second officier toujours froid et distant avec moi. Et puis, on prend le temps de passer les huit Sacha en revue, ça Ă©limine dĂ©jĂ  beaucoup de suspects. Mais personne ne correspond au profil, c’est Ă©vident. Soudain, une idĂ©e lumineuse me vient Mais qui pilote le bateau en ce moment pendant qu’on mange ?! – C’est Laurentiu le puni, tu le connais bien, c’est ton modĂšle photo prĂ©fĂ©rĂ© ah ah !» plaisante Camil en guise de rĂ©ponse. Il a raison, je le connais bien et je suis extrĂȘmement déçue. Alors j’en viens Ă  la conclusion la plus Ă©vidente le passager mystĂšre ne mange pas. C’est un ĂȘtre sans appĂ©tit qui se nourrit d’autre chose, d’une autre substance, mais de quoi ? Ou alors, peut-ĂȘtre qu’il est otage quelque part, que quelqu’un l’a enfermĂ© dans les bas-fonds du bateau ? Est-ce possible qu’il soit dans un conteneur ? Je n’en sais rien, mais je vais le trouver. Il y a eu des manquements de sĂ©curitĂ© » Le lendemain au petit-dĂ©jeuner, le capitaine a une autre surprise pour moi, il organise ce jour-lĂ , une rĂ©union de l’ensemble du crew sur la sĂ©curitĂ© Ă  bord. Il y a eu quelques manquements, quelques incidents Ă  bord et je dois mettre les choses au clair», m’a dit le capitaine en guise d’invitation. Je suis trĂšs surprise mais heureuse d’ĂȘtre conviĂ©e Ă  ce meeting, c’est la premiĂšre fois que j’ai l’impression d’avoir un rĂŽle. L’heure venue, tout le monde doit descendre dans le bureau des officiers au niveau de l’upper deck. Et Ă  cet Ă©tage, il est obligatoire de porter la combinaison intĂ©grale et les chaussures de sĂ©curitĂ©. Ce qui existait encore de fĂ©minitĂ© en moi s’en trouve tout d’un coup anĂ©anti. J’arrive dans la salle, je suis la derniĂšre Ă  m’installer. On me libĂšre tout de suite une chaise, comme si j’étais importante, comme si j’allais devoir parler. Le capitaine passe tout en revue le coronavirus, les manquements aux rĂšgles d’hygiĂšne, les fautes relevĂ©s sur le ponton, comme un casque mal ajustĂ© ou l’oubli des gants, les rapports de sĂ©curitĂ© rendus en retard
 On fait aussi un point sur la qualitĂ© de l’huile, l’usage du carburant, la vitesse du navire et les process de sĂ©curitĂ©. J’écoute attentivement tout en balayant l’assemblĂ©e. Je reconnais les huit Sacha, le chef ingĂ©nieur, le cuisinier, le second ingĂ©nieur et les yeux bleus de Mihael qui me fixent Ă  l’autre bout. Mais toujours pas de passager mystĂšre. C’est trĂšs clair, ce vieil homme ne pilote pas le navire, n’aime pas les saucisses et s’en fiche de la sĂ©curitĂ© Ă  bord. L’aveu Pour fĂȘter mon dernier soir Ă  bord, nous avions dĂ©cidĂ© de descendre une bouteille de mauvais vin. J’étais bien triste d’abandonner le navire si tĂŽt, aprĂšs seulement six jours de mer, et bien triste de partir sans avoir rĂ©solu cette satanĂ©e enquĂȘte. AprĂšs tout, peut-ĂȘtre que je l’avais imaginĂ© ce vieil homme
 Qu’importe puisque Ă  prĂ©sent nous cĂ©lĂ©brons tous ensemble ma derniĂšre soirĂ©e. Et puis, c’est arrivĂ© d’un coup, comme la nuit qui tombe trop tĂŽt et surprend tout le monde. Nous arrivions presque au PĂ©rou, les lumiĂšres du port nous appelaient dĂ©jĂ  comme des sirĂšnes. Alors que j’étais dĂ©jĂ  bien avinĂ©e et commencais Ă  monopoliser la conversation, le passager Allemand m’a interrompu avec cette question aux officiers Sait-on Ă  quelle heure arrive le pilote ? – Oh il est dĂ©jĂ  Ă  bord depuis une heure, on arrive là», rĂ©pondit tranquillement Camil. Le pilote ? C’est qui ça le pilote ?» demandais-je en essayant de suivre leurs propos. -Ben c’est le mec qui est employĂ© du port et qui aide le crew du navire Ă  quitter le port ou s’y amarrer. –Mais comment ça il est Ă  bord ? Il est lĂ  en ce moment c’est ça ?» Je parle si fort et si vite que tout le monde me fixe avec surprise. Camil me regarde perplexe et rĂ©pond finalement Pour quitter le port de Buenaventura, un pilote colombien est montĂ© Ă  bord pour nous aider Ă  manƓuvrer, ensuite un petit bateau s’est collĂ© Ă  nous en pleine mer et le pilote est descendu via une passerelle. Ici aussi, avant qu’on arrive, un pilote pĂ©ruvien est montĂ© Ă  bord avec un petit bateau. Il vient nous guider». Un pilote ! . 389 38 296 106 198 51 411 281

il s est fait connaitre en 1983 avec cargo