Harley le cadet de mes soucis Saison 1 - Épisode 2: La place d'honneur. Informations . Genre : Série - Comédie; Année : 2016; Avec : Jenna Ortega, Ronni Hawk, Isaak Presley, Ariana Greenblatt, Kayla Maisonet, Malachi Barton Résumé de l'Episode 2 : La place d'honneur. Nouvelle série fiction inédite, qui suit Harley 12 ans, enfant (du milieu) d'une
Pays États-Unis Genres Enfant, Comédie, Famille Durée d’un épisode 30 minutes Durée totale 29 heures 30 minutes Statut Terminée Chaîne Disney Channel US Stuck in the Middle 2016 216 membres 3 saisons59 épisodes Harley est une petite fille ingénieuse qui se sert de ses inventions dans sa vie de tous les jours, entourée de sa famille dont elle est l'enfant du milieu. Saison Épisodes Vidéos Photos 7
LesSorciers de Waverly Place. Les Sorciers de Waverly Place ( Wizards of Waverly Place) est une série télévisée américaine de 110 épisodes de 25 minutes créée par Todd J. Greenwald et diffusée entre le 12 octobre 2007 [ 1] et le 15 mars 2013 sur Disney Channel USA. Une adaptation de la série, Les Sorciers de Waverly Place, le film, a
Harley, le cadet de mes soucis Stuck in the Middle est une série télévisée américaine créée par Alison Brown et Linda Videtti Figueiredo, et diffusée entre le 14 février 2016[1] et le 23 juillet 2018 sur Disney Channel. En France, la série est diffusée depuis le 3 septembre 2016 sur Disney Channel France, et au Québec sur "La Chaîne Disney"[2]. Synopsis[] Harley, jeune fille de 13 ans habitant Marshport ville fictive du Massachusetts, est l'enfant du milieu d'une famille nombreuse de sept enfants. Elle vit avec son père Tom gérant d'un magasin de pêche, sa mère Suzy femme au foyer, ses sœurs Rachel 16 ans, Georgie 15 ans et Daphné 6 ans et ses frères Ethan 14 ans et les jumeaux Lewie et Beast 8 ans. Inventrice, elle résout les problèmes de sa famille grâce à ses inventions. Fiche technique[] Saison Épisodes Diffusion États-Unis France Début Fin Début Fin 1 20 14 février 2016 22 juillet 2016 3 septembre 2016 14 janvier 2017 2 22 3 février 2017 27 octobre 2017 5 mai 2017 30 décembre 2017 3 21 8 décembre 2017 23 juillet 2018 24 février 2018 27 octobre 2018 Dates de sortie Première diffusion États-Unis 14 février 2016 sur Disney Channel USA France 3 septembre 2016 sur Disney Channel France Date d'ajout sur Disney+ France non disponible [3] [4] Belgique non disponible [5] Suisse non disponible Canada les 3 saisons disponibles en VF [6] Staff francophone[] Société de doublage Dubbing Brothers Belgique Direction artistique Jennifer Baré Adaptation des dialogues Carole Tischker 3S., Hélène Castets S1-S2, Cyrielle Roussy S3 Distribution[] Voir aussi Doublage des shows des chaînes Disney Acteurs principaux[] Acteur original Comédien belge Rôle Jenna Ortega Alayin Dubois Harley Diaz 13 ans Ronni Hawk Maia Baran Rachel Diaz 16 ansjusqu’à l'épisode 2 de la saison 3 Kayla Maisonet Laetitia Liénart Georgie Diaz 15 ans Isaak Presley Alexis Flamant Ethan Diaz 14 ans Nicolas Bechtel Arsène Van Der Bruggen Lewie Diaz 8 ans Malachi Barton Achille Dubois Beast Diaz 8 ans Ariana Greenblatt Noah Lécot Daphne Diaz 6 ans Cerina Vincent Fanny Roy Suzy Diaz, mère Joe Nieves Sébastien Hébrant Tom Diaz, père Acteurs récurrents[] Acteur original Comédien belge Rôle Lauren Pritchard Marie-Noëlle Hébrant Bethany Peters Lulu Lambros N/C Ellie Peters Brett Pierce Thibaut Delmotte Cuff saison 1 Joshua Bassett Arthur Dubois Aidan saison 3 Vidéos[] Harley, le cadet de mes soucis Les voix de toute la famille Notes et références[] ↑ Disney Channel Announces Preview and Premiere Episodes of Family Comedy Series Stuck in the Middle, TheFutonCritic, 15 janvier 2016 ↑ Page de la série, La Chaîne Disney, consulté le 10 mars 2016 ↑ Ajouts sur Disney+ ↑ Page de la série sur France ↑ Liste des films et séries sur Disney+ le 15/09/2020 .pdf ↑ Page de la série sur Canada Liens externes[] Cette partie est incomplète. Si vous en savez plus, n'hésitez pas à la compléter. Harley, le cadet de mes soucis sur Disney+ Canada en VF Harley, le cadet de mes soucis sur IMDb
2005/2022. La saison 3 de High School Musical : La Comédie Musicale, La Série sera diffusée à partir du 27 juillet 2022 sur Disney+. Une saison 4 est déjà officiellement annoncée. 20/01/2022. Corbin Blue fera son grand retour dans la saison 3 de High School Musical : La Comédie Musicale : La Série.Il est rejoint par Adrian Lyles, Meg Donnelly
les portulans, cartes marines du xiiie au xviie siècle Publié le 5 juin 2022 En 2002, Patrick Bruel sort un album de reprises de chansons des années 1930 à 1950, Entre deux, avec notamment la valse musette Mon amant de Saint-Jean et La Complainte de la Butte, qui connaît un succès même année, il écrit avec Marie-Florence Gros et Rick Allison la chanson Il faut du temps pour Sandrine François, représentante de la France au Concours Eurovision de . patrick bruel et clémence closerles cathédrales retracées. ألم الرجل اليمنى اثناء الرقية Le chanteur, qui n'a jamais officialisé cette relation, serait en couple avec Clémence, une jolie brune avec qui les tensions sont alimentées depuis plusieurs mois par le magazine Closer . Patrick Bruel, idole des femmes. a expliqué le compagnon de Clémence dans le dernier numéro de . Invité de La Face Katché, Patrick Bruel est revenu sur son rapport à la religion et a évoqué sa rencontre inoubliable avec Anaëlle, une petite fille de 7 ans polyhandicapée. Modele Attestation Sur L'honneur Garde Parentale, Plaquette De Beurre 125g, تفسير حلم خدوش شاشة الجوال, étude De Fonction Logarithme Exercice Corrigé, Prix Du Poisson Au Maroc 2020, Pause Phronique D'intégration, Pianiste Autodidacte Célèbre, , Plaquette De En l'espace de trois mois, pas moins de cinq jeunes femmes . Entre Patrick Bruel et les parents de sa Clémence, rien ne va plus. Si elle n'a pas connu la Bruelmania, elle a tout de même succombé aux charmes du papa de deux déplaise à ceux qui critiquent leur différence d'âge ! Home. One opportunity at a time. by. Trois décennies se sont écoulées depuis l'explosion de la carrière du jeune trentenaire qui inondait la France avec Cassez la voix en 1989 . 2 min de lecture. No products in the cart. Patrick Bruel a 62 ans qui sont les femmes de sa vie ? Consultez le profil complet sur LinkedIn et découvrez les relations de Clémence, ainsi que des emplois dans des entreprises similaires. ألم الرجل اليمنى اثناء الرقية 31 Mayıs 2022 in prix lisseuse électrique moquette de pierre Yorum yapılmamış 0 . PATRICK BRUEL ET CLÉMENCE CHERIER. patrick bruel couple clémence. Dans son numéro en kiosque le 11 juin, Public révélait que Patrick Bruel venait de se fiancer à une certaine Clémence. chien miniature boo à vendre; séquence les fausses confidences. "À peine un an qu'ils sont ensemble que déjà, le chanteur veut . Kylie Jenner. tarif école privée aix en provence patrick bruel couple clémence. Posted on June 1, 2022 by . Patrick Bruel - On n'est pas couché 1er décembre 2018 ONPCOn n'est pas couché 1er décembre 2018Laurent Ruquier avec Christine Angot & Charles Consigny Franc. lettre accusant réception de la résiliation d'un bail commercial Un physique avantageux, une voix à faire craquer les filles et un talent d'acteur qui lui ouvre les portes du cinéma la "Bruelmania" naît. Alors qu'on le pensait encore en couple avec Clémence, une jeune femme de 26 ans, Patrick Bruel a visiblement déjà refait sa vie. Posted on June 1, 2022 by . En plus d'avoir été contaminé au coronavirus et heureusement rétabli, le chanteur de 61 ans a fait une lourde chute, qui aurait pu être tragique, durant la tournée 2020 des Enfoirés, en pleine répétition. Allgemein. " Aujourd'hui ça va mieux, la situation est apaisée ", a confié une source à Voici . En effet, lui qui est en couple avec Clémence, une jeune fille bien plus jeune que lui semble aussi avoir du mal à maintenir sa relation à flot. Patrick Bruel a connu des moments difficiles ces derniers mois. On n'en finit plus d'évoquer le concert de Patrick Bruel du 2 février 2019… Alors que les 500 places ont été vendues dimanche matin, l'adjoint à la culture Emmanuel Cherrier répond . apave lyon rive droite; acheter ozempic en ligne. Tout va désormais pour le mieux entre Patrick Bruel et sa compagne Clémence, débusquée à ses côtés à Los Angeles. qui est clémence, la compagne de patrick bruel. Patrick Bruel aimerait quitter Clémence Cherier, mais n'arrive pas à . Patrick a profité d'un déjeuner en amoureux dans un resto perché sur les hauteurs du Luberon pour demander la main de Clémence. Et s'il y en a bien deux qui ont apprécié de voir du beau spectacle, c'est bien Patrick Bruel et son fils cadet Léon! questionnaire sur les abeilles cycle 3. Le moment exact du début de leur relation n'est pas connu. Il se murmure que Clémence, sa compagne depuis plus d'un an, l'aurait ce que rapporte le magazine Public dans son dernier numéro, en vente dans les kiosques depuis ce vendredi 21 février 2020.. L'hebdomadaire révèle Le jeune homme de 17 ans, caché sous des lunettes noires, avait adopté la . Mais si aujourd'hui, cet incroyable touche-à-tout de 61 ans, bon vivant . Si son talent a été remarqué, ce n'est pas l'émotion qui a paralysé Patrick Bruel!En effet, selon Bernard Montiel, le chanteur a eu beaucoup de mal avec ses erreurs vocales Patrick a effectivement raté un couplet et du coup, il était angoissé, mais totalement. patrick bruel et clémence cherierchalet bord du lac à vendre. ألم الرجل اليمنى اثناء الرقية qui est clémence, la compagne de patrick bruel. Patrick Bruel aurait promis à Clémence de se montrer moins élogieux » à l'égard de son ex-épouse, la mère de ces deux fils, Amanda Sthers. Non, le chanteur a d'abord été accusé de harcèlement sexuel. Keeping kids in Roots stringed instruments. Le magazine Closer évoquait des tensions au sein de leur couple. ROME, LE 14 FÉVRIER A l'occasion de la Saint-Valentin, Patrick et Clémence ont mis le cap sur la Ville éternelle. legume aussi appele artichaut d'espagne codycross. Scoop Laeticia Hallyday elle présent officiellement Jalil à son père 2 pages. Patrick Bruel Robyn BECK/AFP. "Entre la promo de son dernier album et les fêtes passées en famille, Patrick a eu un planning . Vanina à "The Voice" "Je ne suis pas là parce que je suis l'amie d'Amel Bent" 2 pages "Cela a été une année difficile pour moi, avec cette chute de scène aux Restos du cœur, entre autres. Leur relation amoureuse et leur bébé. Par Alain Passard, Publié le 16 février, 2022. à 1607 Patrick Bruel vit une belle et heureuse relation avec Clémence, qui a été repérée avec lui, lors d'un séjour en Californie. Patrick Bruel va fêter ses 60 ans le 14 mai. L'artiste émérite a sorti le grand jeu pour sa belle. 2021. voir ce numéro. Patrick Bruel et Clémence un couple qui dure. Déjà père de deux garçons Oscar est né en 2003 et Léon en 2005, il serait sur le point de devenir papa avec sa fiancé Clémence âgé de 26 ans. Bien que Patrick Bruel continue la seconde partie de sa tournée malgré une grave chute, il semble souffrir le martyr à cause de sa jambe. Dans ce conflit, chacun reste sur ses positions. Patrick Bruel n'en a pas marre de cette nana-là ! legume aussi appele artichaut d'espagne codycross. qui est clémence, la compagne de patrick bruel by May 31, 2022 météo agricole fort mahon تجربتي مع سورة الانشقاق لتسهيل الولادة Si elle n'a pas connu la . A l'occasion de la sortie de son nouveau livre, le chanteur l'a félicité pour son travail littéraire. grand port maritime guyane recrutementshampoing auto sans frotter. Déjà. Mais peu de temps après, ce sont des soucis dans son couple qui se sont manifestés. S'il n'a pas mis un genou à terre, il a néanmoins sorti le grand jeu, puisqu'il a accompagné sa promesse d'un inestimable cadeau. Sister Act 2 Streaming Vf Gloria Tv, Crisis On Infinite Earths Streaming épisode 1, A Voix Haute Streaming Gratuit, Direction Des études Et De La Scolarité Nanterre, Benjamin Baroche Fils, Salaire Chef De Cabine Volotea, Les 12 Plaies De L'apocalypse Wikipedia, Sclérodermie Phase Terminale, Patrick Bruel, rapports conflictuels avec Clémence, sa chérie de 26 ans …. Clémence a 8 postes sur son profil. Selon l'hebdomadaire, à son âge il ne souhaiterait . Et s'il y en a bien deux qui ont apprécié de voir du beau spectacle, c'est bien Patrick Bruel et son fils cadet Léon! Ca elle n'aime pas trop. Patrick Bruel nous ouvre son refuge provençal. Mais sa chérie Clémence est toujours présente à ses côtés. D'ailleurs, les deux tourtereaux se sont offert une Saint-Valentin de rêve ! Scoop Patrick Bruel & Clémence Cherier à Rome pour fêter leurs 2 ans d'amour 4 pages. Un séjour à plus de 30 000 euros ! Comme sur les terrasses de France, en deuxième phase. 31 May 2022 by . Et les photos sont à découvrir dans le dernier numéro du magazine Voici. Patrick Bruel fait un faux pas avec Diane Leyre, la miss France, Clémence se méfie ! Depuis maintenant trois ans, le chanteur de 62 ans partage la vie de Clémence, une ravissante brune âgée de 27 ans. Belmondo. Le chanteur a reçu Midi Libre chez lui, le 10 juillet, à L'Isle-sur-la-Sorgue où il s'est lancé un défi créer une huile d'olive unique . Amour compliqué. Amoureux des belles et bonnes choses, Patrick Bruel nous reçoit dans son havre de paix de L'Isle-sur-la-Sorgue, où il savoure la vie au rythme de ses oliviers. Même dans son bel appartement le chanteur » de 61 ans, commençait à tourner en rond. Le jeune homme de 17 ans, caché sous des lunettes noires, avait adopté la . 31 Mayıs 2022 in prix lisseuse électrique moquette de pierre Yorum yapılmamış 0 . La dernière relation amoureuse connue de l'interprète d' "Au café des délices" est son idylle avec une jeune inconnue répondant au nom de Clémence. Il était dévasté dans sa loge et ça lui a gâché le plaisir de participer à l'émission ». No products in the cart. Mercredi 4 mai 2022, Patrick Bruel a envoyé un beau message à son ex Amanda Sthers. Voir le profil de Clémence Cherier sur LinkedIn, le plus grand réseau professionnel mondial. Rien de plus romantique qu'un week-end à Rome, pour sceller un amour plus fort que jamais. Patrick Bruel est empêtré dans un fâcheux scandale sexuel. élevage Bouledogue Français Paca, Casque Vélo Homme Urbain, Bouton Vidage Automatique évier Franke, Patrick Bruel Et Clémence Cherier, Tp Dosage Du Vinaigre Correction Usthb, Brumisateur Aéroponie, Cours De Natation Villeneuve Loubet, Winchef Pieces Détachées, Assurance Scolaire 2021 2022, The Boat That Rocked Vostfr . questionnaire sur les abeilles cycle 3. D'après le magazine people Closer, qui livre une toute autre version sur Patrick Bruel, il s'agirait d'une rumeur sans fondement. Keeping kids in Roots stringed instruments. qui est clémence, la compagne de patrick bruel. qui est clémence, la compagne de patrick bruel. Les parents de la jeune femme étaient les plus réticents. patrick bruel et clémence closerévaluation géographie cm2 mieux habiter. Les deux tourtereaux font beaucoup parler d'eux dans la presse people. Un séjour à plus de 30 000 euros ! Patrick Bruel et Clémence Cherier sont en une de Closer. Cela fait maintenant trois années que Patrick Bruel partage la vie de Clémence. Clémence, la brune mystérieuse. Cette semaine, on parle d'enfants, on se colle et on se décolle. Ces derniers mois n'ont pas été de tout repos pour Patrick Bruel. by. tarif école privée aix en provence patrick bruel couple clémence. Peut-être même un bébé en route. Patrick Bruel n'a pas été épargné cette année. Meghan Markle une grossesse sous haute tension 2 pages. td dessin techniquebarillet serrure 3 points castoramabarillet serrure 3 points castorama Dans les années 1980 et 1990, la France, et particulièrement la France des jeunes adolescentes, découvre Patrick Bruel, un jeune chanteur à qui tout réussit. Entre son père, le compositeur Saint-Preux et sa mère, auteur et peintre, Clémence a toujours baigné dans un univers artistique. On apprend que Line s'est . Ils marchent sur la plage de Deauville, côte à côte, souriants, lancés dans une grande discussion. Depuis maintenant trois ans, le chanteur de 62 ans partage la vie de Clémence, une ravissante brune âgée de 27 ans. Cet article est issu du n° 819. Paru le 19 févr. Patrick Bruel aurait mis un terme à sa relation avec une certain Clémence, la jolie blonde avec laquelle le chanteur de 60 ans a été aperçu il y a quelques m. جرعة الارجنين للانتصاب maio 31, 2022 ; carte sd nintendo dsi non reconnue Sem Comentários Sem Comentários One opportunity at a time. En 2002, Patrick Bruel sort un album de reprises de chansons des années 1930 à 1950, Entre deux, avec notamment la valse musette Mon amant de Saint-Jean et La Complainte de la Butte, qui connaît un succès même année, il écrit avec Marie-Florence Gros et Rick Allison la chanson Il faut du temps pour Sandrine François, représentante de la France au Concours Eurovision de . Mariée de 2004 à 2007 à Amanda Sthers, écrivaine française à qui on doit notamment Chicken Street », l'inoubliable interprète de Place des Grands Hommes » aurait fait sa demande post-confinement à Clémence, la jeune femme qui partage sa vie depuis un an. S'il n'a pas mis un genou à terre, il a néanmoins sorti le grand jeu, puisqu'il a accompagné sa promesse d'un inestimable cadeau. Selon Bel RTL, qui rapporte l'heureuse nouvelle, après deux mois de confinement passés loin de l'autre, Patrick . Patrick Bruel avait frôlé le pire au printemps après avoir été testé positif au coronavirus, mais ne semble pas l'avoir dissuadé d'organiser un diner au restaurant avec quelques potes, dont Ary Abittan, un diner qualifié de honteux ». Dans quelques jours, ils vont partir en amoureux, dans un endroit fabuleux. Chogan Millesime Extrait De Parfum, Prix Immobilier Pays Bas, رؤية حذاء الحبيب في المنام, Exercice Subjonctif Espagnol, West Auto Collection Simca Aronde, Faire Un Coffrage En Bois Au Plafond, Location Villa Pour Anniversaire Var, Throbbing Feeling In Vag During Pregnancy, Collection Montana . À ROME POUR FÊTER LEURS 2 ANS D'AMOUR. patrick bruel et clémence closerstudios meublés à louer. Patrick a profité d'un déjeuner en amoureux dans un resto perché sur les hauteurs du Luberon pour demander la main de Clémence. Sans plus attendre, Objeko vous raconte les détails de cette sombre histoire qui ne laissera personne indifférent. On sait toutefois que le couple était déjà formé avant les accusations de harcèlement sexuel, d'agression et d . Patrick Bruel n'en a pas marre de cette nana-là ! En plus d'avoir contracté le coronavirus et heureusement il a guéri, le chanteur de 61 ans a subi une chute brutale, qui aurait pu être tragique, lors de la tournée des Enfoirés 2020 en pleine répétition. As du rebondissement, Patrick Bruel vit depuis deux ans, auprès de la jeune Clémence, 27 ans, une relation forte qui permet sans doute à l'acteur de se consoler du départ de ses fils, Oscar, 17 ans, et Léon, 15 ans, pour Los Angeles, où la maman de ses deux rejetons s'est établie avec eux l'été dernier. Dans quelques jours, ils vont partir en amoureux, dans un endroit fabuleux. Patrick Bruel et sa compagne de 27 ans, Clémence, ont eu des difficultés au début de leur relation à cause de leur différence d'âge de 35 ans. Patrick Bruel coronavirus et Clémence. Ca la blesse », confiait un proche du couple qui se serait . De plus, des rumeurs sur une relation avec Laeticia Hallyday ont récemment éclatées. patrick bruel couple clémence. Robe De Chambre Femme Polaire, Cours Philosophie Terminale 2021 Libert é, Agrafe Panneau De Porte Renault Super 5, Grille De Salaire Sans Convention Collective, Souhaiter Bon Rétablissement Islam, Test Salivaire Positif Fumeur Passif, Best Guided Hiking Tours Usa, It's Friday Then It's Saturday Sunday Musique, Le Silence De La . Même si la vie est belle pour Patrick Bruel et celle qui partage sa vie depuis quatre ans, Clémence, leur relation risquerait de se compliquer en raison de l. Des médisances auxquelles elle ne semble pas . Clémence est née le 29 novembre 1988 à Neuilly-sur-Seine 92. legume aussi appele artichaut d'espagne codycross. chien miniature boo à vendre; séquence les fausses confidences. qui est clémence, la compagne de patrick bruel by May 31, 2022 météo agricole fort mahon تجربتي مع سورة الانشقاق لتسهيل الولادة Côté vie privée, ces dernières semaines ont également été mouvementées. À l'occasion de la Saint-Valentin, le chanteur de 60 ans s . Depuis que Patrick Bruel est en couple avec Clémence, la famille de cette dernière lui met des bâtons ! Le seul bémol, c'est lorsque Patrick se fait dithyrambique sur Amanda Sthers dans la presse. Patrick Bruel entendrait raviver la flamme entre sa jeune compagne, Clémence, et lui. En sommes, Patrick Bruel l'a échappé belle sur ce coup. D'ailleurs, les médecins ont décidé de l'immobiliser pour favoriser sa guérison. Une fête très spéciale a été organisée. PAR GABRIEL . chien miniature boo à vendre; séquence les fausses confidences. 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Un séjour à plus de 30 000 euros ! Comme sur les terrasses de France, en deuxième phase. 31 May 2022 by . Et les photos sont à découvrir dans le dernier numéro du magazine Voici. Patrick Bruel fait un faux pas avec Diane Leyre, la miss France, Clémence se méfie ! Depuis maintenant trois ans, le chanteur de 62 ans partage la vie de Clémence, une ravissante brune âgée de 27 ans. Belmondo. Le chanteur a reçu Midi Libre chez lui, le 10 juillet, à L'Isle-sur-la-Sorgue où il s'est lancé un défi créer une huile d'olive unique . Amour compliqué. Amoureux des belles et bonnes choses, Patrick Bruel nous reçoit dans son havre de paix de L'Isle-sur-la-Sorgue, où il savoure la vie au rythme de ses oliviers. Même dans son bel appartement le chanteur » de 61 ans, commençait à tourner en rond. Le jeune homme de 17 ans, caché sous des lunettes noires, avait adopté la . 31 Mayıs 2022 in prix lisseuse électrique moquette de pierre Yorum yapılmamış 0 . La dernière relation amoureuse connue de l'interprète d' "Au café des délices" est son idylle avec une jeune inconnue répondant au nom de Clémence. Il était dévasté dans sa loge et ça lui a gâché le plaisir de participer à l'émission ». No products in the cart. Mercredi 4 mai 2022, Patrick Bruel a envoyé un beau message à son ex Amanda Sthers. Voir le profil de Clémence Cherier sur LinkedIn, le plus grand réseau professionnel mondial. Rien de plus romantique qu'un week-end à Rome, pour sceller un amour plus fort que jamais. Patrick Bruel est empêtré dans un fâcheux scandale sexuel. élevage Bouledogue Français Paca, Casque Vélo Homme Urbain, Bouton Vidage Automatique évier Franke, Patrick Bruel Et Clémence Cherier, Tp Dosage Du Vinaigre Correction Usthb, Brumisateur Aéroponie, Cours De Natation Villeneuve Loubet, Winchef Pieces Détachées, Assurance Scolaire 2021 2022, The Boat That Rocked Vostfr . questionnaire sur les abeilles cycle 3. D'après le magazine people Closer, qui livre une toute autre version sur Patrick Bruel, il s'agirait d'une rumeur sans fondement. Keeping kids in Roots stringed instruments. qui est clémence, la compagne de patrick bruel. qui est clémence, la compagne de patrick bruel. Les parents de la jeune femme étaient les plus réticents. patrick bruel et clémence closerévaluation géographie cm2 mieux habiter. Les deux tourtereaux font beaucoup parler d'eux dans la presse people. Un séjour à plus de 30 000 euros ! Patrick Bruel et Clémence Cherier sont en une de Closer. Cela fait maintenant trois années que Patrick Bruel partage la vie de Clémence. Clémence, la brune mystérieuse. Cette semaine, on parle d'enfants, on se colle et on se décolle. Ces derniers mois n'ont pas été de tout repos pour Patrick Bruel. by. tarif école privée aix en provence patrick bruel couple clémence. Peut-être même un bébé en route. Patrick Bruel n'a pas été épargné cette année. Meghan Markle une grossesse sous haute tension 2 pages. td dessin techniquebarillet serrure 3 points castoramabarillet serrure 3 points castorama Dans les années 1980 et 1990, la France, et particulièrement la France des jeunes adolescentes, découvre Patrick Bruel, un jeune chanteur à qui tout réussit. Entre son père, le compositeur Saint-Preux et sa mère, auteur et peintre, Clémence a toujours baigné dans un univers artistique. On apprend que Line s'est . Ils marchent sur la plage de Deauville, côte à côte, souriants, lancés dans une grande discussion. Depuis maintenant trois ans, le chanteur de 62 ans partage la vie de Clémence, une ravissante brune âgée de 27 ans. Cet article est issu du n° 819. Paru le 19 févr. Patrick Bruel aurait mis un terme à sa relation avec une certain Clémence, la jolie blonde avec laquelle le chanteur de 60 ans a été aperçu il y a quelques m. جرعة الارجنين للانتصاب maio 31, 2022 ; carte sd nintendo dsi non reconnue Sem Comentários Sem Comentários One opportunity at a time. En 2002, Patrick Bruel sort un album de reprises de chansons des années 1930 à 1950, Entre deux, avec notamment la valse musette Mon amant de Saint-Jean et La Complainte de la Butte, qui connaît un succès même année, il écrit avec Marie-Florence Gros et Rick Allison la chanson Il faut du temps pour Sandrine François, représentante de la France au Concours Eurovision de . Mariée de 2004 à 2007 à Amanda Sthers, écrivaine française à qui on doit notamment Chicken Street », l'inoubliable interprète de Place des Grands Hommes » aurait fait sa demande post-confinement à Clémence, la jeune femme qui partage sa vie depuis un an. S'il n'a pas mis un genou à terre, il a néanmoins sorti le grand jeu, puisqu'il a accompagné sa promesse d'un inestimable cadeau. Selon Bel RTL, qui rapporte l'heureuse nouvelle, après deux mois de confinement passés loin de l'autre, Patrick . Patrick Bruel avait frôlé le pire au printemps après avoir été testé positif au coronavirus, mais ne semble pas l'avoir dissuadé d'organiser un diner au restaurant avec quelques potes, dont Ary Abittan, un diner qualifié de honteux ». Dans quelques jours, ils vont partir en amoureux, dans un endroit fabuleux. Chogan Millesime Extrait De Parfum, Prix Immobilier Pays Bas, رؤية حذاء الحبيب في المنام, Exercice Subjonctif Espagnol, West Auto Collection Simca Aronde, Faire Un Coffrage En Bois Au Plafond, Location Villa Pour Anniversaire Var, Throbbing Feeling In Vag During Pregnancy, Collection Montana . À ROME POUR FÊTER LEURS 2 ANS D'AMOUR. patrick bruel et clémence closerstudios meublés à louer. Patrick a profité d'un déjeuner en amoureux dans un resto perché sur les hauteurs du Luberon pour demander la main de Clémence. Sans plus attendre, Objeko vous raconte les détails de cette sombre histoire qui ne laissera personne indifférent. On sait toutefois que le couple était déjà formé avant les accusations de harcèlement sexuel, d'agression et d . Patrick Bruel n'en a pas marre de cette nana-là ! En plus d'avoir contracté le coronavirus et heureusement il a guéri, le chanteur de 61 ans a subi une chute brutale, qui aurait pu être tragique, lors de la tournée des Enfoirés 2020 en pleine répétition. As du rebondissement, Patrick Bruel vit depuis deux ans, auprès de la jeune Clémence, 27 ans, une relation forte qui permet sans doute à l'acteur de se consoler du départ de ses fils, Oscar, 17 ans, et Léon, 15 ans, pour Los Angeles, où la maman de ses deux rejetons s'est établie avec eux l'été dernier. Dans quelques jours, ils vont partir en amoureux, dans un endroit fabuleux. Patrick Bruel et sa compagne de 27 ans, Clémence, ont eu des difficultés au début de leur relation à cause de leur différence d'âge de 35 ans. Patrick Bruel coronavirus et Clémence. Ca la blesse », confiait un proche du couple qui se serait . De plus, des rumeurs sur une relation avec Laeticia Hallyday ont récemment éclatées. patrick bruel couple clémence. Robe De Chambre Femme Polaire, Cours Philosophie Terminale 2021 Libert é, Agrafe Panneau De Porte Renault Super 5, Grille De Salaire Sans Convention Collective, Souhaiter Bon Rétablissement Islam, Test Salivaire Positif Fumeur Passif, Best Guided Hiking Tours Usa, It's Friday Then It's Saturday Sunday Musique, Le Silence De La . Même si la vie est belle pour Patrick Bruel et celle qui partage sa vie depuis quatre ans, Clémence, leur relation risquerait de se compliquer en raison de l. Des médisances auxquelles elle ne semble pas . Clémence est née le 29 novembre 1988 à Neuilly-sur-Seine 92. legume aussi appele artichaut d'espagne codycross. chien miniature boo à vendre; séquence les fausses confidences. qui est clémence, la compagne de patrick bruel by May 31, 2022 météo agricole fort mahon تجربتي مع سورة الانشقاق لتسهيل الولادة Côté vie privée, ces dernières semaines ont également été mouvementées. À l'occasion de la Saint-Valentin, le chanteur de 60 ans s . Depuis que Patrick Bruel est en couple avec Clémence, la famille de cette dernière lui met des bâtons ! Le seul bémol, c'est lorsque Patrick se fait dithyrambique sur Amanda Sthers dans la presse. Patrick Bruel entendrait raviver la flamme entre sa jeune compagne, Clémence, et lui. En sommes, Patrick Bruel l'a échappé belle sur ce coup. D'ailleurs, les médecins ont décidé de l'immobiliser pour favoriser sa guérison. Une fête très spéciale a été organisée. PAR GABRIEL . chien miniature boo à vendre; séquence les fausses confidences. Call Center la chaîne météo super besse/ que disent les lemmings dans grizzy et les lemmings Elizabeth Martichoux Age, état Souverain Définition, Nouveau Look Pour Une Nouvelle Vie Coiffeur, Renault 8 S Fiche Technique, Robin Des Bois Film Complet Streaming Vf Kevin Costner, Homéopathie Allergie Yeux Gonflés, Pharmacie De Garde Valognes, Terrain à Vendre Fort Du Talud Ploemeur, Gwendoline Hamon Et Son Nouveau Compagnon, évaluation Technologie 6ème Environnement Informatique,
Voicile premier podcast hors série du Quadrant Pop où le romulien Romain Brami et le commandeur Guigui vous détaillent le programme de l'évènement qu'on organise le 10 septembre 2022 à Paris au Club de l'Étoile.En effet, il s'agit de la projection du film Star Trek First Contact suivi de l'enregistrement devant le public de notre podcast d'analyse, mais
See other formats présente! to £bc Xibrarç of tbe \nniversit\> of Toronto Le Rôle politique des Protestants Français 1685-1715 3> L E Rôle politique des Protestants Français 1685-1715 PAR Joseph DED1EU Docteur es lettres Directeur des Études au Collège de Juilly BLOUD & GAY éditeurs, 3, Rue Garancière, PARIS SUCCURSALES BARCELONE ,^ DUBLIN CALLE DEL BRUCH, 3' 20, SOUTH ANNE STREET 1920 Tous droits ri'serQss OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Montesquieu et la tradition politique anglaise en France les sources anglaises de l'Esprit des lois, Paris, Lecoffre, 1909. Couronné par l'Académie française. Prix Rordin. Montesquieu. — Collection des Grands philosophes, Paris, Alcan, 1913. Couronné par l'Académie française. Prix Marcellin Guérin. PRÉPARATION Histoire politique des protestants français 1685-1788. BIBLIOGRAPHIE 1 > I. — MANUSCRITS A. Manuscrits du Britlsh Muséum. 1 Egerton mss. — N os 929, 1671, 1717, 2594. 2. Harleian mss. — N os 1583, 3493, 4414, 7314, 7543. 3. Stowe mss. — N° 228. 4. 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Slate papers foreign, Savoie. N° fl 25-26 1690-1705, 27 1705-17, 28 1711-12, 29 1712, 84. 5. Stale papers foreign, Germanie. a Germany States n° 86 et 87 1683-95. b Germany Empire n° 17 1689-1700. 1 Je cite en note, au cours du récit, les livres qui présentent un intérêt plus spécial, et dont je n'ai eu à me servir qu'accidentelle- ment. fi BIBLIOGRAPHIE 6. State papen trei 1708-09. 7. Foreign Entru-Books, Froncé. 19, 20, 23, 25, 27, 28, 8. Foreign Entru-Books, Hollande. N 89, 70, 71, 73, 74, 78, 7-.». 80, 81. 0. Forttgn Entru-Books, Suisse \" 157, 158, 160. 10. Foreign Entru-Books Miscellaneous. N 108, 202, 208, 209, 210. il. State papers lrci/n Archives. V 26, 66, 73, 257, 258, 265, 267, 271. 271. 275. 12 Royal N»- ;i 1189-1740, 59 1689-1730. 13. Trcaly pap vol. Gachon. — Quelques préliminaires de la Révocation de l'édit de. Santés en Languedoc, 1899. * — Le Conseil royal et les protestants en 1698, dans Revue histo- rique, t. 85 et 86. Galtier de Laroque. — Le marquis de. 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D'autres devoirs plus impérieux nous prirent alors tout entiers, et, comme tous ceux à qui la Patrie confiait un poste, nous aurions cru trahir vraiment si, pour le plaisir subtil de poursuivre le récit d'événements lointains, au moment même où se jouait la destinée de la France, nous avions dérobé une partie de notre temps, de nos soucis et de nos labeurs à ces besognes plus hautes, pour lesquelles il était nécessaire de réserver toutes nos puis- sances d'action. La paix est venue j'ai repris F œuvre interrompue . Tout d'abord, avec un sentiment de tristesse profonde. La tempête n'a pas en vain passé sur le monde les Ames ont été, par elle, secouées et les esprits, ébranlés. Sous la secousse des événements, de vieux préjugés sont tombés, et de fermes certitudes se sont trouvées trans- formées en d 'authentiques erreurs. Là où l'étude livresque n'avait fait germer que des fruits de discorde et de haine, la réalité de la guerre a développé l'union et l'estime. Les divergences métaphysiques n'ont pas empê- ché les Français de se retrouver unis dans les mêmes tranchées de mort, où coulait leur sang, également ver- meil, également généreux. Personne aujourd'hui n'au- XVI AVANT PR0P08 /•/// Coudai > de denier à l'un des partis politiques ou I unr des confessions religieuses qui s'entremêlent ru France, l'honneur d'avoir magnifiquement rempli son devoir devant l'ennemi. Personne ne pourrai/, sans la plus criante injustict . mettre en doute l'ardente piété filiale et le patriotisme désintéressé de fous ces Français^ arés il' oj,i,,n,,is. mais unis par l'amour. Durant ces cinq années, il m'a été donné de vivre au milieu de protestants; quelques-uns d'entre eux étaient hs /ils de ces Réfugiés que Louis XIV, dans unr heure d'égarement, chassa de leur patrie. Avet quel accent de tendresse ils parlaient de la France .' Avet quel enthou- siasme ils allaient à la mort ! Avec quelle générosité ils donnèrent leur vie à celle qui s'était montrée, pour leurs uiru i . unr marâtre ! Spe complaisaient ses coreligionnaires exaltés du Refuge. Mais Jacques Basnagc lui-même ne manifestait pas une moindre répugnance, et si nous croyons devoir insister sur le cas de ce fameux pasteur, c'est paire que des accu- 8ateursinconsidéréslout jadis essayé de leconfon Ire avec la foule de ceux qui résumaient les devoirs politiques des Réfugiés dans cette unique maxime confiance absolue aux ennemis de Louis Xi V, et guerre acharnée au Roi de France. Donc, en 1712, Jacques Itasnagc se trouvait investi de la confiance des ministres plénipotentiaires de France au Congrès d'Utrccht. 11 les aidait de ses conseils, et fournis- sait au maréchal d'Uxelles les renseignements que sollicitait la Cour de Versailles, ce qui ne l'empêchait point de conti- nuer une secrète et active correspondance avec les ministres 1 Voir DareSTB, tkins les Archives des musions scientifiques el litté- raires, 18j4, t. I, p. 457-484. LES MODERES ET LES ZELATEURS DU REFUGE 5 tic la reine d'Angleterre qu'il tenait scrupuleusement au courant de la marche des négociations. Jamais l'occasion ne s'était présentée plus propice aux faiseurs d'intrigues. Si Basnage avait eu l'àme d'un espion, il n'eût point manqué de vendre soit à Versailles, soit à Londres, les secrets diplo- matiques confiés à sa discrétion. Non seulement il sut garder sa conscience intacte, mais il détourna l'Angleterre de se servir d'un espion qui promettait de livrer, en ce moment même, les desseins politiques élaborés au bureau de Pontchartrain, et ne put en cette circonstance s'empê- cher de témoigner sa répulsion pour le malheureux métier d'espion et ces sortes de gens méprisables » 1. Tels étaient Bayle et Basnage, tel fut le groupe des Ré- fugiés modérés, résignés à leur sort par devoir politique et scrupule religieux, hostiles aux compromissions louches avec les ennemis de la France, enfin soucieux de mettre au cœur de leurs enfants le respect de celui qui les" avait cruellement opprimés. , Par malheur, ni Bayle, ni Basnage, ni leurs amis Muisson ou Jaquelot ne furent les véritables directeurs de la poli- tique protestante de 1685 à 1715. Leur influence, quelque grande qu'elle ait été sur un petit groupe de fidèles, ne s'exerça point sur la masse des exilés. Leur sagesse fut refoulée dans d'étroits cénacles, tandis que d'autres diri- geants emplissaient l'air de leurs déclamations furibondes, ou poussaient sournoisement à l'action les foules démontées. Organisés en comités, dont la vie mystérieuse n'est pas encore complètement ramenée à la clarté, les adversaires de Bayle, Basnage et autres avocats du modérantisme, conduisaient vraiment les colonies de Londres, de Rotterdam et La Haye, de Berne, Zurich et Genève. Dans tous ces centres, apparaissent quelques personnalités qui s'appli- quaient cà faire passer dans les faits la violence de leur tem- pérament, surexcité par la défaite. 1 Cet espion se nommait Marsault ; il eut plusieurs conférences avec M. le conseiller Pensionnaire » et avec Basnage. La correspondance de Basnage pour cette période 1712-1713, se trouve aujourd'hui au Rritish Muséum, addit. ?nss., n° 20,98a. Voir surtout la lettre du 9 février, f° 92-94. CHAPITRE l' \ Lon 1res, le ministre Dubourdieu tient le rôle prin- cipal. Fils du ministre Isaac Dubourdieu don le sermon la vengeance. Basnage de Beauval, qui le connaissait bien, l'appelait • la girouette de la reli- gion . toujours prête à tourner, el à porter au loin son grincement provocateur. rous les hérétiques, disait-il, à ; Jurieu a déclaré la guerre, se trouvaient justement de amis. Ida i firme que, '1rs qu'on veut secouer son joug, il revêt les gens du nom odieux d'hérétique pour s'en venger plu- sûrement » 1. Car il a au cœur la passion la plus envahissante qui se puisse concevoir delà riposte amère, de l'attaque insolente et de l'outrage qui confond. Malheur à celui qui ne plie pas les genoux devant ses autels » et se permet d'examiner sa conduite ! Enflammé de courroux et ne respirant que la ruine » de l'adversaire présomptueux, Jurieu se souvient alors de sa prérogative spécial»' », est d'outrager », à bouche que veux-tu 2. Au , la que tion est de savoir si cet impétueux champion déchaî- nait ainsi ses puissances do haine par passion ou pour la gli Dieu ». Mais Basnage nous instruit . H., Cologne, 1699, préface. 2 Cf. Rogek-Lureau, Les doctrines politiques de Jurieu, Bordeaux, 1904. 3 L'influence de Jurieu sur les ministres tait si grande que plusieurs d'entre eux considéraient comme un honneur inappréciable de pouvoir lui écrire, lui demander conseil et l'informer de ce qui se faisait en France. Voir une lettre significative, en 1693, d'Israël Lecourt. citée par Francis Waddington, Le protestantisme en Normandie, 1862, p. 27-28. — Sur le peuple de France, cette influence n'était pas moins grande. Tribolet, missionnaire dans le pays de Nîmes, raconte qu'il avait trouvé des hommes et des femmes, qui savaient presque tout Jurieu par cœur, qui étaient prêts d'entrer en dispute contre tout le monde, sur la présence réelle, sur les images, et qui ne savaient pas les premiers éléments du christianisme ». Cité par Delacroix, Histoire de Fléchier, p. 347. LES MODÉRÉS ET LES ZÉLATEURS DU REFUGE 15 III Les nouveaux dirigeants de la cause protestante n'eurent d'abord qu'un but faire l'union entre les puissances des deux communions, contre le roi de France 1. Jurieu se flatte d'avoir été l'un des premiers, dès 1688, à promouvoir cette politique 2. Une chose est certaine il avait été devancé, par l'Electeur de Brandebourg, Frédéric-Guillaume, qui, dès la fin de 1684, avait proposé à Guillaume d'Orange une alliance où pourraient entrer ensuite d'autres princes de l'Allemagne. 1! semble que Jurieu ait eu connaissance de ces projets par son ami le prince d'Orange, et, cédant à sa nature impulsive, il se met aussitôt à rédiger à ce sujet des mémoires janvier 1685, que le représentant de l'Électeur expédie à Berlin. En même temps, Guillaume d'Orange délègue en Brandebourg un ami de Jurieu, le ministre Gaultier de Saint-Blancard 3, dont les services furent tellement appréciés, que le Grand Electeur fit de ce pasteur son ministre plénipotentiaire. En mai, Fuchs, envoyé de Frédéric-Guillaume, arrive à La Haye pour né- gocier une alliance définitive, qui sera signée le 23 août. Fuchs communique en secret avec Jurieu et Gaultier, et il n'est pas douteux que les plans ébauchés n'aient gagné, dans ces négociations occultes, plus de précision et d'am- pleur. De son côté, Claude Brousson, ému devant la misère des Réfugiés de Suisse, a pris à tâche de parcourir les Cours d'Allemagne, afin de provoquer des collectes en faveur de ses frères malheureux. 11 ne semble pas avoir poursuivi, au début de 1686, autre chose que cet ébranlement de la cha- rité protestante. Accompagné de M. de Laporte, pasteur des Cévennes, il se rend d'abord à Arau, puis à Stuttgart, Nuremberg, Bayreuth, Leipzig. En janvier 1686, il arrive enfin à la Cour de Frédéric-Guiilaume. Les deux quêteurs 1 Sur ces intrigues, voir G. Pages, ouv. cit., p. 533-597; A. Wad- dington, our. cit., p. 535 et suiv., et Cn. Bost, ouv. cit., t. I, p. 180181. 2 Cf. Relation de tout ce qui s'est fait..., p. 7 et suiv. 3 Ancien ministre de Montpellier. Voir Corbière, Eglise réformée de Montpellier, p. 276, et de Chambrier, H. de Mirmand, p. 66. 13 CHAPITRE PREMIER v trouvèrent une hospitalité cordiale, etBrousson s 1 risqua à dénoncer à l'Electeur l'indifférence des Luthériens et . leurs étranges préjugés contre les Réfugiés français. Il était nécessaire n'arrêter ces divisions au sein du protes- tantisme el de grouper les deux communions dans une même charité. Brousson écrivit alors ses Lettres des pro- lants de Front" à tous es autres protestants de i Eu- ro •>•, où, d'ac iord avec Frédéric-Guillaume, il conjure luthé- riens el calvin d'oublier le schisme qui les divise et de défendre en commun 1. N'a-t-il pas même connaissance du plan d'invasion qu'au printemps de 1686, l'Electeur a fait proposer à l'Empe- reur 2? Une armée de hommes, composée de Brandebourgeois et de Hollandais, devait marcher sur Paiis, cl l'Electeur espérait, qu'en évitant toute violence el tout pillage, l'envahisseur trouverai! des secours, en France même, tant aup es des protestants que des catholiques, tous impatients de la tyrannie du Grand Hoi. L'on peut vraiment espérer, concluait Frédéric, que la France sera mise en un tel état qu'à l'avenir on n'aura plus à la craindre » 3. Poussés par les événements à transformer leurs projets charitables en projets politiques, les Réfugies allèrent har- diment de l'avant. Ils prirent un vif intérêt au congrès d'Àugsbourg, qui s'ouvrit le 9 juillet, et où l'on esquissa les grandes lignes d'une coalition entre les princes d'Alle- magne, la Suède, la Hollande, l'Empire et l'Espagne contre Louis XIV. Surtout ils prirent une part active îx l'entrevue de Guillaume d'Orange et de l'Electeur, à Clèves, en août 1686. Un grand nombre de pasteurs y étaient accourus de Hollande. Claude y joua un rôle important, en assurant la conjuration de l'Electeur, du prince d'Orange et du maré- chal Schomberg h. Ils étaient là, tous les jours, à rai- sonner sur la religion 5 », mais aussi sur les affaires d'An- t Voir L. Nègre, due. cit., p. 42, et Douen, ou», cit., t. II, p. loo. 2, M. Cli. Bost ne dit rien de ce premier plan; L. Nègre le passe aussi sous silence. 3. Voir M. Pages, ou», cit., p. 567. [4 Voir M. Pages, p. 574, note 1. 5 Lettre de Sophie de Hanovre, du 9 août 1686. LES MODÉRÉS ET LES ZÉLATEURS DU REFUGE 17 i gleterre, auxquelles, nous le savons, Schomberg prêtait une attention inquiète. Comme le dit M. Pages, il est impos- able que les deux princes ne se soient point alors entre- tenus des événements d'Angleterre I, et n'aient point songé à profiter des bonnes dispositions dont faisaient preuve les Réfugiés français. Tandis ans les Plaintes des protestants..., parues en avril 1686, édit. 1885, p. 99. 3 Voir Ch. Bost, t. I, p. 220. Brousson arriva en Hollande en août 1686. 4 D'une gazette à la main, du 1" mars 1687 Los Français qui se sont réfugiés en Hollande, ayant appris l'arrivée du maréchal de Schom- berg à La Haye, allèrent avec empressement pour lui faire leur cour; dès le lendemain au malin, il fut rendre visite à M. l'ambassadeur de France, oi. il dîna, et convint avec lui des visites et des démarches qu'il aurait à faire. » Brilish Muséum, mss. [° 62. ; rémoin cette lettre inédite de Schomberg. Berlin, 25 septembre 1687... Venons à nos affaires en Angleterre. 11 me parait que le Roi les établit pour pouvoir mieux brouiller la Religion protestante, laquelle devrait s'unir a toutes les autres, pour empêcher la romaine. Les Jésuites ne cesseront à engager le Roi à tout hasarder, pendant qu'il a encore de la santé. Je ne doute pas que M. le Prince d'Orange n'ait, par sa pru- dence, bien pénétré dans tous ces desseins et pensé aux moyens de les prévenir autant qu'il est possible... Vos voyages en Italie sont trop écarté- j'aime mieux vous voir proche de M. le Prince d'Orange, car vous savez que quelquefois les affaires d'Angleterre sont d'une grande rapidité, mais je ne sais pas si le Roi d'Angleterre ne cherchera pas à vous en élo'gner... Je vous ai envoyé une lettre de Lisbonne par laquelle je vous donnais avis de mon dessein de passer à La Haye, pour voir M. le Prince d'Orange, pour qui j'ai toujours un grand respect, et cela est encore aug- menté depuis que j'ai eu l'honneur de le voir et Mme la Princesse Royale, et ce n'est pas sans souhaiter de les pouvoir voir un jour bien établis en Angleterre. Il n'y a rien que je ne sacrifiasse pour cela, et ce me serait une grande satisfaction de nous trouver ensemble dans des occasions où nous leur pussions rendre service.. .Schomberg. » Le destinataire de cette lettre est inconnu. Voir British Muséum, adelit. mss. , f° s 304-305. 2 18 il vi'iiiu PRl mu u Préparer l'avènemenl du prince d'Orange, que Ton salue déjà du titre de - sauveur du protestantisme • . c'csl à quoi les Réfugiés s'appliquent de tout leur cœur. Ceux qui sent établis 'ii Angleterre travaillenl pour Guillaume, el par l'intermédiaire de Jurieu, prennent leur mot d'ordre à La Uaye i . Toutel'année 1688 est remplie de cette acti- vité sourde el tenace. L'intrigue politique absorbe le Refuge français. Lorsque, en juillet 1688, Mirmand el le pasteur Bernard arrivenl en Hollande pour organiser des collectes en faveur des réfugiés de la Suisse, nue agitation fébrile emportait les esprits, et, désespérant de faire entendre leur voix, 1rs deux quêteurs prirent le parti de rentrer à Zurich, iront auparavant Jurieu, cl ceux qui déjà atta- chaienl la fortune du parti protestant français â la cause de Guillaume d'Orange. Eux aussi se laissèrent persuader, et Mirmand dira plus tard de l'affaire d'Angleterre Elle a été d'un plus grand bonheur pour nous que si la Hol- lande nous eiii accorde un secours de cent, millions - 2. A. cette date, les chefs du Refuge, soit à Londres, soit à La Haye, soit à Zurich, communient tous dans la même espérance et la même foi.* Tournés vers Guillaume d'Orange, ils ont donné pour Cm à toutes leurs intrigues, le succès de l'expédition d'Angleterre, de laquelle ils attendaient, par un bouleversement de la situation européenne, leur propre victoire sur le roi de France 3. IV L'entreprise de Guillaume d'Orange, soutenue par les armes des Réfugiés français, bénie par les prières des exilés I Sur ces négociations, voir Ch. Weiss, oui, cit., t. II, p. 42-43. 2 Cf. M"" deChambrier, ouv. cit., p. 85-88. 3 Jurieu avait souvent prédit ce bouleversement nécessaire; mais en 1688, Rrousson menace, lui aussi, la France de grandes révolutions » et d'un temps de trouble et de vengeance, premièrement contre ceux qui, connaissant la vérité, vivent néanmoins comme les profanes et les mon- dains... et ensuite, contre les persécuteurs obstinés. » Préface, écrite en 1688, des Lettres aux catholiques romains, cité par M. Ch. Bost, ouv. cit., t. I, p. 231. LES MODÉRÉS ET LES ZELATEURS DU REFUGE 19 et consacrée par la bénédiction des pasteurs 1, détermina un mouvement irrésistible. Jusqu'alors, les préoccupations religieuses étaient restées au premier plan ; sur la terre d'exil, les huguenots français n'avaient pas encore songé à conspirer contre leur patrie, et même au moment où les religionnaires des Cévennes causaient des troubles et s'in- surgeaient contrôles ordres du roi 2, personne n'avait osé tourner ces émeutes religieuses au profit de nos ennemis. Loin de préparer la révolution dans un pays qu'ils avaient si complètement bouleversé, les prédicants consentirent, en août 1687, à s'expatrier 3. Mais la guerre de 4688 transforma ces sentiments loyalistes. Les pires ennemis de Louis XIV, ce ne seront pas les coalisés d'Angleterre ou de Hollande, mais bien les protestants réfugiés, qui ne cesse- ront de nouer des intrigues, en vue de susciter des embarras à leur persécuteur. Il ne paraît pas probable que le soulèvement de février 1689, provoqué par le prophète Gabriel Àstieren Vivarais, doive se rattacher aux menées des nouveaux directeurs du parti protestant A. Comme ledit avec raison M. Douen, cette agitation fut trop intempestive et prématurée 5 ; elle ne pouvait être le premier incident de la révolte concertée, en ce moment même, par Miremont et ses amis. Henri de Bourbon Malauze, marquis de Miremont et prince de Bourbon, avait déjà, en 1688, proposé à l'Es- pagne de s'emparer du port de Cette et d'y débarquer des troupes qui favoriseraient le soulèvement du Languedoc et des Cévennes, mais l'exécution de ce plan fut différée. Miremont le reprit au début de 1689. 11 avait la convic- tion que les provinces du midi de la France seraient dégar- nies de troupes, tout l'effort de la guerre étant concentré 1 En prenant congé du prince qui s'embarquait, Jurieu l'assura qu'il devait être maître de l'Angleterre avant la fin de l'année. » 2 Sur ces agitations en 1686, voir Ch. Bost, ouv. cit., t. I, p. 1-171. . 3 Cf. Bost, t. I, p. 215. 4 Bâville néanmoins le croyait, et après lui, Brueys ; cf. Histoire du fanatisme. 5 Cf. Douen, ow. cit., t. II, p. 94. Au mois de mars, le ministre d'Olimpies ira en Angleterre fixer avec Guillaume d'Orange le temps d'entrer dans les Cévennes. Voir Bost, t. I, p. 313. CHAPITRE PREMIER sur ligne du Rhin ; comme, d'autre part, le méconten- tement était général en ces régions où les protestants étaient opprimés et les catholique? accablés d'impôts, il suffirait davoir en Suisse une troupe de 2,000 1 mes tjui, par Genève et par Coppet. envahirait le Dauphiné, rallierait les mécontents secrètement pourvus d'armes et de munitions, et se jetterait enfin dans 1rs Cévennes. On s'emparerait aussi d'un port, Cette par exemple, où les puissances coali- aient faire débarquer une petite armée I . dans I !S premiers mois de 1689, ce plan fut an maréchal de Schomberg par le marquis de i le ministre Gaultier, vers le mois de mai 2. On n'a - '•• peine à croire qu'il fut accueilli favorable- j ment, car Guillaume d'Orange avait déclaré, précisément le •2! mai, la guerre à la France. Miremont demandait d'em- ployer, à l'exécution de son plan, le zèle des pastei an ;quels on recommanderait • d'assembler les proti - tants... sous prétexte , de prier Dieu », et h' faire que I Ton se trouve, au rendez-vous de chaque assemblée, armé sous prétexte de défendre les ministres » 3. Si, comme le dit M. Bost, l'on trouva peu de ministres disposés à outrer dans ce dessein, il n'en reste pas moins qu'un véritable complut se forma, alin d'en assurer l'exécu- tion. En Angleterre, Venours e1 Gaultier lui gagnaient les sympathies de la colonie française, en Hollande; Juricu et amis zélateurs entraient, avec feu dans l'intrigue; en Suisse, M. de Mirmand ne cessait de s'intéresser à la réussite de l'affaire, qui, sous dos apparences religieuses, cachait des intentions nettement séditieuses. Laïques et ministres s'offrirent pour rentrer en France, sans souci d'être regardés comme les émissaires » d'un prince do- te-té, ou de vulgaires boute-feux » '\. Effectivement, les nouveaux prédicants recevaient de leurs I Ce plan nous est connu par Mémoires pour servir à] rtiislwre du XVIII e siècle, Amsterdam, 173j, t. III, p. 238-240. -2 Cf. Bost, ouv. cit., t. I, p. 275, et de Ghahbrier, p. 122, 132. Gaultier partit de Berlin pour Londres, en mai 1089. 3 ouv. cit., t. III, p. 238. 4 C'est ce qu'objectait le ministre Modenx. Cf. Bost. ouv. cit., t. I, p. 278. LES MODÉRÉS ET LES ZÉLATEURS DU REFUGE 2i amis des instructions plus conformes aux desseins de Miremont qu'à l'esprit de l'Evangile. Le plus célèbre d'en- tre eux. Vivent, avait entretenu des relations avec Jurieu, qui reconnut très vite, en ce jeune homme hardi, un agent précieux qu'il fallait gagner et faire retourner à son poste » 1. Parti le 10 décembre pour la Suisse, Vivent était-il au courant du projet du marquis? M. Bost ne le croit, pas 2, mais il nous semble presque impossible d'ad- mettre que Jurieu, depuis longtemps en étroite commu- nion d'idées avec jVliremont, n'ai point attiré à sa haine antifrançaise le fougueux prédicant, auquel même il confiait un»' lettre pour les réfugiés de Lausanne, dans laquelle il disait Quoi qu'il en soit du temps passé, quand nous aurions eu quelque légitime raison de nous tenir tranquilles, il me semble qu'à présent nous n'avons plus de légitimes excuses » 3. Un ami de Vivent, Lapierre, avait aussi reçu les instructions de Jurieu et de Gaultier /j. Nous savons enfin que Vivent avait écrit à ses amis Serein et Dombres, auxquels il donnait rendez-vous à Lausanne, chez Brous- son 5. Ce n'était point par l'effet du seul hasard que ce groupe d'amis se reconstituait chez le grand avocat. À cette date, Brousson connaissait, sans doute par M. de Mirmand, les espérances criminelles qui faisaient battre le cœur des Réfugiés, et il y avait donné une complète adhésion. Tous ensemble, ils s'engagèrent à fomenter l'insurrection dans les Cevennes pour le moment où ceux qui agiraient au dehors des frontières paraîtraient dans le Dauphiné » 6. Le 22 juillet, les conjurés partirent de Suisse, en quatre groupes, accompagnés de fidèles, et aussi de quelques étrangers, officiers ou émissaires, qui venaient étudier la disposition des esprits et du pays, avant l'invasion générale. 1. Cf. Douen, ouv. cit., t. II, p. 94. 2 Cf. Bost, t I, p. 283. 1. Près de lui, Brousson travaillai! à gagner au complot insurrectionnel les volontés hésitantes et méprisait les conseils de prudence. Venu pour préparer la guerre, il \ appliquait son tempéra n! exalté, comme on peu! s'en convaincre par la lettre qu'il écrivait, le 26 août, à l'un de ses amis d \ Suisse - 2. Le 20 d'août. a Nous continuons encore, mon cher Monsieur, à éviter l'éclat autant qu'il nous est possiblo ; en mon particulier, je no suis encore connu que de très peu de personnes, qui sont discrètes. Vous pouvez croire que nous sommes exposés à de grands dangers, niais Dieu nous a conservés jusqu'à présent, et j'espère qu'il le fera encore. Cependant, comme nous célébrâmes hier le Jeûne, nous ne pûmes empêcher que notre assemblée ne fût de deux ou trois cents personnes qui jeûnèrent tout le jour avec nous. 11 y eut quatre prédications et une grande prière pour la clôture, le tout animé d'un esprit de zèle, de piété et d'intrépidité toute extraordinaire. Quoique l'assemblée ait été sur pied un jour entier dans un pays environné de troupes, nous ne fûmes pourtant pas troublés, grâces à Dieu. On fait de temps en temps des détachements et des recherches, et avant-hier les troupes I Bost, t. I, p. 318. 2, La copie de cette lettre, transmise par Mirmand à M. Juneu, mi- nistre du Saint Evangile et professeur en théologie à Rotterdam » le 10 20 septembre 1GS0. se trouve aujourd'hui au- Record Office, Suisse, n' 7 — Court en avait eu connaissance, et en a donné un résume, mais Douen n'osait croire à son authenticité, ouv. cit., p. 99. On signala la copie du Record Office à M m " de Chambrier qui, prudemment, se borna à en reproduire le premier paragraphe fort édifiant, laissant dans l'ombre la fin de la lettre fort compromettante Voir H. i»e Mirmand, p. 143. A on tour, M. Bost reproduit la lettre, d'après une copie faite par kl. Fonbrune-Berbinau, et la reproduit, dit-il, intégralement», p. 320. l'ai pu me convaincre que la reproduction n'est pas intégrale. C'est pour- son M J'ai pu me convaincre que la repr quoi je donne, à mon tour, ce document en entier, me contentant de mo- derniser l'orthographe. LES MODÉRÉS ET LES ZÉLATEURS DU REFUGE 23 vinrent fort près de nous, mais Dieu ne leur permit pas do venir jusqu'à nous. D'ailleurs nous sommes déjà en état d'empêcher qu'on ne nous opprime pas facilement, et il ne dépendrait que de nous de nous mettre sur un pied à n'avoir du tout rien à craindre des troupes qui sont dans le pays, car nous pourrions avoir plus de deux mille hommes, et si une fois nous les avions auprès de nous, il ne nous serait pas difficile de nous rendre maître du pays. Mais nous ne jugeons pas à propos de lever encore le masque, outre qu'il nous manque un peu d'argent pour commencer d'agir. Si nous aurions un seul homme qui eut commandé un régiment, nous ne serions pas en peine de dissiper toutes les troupes que nous avons ici, et de mettre ce pays en état de se défendre. Mais si nous sommes privés de ce secours, nous espérons que Dieu y pourvoira d'une autre manière. Cependant, comme nous suspen- dons toutes choses en attendant que ceux qui agissent au dehors paraissent, nous souhaiterions fort de savoir s'il y a quelque chose à espérer de ce côté-là dans quinze jours, trois semaines ou un mois, n'y ayant pas apparence que la chose se puisse porter plus loin, au cas qu'il y ait quelque chose à faire cette année. Si nous voyons qu'il n'y ait rien à faire cette année par cette voie-là, nous pourrons en prendre une autre qui ne nous serait peut-être pas si avantageuse à certain égard, c'est-à-dire à l'égard de la sûreté pour l'avenir, mais qui pourtant nous donnerait une grande consolation. C'est la voie des remontrances qui ne pourraient qu'être bien reçues en ce temps ici, et qui appa- remment ne seraient pas sans effet en les faisant comme il faut. On nous ferait cependant plaisir de nous envoyer un peu d'ar- gent pour subvenir à la dépense qu'il faut faire à divers égards, car nous avons dix à douze hommes avec nous, et peut-être faudrait-il que nous en ayons un plus grand nombre, mais il faut, s'il vous plaît, éviter l'éclat, c'est pourquoi nous vous prions, au nom de Dieu, de ne communiquer cette lettre qu'à des personnes discrètes et de les faire souvenir du danger où elles exposeraient leurs frères, si les choses que je vous marque venaient à être divulguées ». Il n'est donc pas douteux que, sous l'impulsion des agi- tateurs Vivent et Brousson, prédicants et ministres n'aient pris leurs mesures, en août 1689, pour devenir les maî- tres » des provinces méridionales de la France. S'il fallait '.?i CHAPITRE PREMIER en Requête au roi du 2 novembre 1698, Brousson, loin de fomenter l'émeute, se serait préoccupé ien connaître les Réfugiés de Suisse et avoir leur confiance ; l'autre, d'avoir assez de liaisons et d'habitudes en Dauphiné et en Lan- guedoc pour en savoir l'état et prendre des mesures justes. 2° Ou il ne faut plus penser à cette affaire, ou il faut faire partir inces- samment ceux que l'on enverra en Suisse... Sur la fin de février, ils pourront avoir trouvé des sujets propres à envoyer en France et à disposer les endroits où il faudra agir. Ils n'en sauraient avoir réponse qu'environ la mi-mars, et l'on touchera alors la campagne, c'est-à-dire le temps où il faut opérer. 3° Il résulte de là que si S. M. se veut servir de M. le marquis de Miremont et de M. Gaultier, il faut qu'Elle leur ordonne de partir sans délai; comme ils doivent être les principaux acteurs, il me semble que c'est eux qu'il faut envoyer ou n'envoyer personne. Ce serait les retenir inutilement ici que de les faire attendre jusqu'aux réponses que l'on aura vers la fin de mars. 4° Puisque S. M. a en Hollande le sieur d'Hervart qui n'y fait rien, Elle pourrait lui ordonner de se rendre en Suisse pour travailler à cette affaire, laquelle demande le ministère de plusieurs personnes. 5° S. M. devrait envoyer des ordres à M. Coxe de fournir aux dépenses qui sur- viendront... » Sans doute Miremont avait déjà, nous l'avons vu, offert ses services, et quant à Gaultier, arrivé h Londres au mois de mai 1689, il avait été mis au courant de l'intrigue par ses amis de Yenours, Schomberg, et sans doute Du- bourdieu lui-même 2. Nous savons que, le 29 novembre 1 Le dossier Dubourdieu, sur cette affaire, est au Record Office, Suisse, n°- 49. 2 11 semble cependant que jusqu'en août 1689, Gaultier ne se soit pas intéressé au projet des Vaudois, directement avec les conjurés de Suisse. Mirmand lui écrit, mais pour obtenir des subsides en faveur des misérables Réfugiés de la Suisse, et Gaultier adresse alors, le 3 août 1689, cette supplique à lord Shrewsbury Milord, je continue à m'adresser à Votre 30 CHAPITRE 11 1689, il informa Mirmand que le roi Guillaume étail toul disposé .''. secourir les réfugiés cl Ie9 Vaudois il demandail aussi des Mémoires sur les projets arrêtés, 1rs moyens d'exécution, les secours nécessaires, les dispositions des cantons îvangéliques el l'activité, trop zélée, des Brousson cl Vivent aux Cévennes I. Mais il manquai à ce repré- sentant 1 • l'Electeur de Bran lebourg de recevoir l'investi- ture officielle de Guillaume lui-même; et nous devons signal m- que s'il l'obtint, ce fui grâce aux soins d'un pasteur réfugié. I 'entreprise allait cependant être brisée par 1rs efforts des agents de France. Louvois, averti, d'abord en janvier, puis en mais 1690, des projets de Miremont, ava t l'ait marcher vers le Dauphiné quelques troupes, et envoyé Catinat aux Vallées vaudoises 2. Cette décision arrêta l'élan des sympathies qui déjà se manifestaient, en Suisse, en faveur des Barbets, nome ne souffrit ni les séditions ni les agitateurs ; elle fit même trancher la tête au capi- taine Bourgeois 3, et jeter en prison quelques pasteurs upçonnés de roui m ter le désordre. Les Suisses hésitaient même à discuter le projet l'union que leur offrait Th. Coxe, et noire ambassadeur Anielot, redoublant ses générosités, avait, soin ir que tout concourt à l'exécution des desseins du Roi. J'ai trouvé entre les mains de M. Jurieu un projet qui venait d'arriver de Suis-e2. avec une lettre de M. Coxe, qui fait voir que tout y est dans les dispositions que nous pourrions souhaiter. Ce projet est à peu près le même que le nôtre. Comme il voua a été envoyé, je n'en dirai pas davantage à Votre Grandeur. D'ailleurs, j'ai vu ici M. Dieft, envoyé extraordinaire de S. A. E. auprès des Etats-Généraux, de qui j'ai appris que l'Etat des Pro- vinces-Unies et S. A. E. entrent aussi dans la pensée de secourir les Vaudois, et que tout le monde s'attendait que S. M. entreprit cette affaire. Mais. Milord, tout le monde voit en même temps qu'elle demande une grande diligence. Les dernières lettres qui sont venues de Suisse portent que ces pauvres gens qui ne sont qu'au nombre de cinq ou six cents, n'ont plus de provisions que pour six semaines ou deux mois, et qu'à moins d'un prompt secours, il sera impossible qu'ils ne suc- combent. J'espère que le marquis de Miremont sera entièrement 1 Lettre datée de La Haye, le 14/21 février 1690, adressée à Shrewsbury. Recor'l Office, Suisse, n" 7. 2; Ce projet n'est pas au dossier du Record Office. Nous devons le rapprocher du projet du 2o novembre 1689, retrouvé par M. Bo*t, t. I, p. 360-361. M Rost en a retrouvé un second dont il a donné l'analyse, p. 362-303, et qu'il a daté de la fin de décembre ». Il n'est pas douteux, en confrontant le texte du projet et la lettre de Gaultier, que ce ne soit le proj-t môme qui vient d'arriver de Suisse ». Or, il est à la date du 16 26 janvier 1690. On voit l'activité déployée par les Réfugiés de Suisse dans cette intrigue. •40 CIIAIMTHE H expédié avant que voua receviez cette lettre, el en cas qu'il ne le fût pas, Je suis persuadé 'i' 1 " V. s livres esl arrivé ». 11 nous faut bien remarquer cet optimisme tranquille dent l'aii preuve, en mai 1690, Gaultier do Saint-Blancard. Il avait, à cette date, envahi l'âme de tous les conjurés de Hollande el de Suisse. Partout on se berçait de l'espoir délicieux d'envahir la France, avec la complicité dos reli- gionnaires franc-comtois, dauphinois et languedociens. Vers la in de mai, dos marchands venus de Lyon et de Grenoble sont reçus parle Comité do Zurich el par Th. Coxe. Ils annoncent qu'en ces pays la consternation est générale, depuis la défection du Duc de Savoie. Ils sont, persuadés, disent-ils. que si les Alliés entraient en ces contrées avec 20,000 hommes, tout serait en feu en quinze jouis ; Lyon foui nirait 50,000 hommes, en dix jours, et les vivres seraient partout abondants 1. Coxe informait au plus vite son gouvernement de ces heu- reuses dispositions, qui venaient augmenter la joie produite par la complète défection du Duc de Savoie à l'alliance française, les 3 et h juin. Plus rien n'empêchait désormais de porter secours aux Vaudois et de les entraîner du côté du Dauphiné. La poli- tique des Réfugiés était à la veille de remporter le succès le plus éclatant que l'on eût pu espérer. Un frisson de bon- heur passa sur le Refuge français, qui, depuis l'élévation du Prince d'Orange au trône d'Angleterre, n'avait jamais nourri des espérances aussi sublimes, éprouvé des joies aussi malsaines. Gaultier s'écriait dans un transport d'im- patience a Voilà donc la France toute ouverte du seul côté où elle n'est pas fortifiée, et d'où il est facile d'entrer dans nos provinces de Dauphiné et de Languedoc ! Mais nous n'osons faire aucune 1 Lettre de Coxe, datée de Zurich, le 12 juin. Record Office, Suisse, n° 7. TENTATIVES INSURRECTIONNELLES LE MOUVEMENT VAUDOIS 47 démarche, sans avoir des ordres de Sa Majesté. Je supplie encore une fois Votre Grandeur, Milord, de m'honoror d'un mot de réponse, pour me faire savoir si le Roi veut qu'on commence à agir secrètement. Tous mes soins ne sont présentement que d'empêcher qu'on ne précipite rien en France, où il est certain que tout est disposé pour vn soulèvement » i. Gaultier disait vrai. Ii savait, de science admirablement informée, que ses amis, en même temps qu'ils organisaient le mouvement vaudois, avaient préparé, au cœur de la Franco, l'insurrection cévenole. 1 Lettre de Gaultier à Nottingham ; de Zurich, le 2 juin 1690. Record Office, Suisse, n° 7. Dubourdieu ne cessait de correspondre avec Gaultier, et de l'engager a envoyer les nouvelles à Shrewsbury et à milord Nottingham. — Voir une lettre de Gaultier du 29 juin 1690 à Warre, premier commis de Nottingham. Record Office, Suisse, n° 7. CHAPITRE 111 Le mouvement vaudois Juillet 1690-1692 I. La complicité des agitateurs des Cévennes, les minisires Dautun et Durand. — II. Un temps d'épreuve le mouvement ;ivortc. — III. Los intrigues reprennent; Broussonet Vivent soulèvent les Cévennes ; eam- pagoes de 1691 et 1692. — IV. Comment les alliés collaborèrent à l'œuvre le-; protestants français. 1 Le plan avait été concerté par l'ancien ministre do Saint- Privat, Dautun, qui avait commandé une troupe lors de la première expédition vaudoise, et qui, depuis le départ de Vivent. Dnbruc et Brousson pour les Cévennes, n'avait cessé de demeurer en relations secrètes avec ces organisa- teurs de la révolte. Autour de Dautun, se groupaient les ministres Durand de Genolhac, Modenx, La Brune, d'Olimpics, Saurin, et deux réfugiés, Paul Bonnemèrc et Causse 1. Au début de janvier 1690, Dautun et Durand étaient prêts à partir. La veille du départ ils reçurent de mysté- rieuses visites, trois ministres de Genève, deux de Lau- sanne et cinq du Daupbiné ou du Languedoc, qui passèrent toute la journée en conciliabule, et se retirèrent le soir, après avoir compté à Durand cinq cents louis d'or, qui cer- tainement sortaient des caisses de Le 21 janvier 1690, Dautun, Durand etBonnemère, suivis de deux guides et d'un valet, quittaient Genève et se dirigeaient vers le Dauphiné. où ils allaient remplir la mission politique dont seize pasteurs avaient soigneusement supputé les chances de succès. 1 Voir Ch. Bost, t. 1, p. 368-376. LE MOUVEMENT VAUDOIS 49 Il s'agissait de profiter de la situation avantageuse des armées étrangères. Le Languedoc était dégarni de troupes, Les alliés et les Barbets devaient s'emparer du Daupbiné, où les nouveaux convertis avaient promis leur concours. Les Cévenols participeraient à ce mouvement général. Avec un corps de sept à huit cents hommes, ou seulement de cinq à six cents, Dautun et Durand se faisaient forts d'at- teindre le Vivarais, et de passer aisément » dans le Dau- phiné, où le pasteur Lapone distribuerait des armes aux nouveaux venus. Unis aux troupes alliés, les Cévenols occu- peraient la Bresse, et par cette porte ouverte, un corps d'armée entrerait dans le royaume. Le prince de Montbé- lianï, c'est-à-dire le duc de Wurtemberg, avait promis d'ap- puyer ce vaste dessein. Dautun et Durand, arrivés le 30 janvier en Vivarais, s'étaient immédiatement occupés à réaliser le projet. Après avoir mis au courant quelques amis sur lesquels ils pou- vaient compter, ils appelèrent aux assemblées du désert les foules ignorantes. En attendant l'heure de l'action générale, qu'ils avaient fixée en août ou septembre, ils conjuraient les fidèles, en de perfides exhortations où l'appel aux armes s'enveloppait de conseils mystiques, de tout hasar- de]' pour avoir la libellé. Là délivrance était prochaine; il devait venir un secours du Ciel pour défendre les opprimés. Cependant, de l'autre côté des Cévennes, Vivent travail- lait à la prochaine exécution du projet de Dautun. Dès la fin de 1689, il avait constitué ce qu'il appelait le camp volant », dont il était le capitaine, et payant d'audace, avait conduit sa bande jusqu'à Monde où il s'était procuré des armes, de la poudre, des balles et d'autres munitions. Enfin le guide Sautier, que Dautun avait l'ait entrer dans le complot, avait consacré le mois de février à soulever les nouveaux convertis delà région avoisinant Alais et Nîmes, puis s'était lui-même enrôlé comme soldat dans le fort d' Alais, en vue d'y examiner les moyens de la résistance et d'y découvrir un point d'accès facile aux assaillants. Pendant ce temps. Dautun convoquait au mas de l'Espi- naz ses fidèles complices, s'employait personnellement à 4 50 CHAPITRE lll recruter des volontaires, tandis que Durand se chargeait de soulever la Lozère et que Vivent prenaii pour sa part le côte oriental du Rouergue. Le mois de mars fui tout entier consacré à s'organiser, à créer dans chaque canton 1rs chefs de Consistoire >• qui communiqueraient entre eux ci a gouverneraient le projet », sons la direction des ministres donl le quartier général fui établi à la Tour du Viala. Mais la vigilance active de Bâville déjoua le complot. Dès le débul de février, Bonnemère el Sautier furent arrêtés, mis à la question et dévoilèrent l'intrigue. Une fois en pos- session de ces aveux, Bâville qui déjà soupçonnai! la gra- vité de l'affaire par des rapp >rts de l'abbé du Chayla, ne pensa plus qu'à réprime!' de façon" immédiate celte nouvelle tentative. A .lais, en dépit des arrestations qu'il précipitait à Vialas et à Genolhac, il ne put s'emparer des ministres Dautun et Durand, qui avaient, seuls, véritablement orga- nisé la sédition. Echappés à ses agents, les deux conspira- teurs furent assez heureux pour se réfugier en Soi e, où nous les retrouvons au mois d'octobre. Mais il est probable que les Comités de Genève ignoraient encore, en juin, l'échec de leur entreprise, sur laquelle Gaultier de Saint- Blancard possédait, disait-il, des renseignements certains. II Prêts du côté de la Savoie et du côté des Cévennes, les conjurés de la Hollande et de la Suisse pouvaient envisager en juin 1690, l'issue de leurs complots ténébreux avec une parfaite confiance. Ils avaient réalisé cette chose que l'on aurait pu croire impossible; l'union de pays profondément catholiques, comme l'Espagne, l'Empire, la Savoie, avec des nations non moins brutalement anticatholiques, comme l'Angleterre, le Brandebourg et, la Hollande, dans une guerre que tout le monde s'accordait à regarder comme une guerre de religion ». L'espoir qui soulevait alors le cœur des alliés était si grand que, de toutes parts, on n'en- tendait parler que du procha'n dépècement de la France. Les projets les plus audacieux de ce partage inévitable LE MOUVEMENT VAl'DOIS 51 s'entassaient dans les bureaux des comités zélateurs de La Haye et de Zurich. Nous connaissons déjà celui qui pro nait de la Franche-Comté, et qui, pour décider le gouver- neur de Milan à laisser s'opérer la jonction des forces vau- doiscs de la Suisse avec les troupes do* Barbets rentrés dans leurs vallées, promettait, pour le mois d'octobre au plus tard, le retour spontanée! sincère de toute la Franche- Comté, la Bresse el la Bourgogne à la couronne du roi d'Espagne. Le 23 juillet 1690, d'autres projets, conçus à n'en pas douter par les nouveaux convertis des provinces deFran sont envoyés en Suisse et transmis a Gaultier de Saint- Blancard. Celui-ci qui, depuis son arrivée à Zurich, ne esse de presser les Puissances protestâmes, profite de cette ma- nifestation secrète pour exciter à nouveau l'indolence de l'Angleterre. Que l'on mette un terme aux hésitations, et ' l'on envahisse hardiment la France ! Que sur la lig du Rhin, les côtes de Normandie, du Poitou et de la Pro- vence les Alliés se présentent sans crainte ils sont telle- ment désirés par les populations opprimées! On sait d'ailleurs, ajoutait il, les droits que le Roi d'Angle- terre a sur la Guyenne. C'est une province contiguë au Langue- doc et qui est aussi remplie de protestants opprimés. Si l'on était une fois maître du Languedoc, il serait aisé à S. M. d'attaquer la Guyenne par mer et par terre, lorsqu'elle le jugerait à propos. Et il ne lui serait peut-être pas si difficile que l'on pense d'y rentrer en possession de ses droits, dont ses ancêtres ont été dépouillés 1. » De son côté, Coxe, encouragé par les assurances des Ré- fugiés, ne cesse de croire au succès de l'invasion qu'il a préparée et concertée avec les mal intentionnés de la France. Les projets de Gaultier lui tiennent surtout à cœur ; ii Record Office, Suisse, n° 7. Lettre de Gaultier àShrewsbnry, datée de Berne, le 23 juillet 1690. A ce moment, Gaultier est tellement convaincu du succès de l'entreprise qu'il voudrait retourner à Berlin, mais, dit-il, M. l'Envoyé 'd'Angleterre 1 trouve bon que je demeure encore en ce pays, jusqu'à ce que nous sachions les intentions de S. M. d'Angleterre; là-dessus ». II envoie en même temps à Shrewsbury un nouveau projet d'invasion et de descente qui se trouve au Record Office, même carton ; il l'envoie par un réfugié, M, de la Plagne. CHAPITRE III il est, comme son complice, persuadé que" les protestants du Dauphiné, du Vivarais el des Cévennes viendront au - de leurs frères, aussitôl que ceux-ci auront envahi le Dauphiné. Or, dit-il, •• la chose esl très aisée... L'entrée i , s facile -. D'autre part, il assure son gouvernement que Luis la Bresse savoyarde el chàlonnaise, dans la Fran- che-Comté et la Bourgogne, 'es envahisseurs trouveront le meilleur accueil, car on \ est disposé à c • oir l'inva- sion . Il recommande simplement de faire une descente sur les côtes de Normandie, au momen! où l'on se mettra en campagne vers les Alpes, ce qui ne saurait tarder on attend simplement que le duc de Savoie ait quelq le avan- tage sur Catinat. Coxe a pris toutes les m - capal d'assurer la prompte exécution \\i projet il a envoyeuses instructions à M. de Loche qui commandera les Va i dois et les Réfugiés recrutés en Suisse, il a mis dans le complot le pasteur-colonel Arnaud qui entraînera les Barbets d 3 Vallées 1. Sa Majesté Guillaume ne commettra p tute ter cet élan général 2. Tout étant ainsi disposé, et les circonstances paraissant justifier l'optimisme tranquille des Réfugiés instigateurs de l'entreprise, le ministre Gaultier de Saint-Blancard songea à se retirer. Non point qu'il déserte l'action, mais il a con- templé le succès de son œuvre, des négociations épineuses auxquelles son ami Dubourdieu l'avait convié en 1689, et il voudrait, avant de se retirer chez lui, exciter le zèle de ceux qui demeurent à Genève. Il écrit donc, le 10 août 1690, à milord Xottingham, qu'enfin la levée des quatre mille hommes pour le service du roi d'Angleterre a réussi, moins par son habileté propre que par celle de Th. Coxe 1 A en croire les biographes de cet équivoque personnage, le seul désir de la liberté religieuse aurait poussé ce restaurateur de la religion dans les vallées. Le Record Office possède des documents qui démontrent péremptoirement que ce ministre venait prendre son mot d'ordre chez l'envoyé de l'Angleterre, en Suisse. Il recevait, pour ces services secrets, et d'après le désir exprimé par Coxe à Shrewsbury, vingt couronnes par mois, dix pour lui et dix pour sa famille ». 2 Record Office. Suisse. n° 7. Lettre de Coxe à Shrewsbury, datée de Berne, le 10/20 septembre 1690. Elle comprend quatorze folios et est très importante. LE MOUVEMENT VAUDOIS 53 Il ne vous dira pas. ajoute-t-il, que ce sont ses soins, sa pru- dence, sa sage conduite qui ont surmonté lou?; les obstacles que les personne mal intentionnées ont opposé à ce dessein. Pour moi. vois que l'hiver approche et que je serai apparem- ment fort inutile en ce pays-ci, pendant ce timips-là. M. l'envoyé "extraordinaire Coxe trouve bon que j'aille faire un tour à Genève où il croit qui- je pourrai être de quelque usage, dans la conjonc- ture présente. J'espère que V. G. aura la bonté de me faire savoir les intentions de S. M. afin que si je suis assez malheureux pour ne pouvoir être d'aucun usage pour son service, je puisse me retirer chez moi avant l'hiver 1. » Nottingham se garda de répondra trop vite à cotte de- mande do mise en disponibilité. Il voulait être bien assuré, le jour où il se priverait dos services de Gaultier, que les intérêts iU' la cause commune n'en souffriraient pas. Aussi ne put-il faire connaître sa volonté qu'après trois longs mois. Les événements s'étaient, on effet, précipités, rendant de moins on moins probable l'invasion do la France. Le mois de juillet avait laissé los affaires des Alliés assez indécises. Si le désastre de la Boyne assurait à Guillaume la posses- sion de l'Irlande, sur le continent les armées alliées étaient vaincues à Fleurus et. dix jours après, la flotte des coalises subissait une défaite à Beachy-Hcad. En Piémont enfin, Catinat conservait l'avantage. Bien que Louis XIV réservât la plus grando partie de ses troupes et de ses ressources pour ses campagnes favorites dos Pays- Bas, Catinat avait su inspirer à sa petite armée la confiance et l'enthousiasme. On le rapprochait de Turenno, dont il avait la prudence, l'air méditatif et l'amour du soldat. Il avait consacré les premiers efforts de la campagne de lt90 à refouler les Piémontais, à empêcher la jonction des Espagnols et des Impériaux venus au secours d'Amédée de Savoie, surtout à ravager la plaine du Piémont, qu'il frap- pait de lourdes contributions de guerre. 11 méditait cepen- dant de frapper un coup décisif. Par d'habiles manoeuvres, il aiiira le Duc sur un terrain favorable à ses vues, près de l'Abbaye de Staffarde. Le combat s'engagea le 18 août. 1 Record Office, Suisse, n° 7. Lettre datée de Berne. 54 CHAPITRE IM Câlinât resta vainqueur, après une admirable charge des Français, dont, plusieurs bataillons, pour prendre l'ennemi en liane, n'avaient pas hésité à se plonger jusqu'à mi-corps dan- des marais voisins du champ de bataille 1. Le lendemain, Catinat courut, prendre Saluées; puis, dix semaines après, au milieu des neiges, il s'emparait de l'im- portante place de Su/e. Ces succès répétés mirent le désarroi dans le camp des conspirateurs de Hollande, d'Angleterre et de Suisse. Ils avaient perdu, sans retour, la première partie du jeu. L'al- liance évangélique, si laborieusement conclue, s'arrêtait, impuissante, devant le général français que l'on était inca- pable de jeter hors de la Savoie. Le projet d'invasion paraissait donc très sérieusement compromis, pour la pré- sente campagne. Il fallait attendre des jours meilleurs. Nottingham se souvint alors de la prière du ministre Gaul- tier, et jugeant que, dans les conjonctures présentes, il n'y avait point d'inconvénient à donner des loisirs à cet agent si dévoué, il lui écrivit Monsieur, j'ai représenté au Roi ce que vous m'avez écrit du 10/20 d'août dernier, sur quoi Sa Majesté m'a commandé de vous dire qu'il n'y a rien qui regarde présentement le bien de sou ser- vice pour vous obliger à rester en ces pays-là. Cependant, Sa Majesté m'a commandé de vous faire un présent de cent livres sterling, que je paierai à telle personne qu'il vous plaira, aussi- tôt que vous me le ferez savoir. Je vous prie, quand vous parLirez de Suisse, de me dire le lieu de votre demeure, afin que je vous puisse adresser une lettre quand j'aurai quelque chose à vous mander pour le service du Roi. Je suis... 2. » Accorder une rétribution de cent livres à celui qui avait consacré, depuis un an, le meilleur de son activité à la for- mation de l'intrigue d'où devait sortir l'écrasement et le 1 J'ai retrouvé au Record Office, Germpny Slales, n° 87, une relation très curieuse et très détaillée de la bataille de Staffarde, écrite par un des généraux espagnols vaincus. Ce récit mériterait d'être publié. 2; Record Office, foreign Bntry-Books, Switzerland, n" 157, f° 18. La lettre est datée de Whiteball, 10 octobre 1690. LE MOUVEMENT VAUDOIS 55 partage de la France, on pourrait croire que c'était assez mal récompenser un serviteur valeureux. On se tromperait. Gaultier prit les cent livres, et continua, avec un entrain rajeuni, à rallier les chances de la victoire, si cruellement dissipées par Gatinat. III Dès le mois d'octobre les sourdes menées furent active- ment reprises. Gaultier s'était retiré à Genève où il trouvait des collaborateurs nouveaux l. Durand et Dautun s'y étaient réfugiés, à leur retour des Cévennes, qu'ils avaient été sur le point de mettre en révo- lution. Le pasteur apostat Qucsnot y était arrivé depuis peu, résolu en apparence à vivre désormais en protestant fidèle. Il raconte qu'il fut à Genève, Tannée 1690, de l'as- semblée qui se tenait tous les jours, pour travailler à faire une descente par le Rhône pour entrer dans le Vivarais ». Sous la bienveillante direction du pasteur Léger, les conju- rés ourdissaient le complot. M. Mazel en était le chef, et autour de lui s'agitait tout ce qu'il y avait de considé- rable à Genève du Vivarais, Dauphiné, Cévennes et Lan- guedoc ». Il fut convenu que M. Mazel, accompagne de M. Melon, capitaine grenadier, irait à Turin pour faire savoir les résolutions. . . au duc de Savoie et à M. de Schom- berg » 2. Les ministres prétendaient que plusieurs gentilshommes du Vivarais fourniraient 1,600 armes à feu, et que l'armée des Alliés trouverait la route ouverte de Genève au comté de Foix, où les Espagnols feraient avec elle leur jonction. Une lettre de Louvois à Bàville, du 19 novembre 1690, nous apprend en effet qu'un nommé Cabralles, du comté de Foix, avait promis à Guillaume d'Orange la levée à Montauban, Castres et Foix, d'une armée de 12,000 hom- mes, à laquelle l'Espagne promettait des vivres, pendant 1 Pour ce qui suit, voirBosT, t. I, p. 405-406. 2 Nous connaissons déjà ces deux complices. Voir la liste que j'ai publiée plus haut et qui est le complément du dossier Quesnot, rassem- blé par M. N. Weiss et utilisé par M. Bost. 5C> CHAPfTRB lll que lc9 protestants du midi le la France prendraient les armes I. Quelques jours plus tard, Louvois prévenait encore Bâville . Parti pour la Hollande, il devait revenir en Vivarais au commencement du pin- temps i. Cependant, les armées du duc de Savoie battues à Staf- farde se reformaient en hâte. L'Electeur de Bavière avait envoyé au due d'importants secours. L'Angleterre, ne pou- vant fournir des hommes, donnait, de l'or. Les Vaudois accouraient autour de leur colonel Arnaud qui songeait alors bien moins aux avantages spirituels de son peuple qu'à la revanche de son prince. Le Duc se vit ainsi à la tête de 50,000 hommes contre 8,000 seulement que possédait Catinat. Il l'obligea à repasser les Alpes pour prendre en France ses quartiers d'hiver; enfin il apprenait l'arrivée d'un chef glorieux et respecté, Charles de Schomberg, neveu du maréchal tué à la Boy no. Les Barbets, secourus par quelques troupes de Réfugiés, commencèrent même, dans les derniers mois de 1090, leurs incursions en territoire' français. Dès ce moment, la terrible réputation de ces soldats d'aventure s'établit dans cette partie du Dauphiné qu'ils ravagèrent atrocement. Telle était la fureur de cette horde sauvage que le colonel Mal le t lui- même avouait son horreur et sa honte a Votre Excellence, écrivait-il à Coxe, aura déjà appris que nous ayons été environ quatre lieues dans la Provence; que, si nous avions été o à 6,000 hommes de troupes réglées et hien comman- dées, nous serions à l'heure que j'écris à Votre Excellence aux ! Cité par M. Arnaud, Hisf. des prot. du Vivarais, t. Il, p. 46; voir aussi Histoire de Languedoc, t. XÏV, col. 1397 et 1406. LE MOUVEMENT VAUDOIS 57 portes de Marseille ou d'Aix. car il ne s'est jamais vu une sem- blable épouvante. Mais il ne faut pas faire ces sortes d'expéditions avec des milices qui ne nous ont servi que pour voler, piller, brûler et violer femmes et filles et ensuite les tuer. Nous restons cet hiver dans la vallée de Barcelonnette et je garde avec mon bataillon l'entrée de la Provence, en attendant que S. M. Britan- nique et ses alliés y rouillent entrer de ce côté, où il n'y a pas une place forte. Je suis à cinq lieues d'Embrun. Tous les déserts de l'Egypte el de l'Arabie ne sont pas semblables à ceux-ci 1. » Ces événements ranimèrent le courage des populations céveno'es, toujours prêtes à s'ébranler, sous la direction de ministres qui n'attendaient eux-mêmes qu'une occasion pour rallumer la sédition. Les nouvelles du Dauphiné, les encouragements des envoyés vaudois, leur humeur tou- jours aussi batailleuse, décidèrent Brousson et Vivent à reprendre leurs projets de 1689 2. Ils élaborent ensemble les modifications que les événements récents rendent néces- saires, et pour ne point agir à faux, se rencontrent, à la fin de février ou au commencement de mars 1691, dans un conciliabule secret, avec les émissaires du duc de Savoie. Vivent y apportait sa fougue impétueuse; mais Brousson, plus habitué à envisager avec calme les solutions pratiques, ne dissimulait plus un certain désenchantement. Il avait assuré le soulèvement des Cévennes, trouvé partout des 1 Record Office, Suisse, n° 7. Lettre datée de Barcelonnette, le 3 dé- cembre 1690. 2 Sur les menées de Vivent et de Brousson, voir Bost, t. I, p. 406 et suiv. J'ajouterai un détail important de la vie de Brousson, inconnu de ses biographes. On sait qu'en novembre 1691, Vivent, réfugié dans la baume de Rouville, y renit des lettres du capitaine des Barbets. Hue. Lo samedi 10 novembre, Vivent prêcha. Mais il est encore certain que Brousson était, ce jour-là, avec Vivent et qu'ils examinèrent tous deux la réponse à faire à Hue la réponse était un appel à la guerre, et l'on certifiait qu'il y avait dans les Ovennes 400 hommes armés ». Brousson resta avec Vivent qui, lo lendemain 11 novembre, tint encore une assemblée, où il expliqua ouvertement le projet de soulèvement. Il fallait, dit-il. que, les Cévennes et le Vivarais prissent les armes, pour permettre aux armées de Piémont d'envahir le Dauphiné. Voir la déposition de Théodore de Combemèle La Bécède, dans le dossier La Bécède, Archires Nationales, tt. 449 b . La Bécède fut arrêté, avec un grand nombre de religionnaires, vers le 20 novembre. Il avoua avoir causé avec Vivent et Brousson, dans une grange, le 10 novembre », où il avait été conduit par Dagrouse. 58 CHAPITRE III complicca 1 1 répandu ses instructions. A sa voix, à celle de Vivent, les Cévenols devaieni se lever el marcher vers le Dauphiné. Or, 1rs Allies semblaient ne plus adopter dette tactique offensive. La campagne de 1691 devait être mar- quée par un coup sur les frontières de la Hollande et par l'envahissement du Dauphiné el de la Provence. C'est à la suite de ce plan que Brousson rédigea, au mois de mars, la Fameuse I ettre à Schomberg », qui devait, le persuader de l'urgente nécessité d'avoir les Cévennes entre ses mains s'il voulait se saisir du l'as- Languedoc l. La campagne ne fui pas heureuse pour les ennemis de Louis XIV, en dépit de ces trahisons multipliées. Guil- laume, qui voulait frapper \\n grand coup dans les Flan- dres, fut incapable d'empêcher Louis XIV de s'emparer de Mons 8 avril, une des plus fortes places de l'époque. Nous axions à opposer au roi d'Angleterre, le maréchal de Luxembourg, homme étrange, petit, bossu, à mœurs viles, qui avait connu la Bastille à propos du procès de l'empoi- sonneuse la Voisin, mais général plein de ressources, à l'action prompte, à l'intelligence vive, à l'élan irrésistible. Après la chute de Mons, Luxembourg fond à Leuze sur l'armée de Guillaume, la culbute, malgré l'écrasante supé- riorité numérique de l'ennemi, et transforme sa retraite en déroute. En Provence, Catinat réussit un brusque coup de main sur Nice 3 avril, et met la Provence a l'abri de l'invasion projetée. En juillet cependant, la situation des Alliés parais- sait meilleure. En Savoie, Catinat fut obligé de lever le siège de Goni. Les résultats de la campagne étaient, en définitive, assez imprécis. Les Alliés n'avaient pu forcer les frontières fran- çaises, et les succès de Louis XIV n'avaient pas été assez décisifs pour briser la coalition. I est étrange que les comités des Réfugiés de Hollande et de Suisse n'aient pris qu'une part très médiocre aux événements de l'année 1691. Du moins, les documents i Voir cette lettre et la discussion de la date de sa composition dans Bost, t. I, p. 410-415. LE MOUVEMENT VAUDOIS 50 nous font-ils défaut pour affirmer cette participation. Une chose est certaine. Le pasteur Arnaud continuait d'intri- guer, au début de 1691, avec Th. Coxe, chez qui il allait boire à la santé du roi et de la reine d'Angleterre ». L'envoyé extraordinaire de Guillaume lui avait une pre- mière fois donné couronnes pour former un régi- ment. Comme les affaires militaires avaient rendu inutile le concours du pasteur-colonel, il avait conservé intacte, en mai 1691, cette première somme, et demandait un subside complémentaire de 7 à 8,000 couronnes qui lui permettrait d'enrôler immédiatement un régiment de mille hommes 1. Nous pavons que de ces entrevues sortit la défaite de Catinat à Coni. Le gros effort de la guerre fut donné en 1692. Nous ne pouvons ici que résumer cette suprême tentative des coa- lisés pour utiliser le mouvement vaudois en vue d'une invasion de la France. Le succès parut un instant couronner leurs efforts. Vainqueurs à Namur 5 juin, à Steinkerque 3 août, les Français ne purent repousser l'invasion du duc de Savoie et du comte de Schomberg qui, à la tète de 50,000 hommes, pénétrèrent, en juin-juillet 1692, dans la vallée de Barcelonnettc et dans le Queyras. Le duc prit Embrun, dont il renversa les murailles, Gap, qu'il brûla, tandis que les terribles Barbets ravageaient les alentours. Schomberg occupa Embrun et répandit, le *29 août, a i Record Office, Sultse, n" 8. Lettre do Coxe à Shrewsbury, datée de Berne, le 30 mai v. s. 1691. — Cependant Coxe reste toujours en relations avec Jurieu et les amis de .hirieu qui, de Paris, lui adressent de secrètes correspondances. Voir une lettre de Coxe, de Berne le 13 juillet v. s. 1691, dont j'aurai a m'occuper à un chap. suivant. Coxe y avoue recevoir des nou- velles d'un correspondant de Paris, ami de M. Jurieu et de M. Teissier ». Or nous savons que Coxe recevait ces lettres par l'intermédiaire de M. Seigneulx boursier à Lausanne », qui servait de lien entre les espions de Paris, M. de la Tour, représentant du duc de Savoie, et Th. Coxe. Voir sur cela, au même carton du Record Office, la lettre de Paris, du 19 mars 1691, envoyée par de la Tour à Coxe. Qui étaient ces espions de Paris? Une lettre de Seigneulx à Coxe de dé- cembre 1691, nous apprend que Braconnier est arrivé do Paris à Berne, porteur de mémoires si justes que S. M. aura sujet d'être satisfaite ». Il apparaît donc que l'espion de Paris était ou Braconnier lui-même ou quelqu'un de ses agents subordonnés. On voit l'intrigue Jurieu met au service des conspirateurs de la Suisse ses amis, qui font à Paris le métier d'espions. Tout cela pour assurer le succès de la campagne de 1691 ! 80 CHAPITRE m des milliers d'exemplaires, le célèbre manifeste, publié au imin de Guillaume III et qu'avait écrit le pasteur Jean Dubourdicu, dont nous connaissons le rôle dans cotte intrigue vaudoise, et qui suivait l'expédition l . I es Buccès des alliés provoquèrent naturellement une effervescence singulière parmi les protestants dn midi de la France. Mais la terreur dos représailles les contint dans le devoir. Les Alliés étaient en France, ainsi que l'avaient souhaité avec acharnement les Réfugiés de la Hollande e manifester, jusqu'au jour de la débâcle. Encore Faut-il observer que, selon toutes les apparences, nous n'avons point ions les comptes de l'année 16903; mais, dans l'état actuel de nos connaissances, il est déjà possible d'affirmer que, si le mou- vement vaudoisqui a causé, en moins d'un an, une dépense de 10 millions au bas mot, a lamentablement échoué on ne saurait accuser ni la pénurie îles conjurés ni la sordide avarice des agitateurs /i. Le projet si longuement élaboré par les protestants fran- çais échoua sur les champs de bataille. L'histoin ne peut reprocher aux instigateurs de cette intrigue savante autant que néfaste, d'avoir manqué de génie politique. Ils furent encore fortement secondés. Mais les armes françaises dé- jouèrent tous les plans et firent reculer les envahisseurs. Il ne restait aux complices que l'humiliation de la défaite. Au reste nous ne voyons pas qu'aucun deux ait éprouvé de remords, à l'exception pe !t-ètre de Brousson dont il 1 Id., ibid.„ f° 171. 2 Record Office, foreign Enti ij-Roolcs, Switzerland, n° 157, deux lettres du 1" et du 26 août'1690, f s 12 et 15. i 11 faudrait ajouter les subsides envoyés chaque mois au duc de Savoie, qui avait littéralement vendu son alliance. Dans une lettre du Duc au comte de Gouvon, du 28 août 1690, nous voyons que l'Angleterre lui avait d'abord proposé écus par mois, mais Amédée ordonne à Gouvon de suspendre de signer le traité » d'alliance avec Coxe jusqu'à qu'à ce qu'il ait de nouveaux ordres du Roi son maître sur cet article ». Record Office, Savoie, n° 25, liasse non paginée. Les subsides furent considérablement augmentés, puisque, au mois de juillet 1691, l'Angle- terre envoyait au Duc d'abord 39,344 patagons, sept jours après 18,772 patagons. Le premier envoi était la valeur de 10,000 livres d'Angleterre». — Record Office, Hollande, n° 70, f 03 4, 7, 8. Le patagon valait, monnaie d'Espagne, environ 3 francs, et monnaie de Genève, environ o francs. 4 L'armée de Schomberg souffrait cependant beaucoup durant toute cette campagne. Nous reviendrons ailleurs sur cette situation. LE MOUVEMENT VAUDOIS 65 faut accepter les paroles de repsntir avec autant de pré- caution que ses protestations de loyalisme. Tous les autres s'endurcirent dans leur faute. Déçus en 1683, en 1689, en 1692, ils n'eurent pas la pensée qu'il serait sage de quitter enfin leur politique désastreuse. Ils résolurent au contraire de continuer, dans leurs comités exaltés, la préparation de nouvelles révoltes. Cependant, leur œuvre courut un danger. Parmi les Ré- fugiés modérés, une voix s'était fait entendre, qui stigma- tisait, dans un pamphlet dont le retentissement fut énorme, la politique séditieuse des Comités zélateurs. CHAPITRE IV L'ncident Bayle 1. Les vfves inquiétudes des modérés. - II. Gravité do la crise inté- rieure provoquée ao sein du protestantisme par VAvis aux Réfugiés.— III. L'attitude des zélateurs et principalement de* Juricu. — IV. Les funestes résultats de l'incident. I L'activité brouillonne des zélateurs c'était point du goût de tous les Réfugiés français. Le parti des modérés trouvai! enfin que la mesure des vivacités était trop largement dé- passée pour autoriser la moindre excuse. Eu lançant le Refuge français sur la voie des violentes représailles, les zélateurs ne cachaient plusieurs nouveaux principes poli- tiques, ils se vantaient d'être des sujets rebelles, et comme la protestation de la conscience nationale contre l'arbitraire d'un tyran. Les lettres pastorales de Jurieu abordaient sans réticences la discussion des prérogatives royales,, et la légi- timité de la résistance à la tyrannie 1. Le premier fasci- cule des Soupirs de la France esclave, paru le 40 août 1689, menaçait directement le roi de France Le peuple, disait-il, ne demeure pas persuadé qu'on ait le droit de lui ôter ce qui lui avait été donné. 11 conserve dans le cœur les desseins de se venger et de secouer le joug, et cela devient la semence des révoltes. C'est ce qui se voit aujourd'hui dans ceux qu'on appelle Nouveaux Convertis » 2. Et plus loin Toute nation qui se fait un roi, se conserve le droit de le défaire, quand il va au-delà des bornes de son de- 1 Voir surtout les Lettres pastorales quinzième et suivantes sur la puissance des rois, sur l'origine et les bornes de la puissance des souve- rains, etc. 2 Cf. p. 48. l'incident bayle 67 voir » 1. Pour apaiser enfin le conflit dont ira certain nombre d'officiers réfugiés souffrait, étant persuadés que, dans aucun cas et sous aucun prétexte, il n'était permis à un Français de manquer au respect dû à son souverain légitime, l'autour des Soupirs distingue entre la personne du roi et les intérêts de la nation Sans avoir, enseigne- t-il, des pi 'usées opposées aux véritables intérêts du royaume, on peut souhaiter beaucoup d'ennemis au roi, et en pro- fiter pour réformer le gouvernement par le rétablissement des Etats-Généraux » 2. les appels pouvaient paraître incendiaires, mais étaient eux-mêmes couverts par des clameurs autrement terri- fiantes. Dans un sermon qu'il intitulait Avis salutaire sur la puissance des Bois et sur la liberté des Peuples », un ministre disait à son auditoire Bien loin que Dieu ait établi les rois pour régner absolument sur leurs peuples, ils sont au contraire et demeurent assujettis eux-mêmes à la jus- tice de ceux qui les ont élus et installés. Qui pourra se dispen- ser de les regarder avec horreur? Et qui sera l'esprit, assez faible, pour ne pas se faire un plaisir à se libérer de leur esclavage, et à courir avec empressement aux moyens de leur faire sentir les peines dues à leur perfidie et à leur tyrannie » 3 ? Les modérés pensèrent, que le temps était venu d'arrêter ces fureurs, et d'assurer la Cour de France que, même sur la terre étrangère, les Réfugiés conservaient le cœur fran- çais ". Les comités de Hollande furent surtout actifs à s'opposer aux campagnes des zélateurs. Contre l'intention de Benoit, et de Jurieu de ne rien demander à Louis XIV et de tout obtenir par l'intervention des Alliés, ils affirmèrent leur répugnance a faire appel aux ennemis de la France, mirent leurs coreligionnaires en garde contre la politique de Guillaume d'Orange dont ils avaient pénétré — avec une perspicacité incontestable — l'égoïsme et l'étroitesse, 1 Cf. p. 118. 2 Cf. p. 331. 3 Sermon prêché en 16S8. Voir p. 59. Sur cette évolution des idées politiques protestantes, voir Ch. Bastide, Anglais et Français du XVII* siècle, Paris, 1912. OS CHAPITRE IV et proclamèrent enfin leur inviolable fidélité envers leur souverain légitime, môme persécuteur. Le ministre Jaquelot, l'avocal Beauval Basnage, ni un ancien conseiller au Parle- menl de Paris, Muis9on, se chargèrenl d'entraver les intri- !3 des complices de Jurieu 1. Us furent probablemcnl ondes par le fameux M 'le Larroque, présent en Hol- lande, au mfcmc où le mouvement de résistance aux directions du Comité desnuit se faisait plus vif 2. D • c ••,. collaboration pin- ou moins étroite entre le noble Réfugié français cl Pierre Bayle 3. sortit le pamphlet le plus "vigoureux qui eut owui> stigmatisé In politique des Zélés V Avis aux Réfugiés sur leur prochain retour m France avril IC90 . II Nous n'avons pas à l'aire ici l'analyse du célèbre opuscule. Les protestants si 'éliront si cruellement frappés, quejcs réfutations, d'abord fort peu nombreuses, tant la stupeur avait été grande, se multiplièrent clans la suite. Mais ce qu'il nous faut observer, c'est la gravité de la crise que cet appel détermina au sein du protestantisme français. Jusqu'à ce jour, les zélateurs agissaient en liberté et, si l'on peut dire, sous leur responsabilité personnelle. Sans doute, ils se recrutaient, dans une mesure beaucoup trop importante, parmi les ministres de l'Evangile qui, moins soucieux de la situation morale que de l'état politique de leurs troupeaux dispersés à l'étranger, étaient alors abs >rbés par la pensée de ramener leur peuple dans la patrie, en t Ces noms nous ont été conservés par une, lettre do Jurieu, du 20/30 septembre 1697. Sur Muisson, voir Bulletin, 1863, p. 408. 2; Sur le dates de la présence de M. de Larroque en Holiaudo, et par conséquent de ses entretiens avec Bayle, il y a au British Muséum, Addit. iVsf i &2fi f" s 299 à 310, une longue dissertation de Desmaizeaux, d'un très~uler ur un désaveu authen- tique, lanl les libelles satiriques qui pouvaienl s'imprimer ici, que de la doctrine qui mel la Souveraineté des Etals dans les peuples. Je ne prétendais pas soutenir que personne parmi les Réfugiés n'enseignai cette doctrine, mais que ce n'étail que le senlimenl de qui Ique particulier, el qu' éral les ministr lieux de leur dispersion comme ils élaienl en Franc ne tant d'h. crivains s'élevèrent contre l'attentatdes parlementaires d'Angleterre, qui soumirent à leur juridiction jusqu'à la peine de mort, la personne de Charles l". On sait comment M. Bochart, de Gaen, M. Arayrault, M. de Saumaise, etc., soulinrenl qu nous n'étions pas du sentiment dos presbytériens de delà 1 1 mer, sur le fait de la Souveraineté. Plusieurs habiles ministres m'ass irent tous les jours qu'eux et plusieurs de leurs amis sont, là-dessus, comme M. Daillé et .M. de Langle, qui ont représenté les tan mce. Ce que je puis mettre en fait, est qu'il n'y a que le d ; du dogme de la Souveraineté ui nous puisse justifier du dessein où nés adversaires nous mettent, pour nous fermer à jamais l'entrée du Royaume de France, comme à des républicains qui mettent les rênes du gouvernement, non seulement entre les mains des notables, mais de la canaille même, si les notables ne font pas leur devoir. Je leur ai avoué qu'en effet un tel désaveu est la seule réponse qu'il faut faire h ['Avis aux Réfugiés, mais que de le donner en l'air et sans commission ou approbation synodale, c'était peine perdue. On m'a assuré que j'aurais une telle approbation. Or, voici, Monsieur, les embarras que j'entrevois 1° Un laïque comme moi, et philosophe de profession, ne me semble pas un agent choisi pour être le dénonciateur public des véritables sentiments des Réfugiés. Un ministre ferait cela avec plus de bienséance et de poids. 2° Le respect que j'ai toujours eu pour M. Jurieu et les liaisons intimes qui sont entre nous de temps désormais immémorial m'ont paru un obstacle capital, car puisqu'il s'est déclaré haute- ment pour le sentiment contraire, c'est chercher à le brusquer et à le choquer de gaieté de cœur, que de se charger d'une commis- sion telle que celle qu'on me propose. 3" 11 y a bien plus. C'est que, non seulement ces considérations personnelles doivent m'éloigner de ce travail par rapport à moi et à M. Jurieu, mais aussi h cause de nos frères de France, qui l'incident bayle 71 se nourrissent tous les jours avec fruit, en secret, des Lettres pas- torales de M. Jurieu, lesquelles par conséquent nous devons lais- ser passer, et sauver de toute atteinte de nos censures synodales, ce qu'un ne ferait pas, si le Synode approuvait ma réponse à Y Avis aux Réfugiés, car cette approbation serait une condamna- tion formelle de quatre où cinq Lettres pastorales de M. Jurieu, de quoi les convertisseurs de France ne manqueraient pas de se prévaloir, en disant à nos frères qu'ils ne doivent faire aucun cas des avis de ce ministre, dont les sentiments sont si outrés et si violents, diraient-ils, que les synodes n'ont pu s'empêcher de le flétrir et de lui ôter quasi toute lettre de créance. Il me paraît. Monsieur, que c'est un terrible inconvénient et que nous ne devons pas fournir des armes à nos adversaires contre ceux qui travaillent à soutenir le roseau cassé de nos Egli- ses de France, et à y conserver le lumignon fumant. 4" Enfin, je considère que pour donner le désaveu à ce dogme de la •Souveraineté des peuples, il faut se renfermer, en répondant à YAris. au sentiment particulier des Réfugiés, sans se mêler de ce que les prolestants de la confession de Genève croient, en Hol- lande et en Angleterre. Or, n'est-ce pas le moyen de nous rendre odieux, que de ne rien dire pour la justification des dernières révolutions d'Angleterre, lorsqu'on répond à un libelle qui les a reprochées si aigrement ? N'est-ce pas même indirectement condamner la conduite de la Hollande et de l'Angleterre, que de désavouer synodalemenl la doctrine de M. Jurieu, de Junius Bru- tus, de Buchanan, etc., et quel mal ne pourrait-il pas venir de là sur le corps des Réfugiés ? Pour toutes ces considérations, je n'eus pas plus tôt travaillé à la réponse, dès le mois d'avril dernier, deux ou trois jours, que je la laissai tout à fait, donnant pour raison que, d'autres y tra- vaillant, je voulais voir comment ils s'en tireraient. On l'a cru, Monsieur. On a publié depuis peu la Défense des Réfugiés 1, qui n'est qu'une justification la plus étudiée et l'apologie la plus travaillée du dogme de la Souveraineté des peuples, je dis, des peuples en tant que distincts des Rois, des Sénats, des Etats-Géné- raux et autres Corps représentatifs. Il est évident que, quand nous aurions un argument pour prouver que ce dogme est vrai, nous 1 C'est la Déferu;o de In Vation britannique, de Jacques Bayle, qui fut réimprimée en 1692, en Hollande, sous ce titre La défense des droits de F>ieu el delà société dans ta Résolution d'Angleterre, ou Réponse à l'Ai >is aux 1727, Id Bibliothèque anglaise signale que ce livre ne se trouve déjà plus ». Cf. t. XV, p. 279. 72 CHAPITRE IV n'avancerions point nos affaires, et que, sur rétiquolte du fard, Je veux dire sur le simple aveu que nous le croyons très vrai, on nous regarderait en France comme inhabiles à y rentrer Jamais. Cette défense donc ne serl do rien à noire cuise, puisqu'elle né nie pas m 111 ' l'accusation des adversaires ne suit fondée en fait, et qu'elle soutient simplement que ce fait est juste et bon. J'ai donc vu à leur renouveler les instances pour reprendre mon travail, et on m'a assuré que j'obtiendrai toutes les appro- bations que la chose demande. Je n'ai pas néanmoins voulu m'engager fort avant, sans vous avoir consulté, Monsieur, et sans vous supplier très humblement de m'honorerde vos conseils sur les griefs que je vous ai articulés, en toute confidence. Faites moi savoir, je vous prie, franchement et soyez assuré que j'use- rai île toute la discrétion que vous voudrez exiger, ce que vous croyez pour le mieux, et s'il ne serait pas plus à propos de laisser tomber un libelle qui est désormais inconnu, et en tous cas, si on approuverait synodalcment la réponse qui désavouerait les dogmes, à nous imputés par les Papistes. Excusez, s'il vous plaît. mes ratures. Je suis... Baylk. » Cette lettre, d'une habileté suprême, nous révèle claire- ment au milieu de quels étranges embarras le parti pro- testant tout entier se trouvait alors engagé. Les modérés attendaient, tranquilles sur leurs nouvelles positions, que les Synodes voulussent bien faire entendre leur voix. Au reste ils avaient de bonnes raisons de croire que leur attente serait vaine, et s'ils s'attristaient de ce silence qui compro- mettait davantage leur cause, ils y trouvaient la preuve irréfragable que les agissements sourds, dont leurs core- ligionnaires s'étaient rendus coupables, puisaient sans doute leur justification et leur encouragement dans l'atti- tude des assemblées synodales. Quant aux zélés, mis* en demeure d'étaler en pleine clarté les secrets replis de leur cœur, leur embarras n'était égalé que par leur colère. Cependant, prudents et exaltés poussèrent droit devant eux, chacun dans sa direction, et ces divergences même accentuèrent le désarroi du parti. Le pamphlet de Bayle avait ainsi déterminé, au sein du protestantisme français, une crise intérieure d'une exceptionnelle gravité. l'incident bayle 73 II! Les principaux chefs des comités zélateurs eurent l'adresse de clore hermétiquement toutes les ouvertures de leur temple menacé. À Hoc tant de ne rien entendre des bruits de l'exté- rieur, ils s'enfermèrent dans l'ombre et le silence. Ni le ministre Dubouidieu, ni le marquis de Miremont, à Londres, ni M. de Mirmanden Suisse, ni MM. de rieringben, de Peray, de Vrigny. Elie Benoît en Hollande, ne jugèrent à propos de relever le gant. Leur conscience n'était point nette. À répondre sur le chef des libelles satiriques ou sur l'impu- tation de leurs sentiments républicains, ou sur les allusions à leur zèle si furieusement antifrançais, ils redoutaient de découvrir, par quelque maladresse involontaire, les intrigues sournoises depuis plusieurs années conduites en secret, et dont ils avaient déjà pu mesurer la grandeur malfaisante. Par prudence, et par un juste sentiment de leur situation, ils se taisaient obstinément. Tout près d'eux, quelques âmes droites, étrangères aux cabales, et convaincues que certaines doctrines politiques, peut-être vraies en elles-mêmes, n'avaient pu détourner leurs coreligionnaires de leurs devoirs essentiels, se char- gèrent de laver le parti protestant. Les Réponses de Jacques Abbadie et de Pierre Larrcy fuient surtout appréciées, mais nous paraissent aujourd'hui l'œuvre d'avocats superficielle- ment informés de la véritable activité des factions réfugiées. Abbadie s'étonne du silence de ses amis si cruellement frappés. Nos meilleurs écrivains, dit-il, occupés à autre chose ou pour des raisons qui nous sont inconnues, ont oublié ou négligé de répondre exactement à ce livre qui, par la singularité de son sujet et la nouveauté de ses vues, mérite bien la peine qu'ils se seraient donnée de le ré- futer » 1. Les écrivains du parti zélateur occupés à autre chose >> quand leur maison brûlait ! 1 Cf. Défense de la Nation britannique, préface. Abbadie nie avec candeur que ses coreligionnaires collaborent aux gazettes incriminées, et s'imagine réfuter l'Avis, en montrant que, si les synodes n'ont pas condamné les lardons satiriques » et la politique de certains Réfugiés, 7 i CHAPITIIË IV Aimadie s'étonne à bon droit, mais Larrev l'ait reproche aux siens de ce mutisme incompréhensible • On doit, ce me semble, se reprocher le silence prou a gardé sur un su de calomnies dont on noircit notre innocence el notre relig on, el auxquelles personne ne s'esl mis en peine de répond la réserve de l'auteur de la Défense delà Nation britannique . I . Louable indignation, qui ne sauve pas l'honnête réfugié d'une méprise qui dul rendre, aux yeux de certains i ' proportions d'une erreur Larrey, voulanl acheverde Fermerla bouche à l'auteur de Y Avis », quand il accuse les protestants de ne eoni erver pour leur patrie qu'un esprit de satire el di- tion, s'attache à lui produire des pièces sorties des pi mes de nos plus célèbres auteurs » 2. Là-dessus, il se mel en quête d'irrécusables garants, et s'arrête enfin à l'auteur de la Fameuse apostrophe Faut-il qu'on fasse tanl d' efforts pour nous arracher ce cœur français que Dieu et la nais- sance nous ont donné...? » Lai triomphe sur ce texte, orant que, précisément à cotte heure, l'éloquent avocat du - cœur français » qui ne cessait d'animer le corps du •. trahissait ses origines, reniait ses "serments ora- toires et travaillait, en sous main, à une œuvre plus mal- faisante que toutes celles stigmatisées par l'auteur de l'Avis 3. Ces défenseurs ignorants de la politique des Réfu restaient incapables d'arrêter l'émoi grandissant. Les mo- dérés se groupaient ostensiblement autour d'un philosophe, Pi irre Bayle, et d'un pasteur., Jacques Basnage de Beau val. Les zélés s'empêtraient davantage dans leur attitude équi- voque. Les uns parlaient, mais n'avaient pour eux ni le comme le reprochait Bavie, ils ne les ont pas non plus approuves, p. 27. Il avoue cependant que» leurs déclamations tragiques » ont soulevé les peuples contre la France, en Hollande, en Angleterre et en Allemagne », p. 32. Il Cf. Répons? à l'Avis aux Réfugiés, 1709, préface. 2 Cf Réponse..., de la page 40 à la page 134, Larrey développe sa réfutation. 3 i'our lui. il ne cesse de proclamer qu'en entrant dans la confédéra- tion » des Etals protestants, il est cependant bien éloigné de souhaiter la ruine » de sa patrie. Cf. p. 22. l'incident bayle 75 prestige, ni l'autorité, ni la connaissance exacte des situa- tions; les autres, qui pouvaient donner à leur réplique un caractère officiel, continuaient à la réserver. Cependant, il s'en trouva un, de conscience assez tranquille et d'humeur assez chatouilleuse pour ne souffrir plus les noires calom- nies » dont on abreuvait ses confrères ce fut Pierre Jurieu 1. Le nom seul de ses deux adversaires, le philosophe abhorré et le pasteur jalousé, opéra sur Jurieu à la façon du manteau rouge sur le taureau déchaîné. Avec sa véhé- mence coutumière, il fonça tout d'abord sur l'ennemi, tète baissée. Il ne vit ainsi ni la portée de ses coups, ni la consternation qu'il répandait sur son passage impétueux. Or, il jetait dans le plus grand désarroi le parti protestant tout entier. Bayie supporta le premier choc. Il était simplement soupçonné d'avoir rédigé VAvis aux Réfugiés ou d'avoir aidé à sa rédaction. Jurieu l'accusa formellement, sans res- trictions ni réserves. Le pamphlet trahit, à ses yeux, l'ini- mitable facture de l'officine détestée. C'est le ton du philo- sophe, son ironie cruelle, sa tactique massive cl^ logicien outrancier, son mépris pour la théorie du Contrat social, sa haine de Guillaume d'Orange, ses moqueries à l'endroit des Réfugiés zélés pour la cause commune 2. Même si la cri- tique interne ne suffisait pas à enlever la conviction, Jurieu tient en réserve la maîtresse pièce de son réquisitoire. Il a connaissance certaine de la genèse du livre. Et voici com- ment il raconte l'abominable complot, d'où sortit la veni- meuse satire 3. Bayle est l'instrument docile d'une cabale, organisée et dirigée par les créatures de Louis XIY pour maintenir la division parmi les Réfugiés. Les,alîidés se reconnaissent à i Voir une note du Bulletin sur les démêlés de Jurieu avec Bayle et Basnnge, 1K"7, p. 37j. 2 Cf. de l'Avis aux Réfugiés, et plusieurs Lettres pus/orales, surtout la vingt-deuxième Lettre, datéo du 1 er novembre 1694. 3 Dans ses Entretiens sur la Cabale chimérique, 1715, Bayle reprend, point par point, laccusation de Jurieu et montre qu'elle est le produit d'un cerveau dérangé. 7Q CHAPITRE IV ce signe ils sont modérés et ne forment, contre le roi de France, aucun méchant souhait. Leur colonie esl assez nombreuse à Rotterdam, à La Haye, dans les autres villes de Hollande el d'Angleterre, mais leur métropole esl Genève. Ces! là que l'on ourdit les complots el que l'on trame les plus noirs desseins. I n hasard a révélé au pers- picace ministre de Rotterdam l'existence de cette brigade \r malfaiteurs. Goudel I , marchand genevois, conçut un projet de paix, favorable aux intérêts de la France, unis ruineux pour la cause commune. Goudet agit à l'insti- gation de Louis XIV, dont il e§l l'agent occulte en Suisse, il compte N .>. raconte-t-il, par per- mission de MM. les magistrats de Rotterdam, et dé l'en M. Tenhove, alors pensionnaire de Hollande, on entreprit de négocier avec la Cour de France poui la délivrance i\ agis- sait-il ouvertement, en faveur des intérêts de Louis XIV. vain affectait-il de traiter les affaires communes ai un air de supériorité qui semblait présupposer qu'ils axaient tes procurations de tous les Réfugiés 1 >. Le comité îles Huit envoya, en octobre 1696 an Mémoire justificatif à la ir d'Angleterre, et désigna ses adversaires, en une pi l.>,nls Justices oflrelând, 169%-t705 . f- 119. 3 Voici celte lettre Milord, Jamais je ne fus plus surpris que lorsque je reçus une lettr qui fut présentement le sujet de celle que je me donne l'honneur de vou écrire. e us Cest, .Milord. une lettre des protestants desCéveanes qui me sollicitent poiu' leur obtenir du secours de la Reine. Cette lettre m'est écrite par un homme qui a été mon précepteur et qui est ministre parmi eux. J'ai jugé à propos de communiquer cela à Leurs Excellences les Lords Justices. Ils ont envoyé une copie de ma lettre, ; i milord Rochester. .le me donne l'hon- neur de vous en écrire, Milord, par l'avis de Leurs Excellences et par 1 inclination que j'ai toujours de recevoir vos avis. Je crois que milord Rochester vous demandera qui je suis. Je ne demande de vous, Milord, que la continuation de l'honneur de votre bienveillance, et, si j'osais, votre crédit en faveur de ces pauvres gens-là. Je crois qu'avant de rien entamer, il faudrait aller à Genève où ils m adressent, et là tâcher d'en faire venir quelques-uns, afin de savoir deux leur état, et les envoyer en Angleterre pour parler eux-mêmes si la Reine s'y intéressait. J'aurai l'honneur de vous entretenir plus au long, LA RÉVOLTE CAMISAROE 107 Comment Nottingham, avec sa passion de Fiotrigue dont nous aurons bientôt à nous occuper spécialement, aurait-il hésité à se mettre en relations avec les protestants français offraient de servir les intérêts de la coali- tion? Il eut avec le Marquis de Mi remont, depuis l'équipée lamentable de 1690-1692 bien déprécié, de secrètes entre- vues. Mi remont reprit sa correspondance criminelle avec les mal intentionnés des Cévennes, dont il excitait les fureurs, afin do les gagner h la cause de l'Angleterre. Au rest . i! ne savait, certainement pas encore comment on pourrait, utiliser ces amis de l'intérieur de la France. S m projet de 1689 si malheureusement détruit, il ne fallait plus songera le remettre sur le tapis. L'invasion de la France par le Dauphmé n'était qu'une chimère. Cependant, le mar- quis poussait à l'action. De février 1703 a Milord, Dans le temps que j'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de tn'écrire, je n'avais personne dans ma chambre pour avoir des nouvelles des Cévennes, qui sont arrivées le dernier ordinaire. J'ai cru, Milord. que vous ne seriez peut-être pas fâché de les voir. Ce qui fait que je prends la liberté de vous les envoyer. Dieu merci, il semble que tout va à merveille j risques à celte heure, et je ne doute nullement, Milord, que si vous avez la bonté de faire secourir ce> pauvres gens-là, vous n'en âge louïlefruil qu'on en peut allendre. Quoique celle affaire demande toute la diligence possible, le Parlement linissant samedi, il me paraît qu'il n'y a rien de perdu, ayant plus de temps à y songer... » 1. En même temps, Nottingham se voyait sollicité par le ministre Jean Dubourdieu. La mésaventure de son Mani- feste aux habitants de la Provence, en 1692, n'avait pu guérir cet intrigant pasteur. Déçu du côté des Vaudois, il et en attendant la lin de tout cela, permettez-moi, Milord, que je vous supplie... A Dublin, le 13 février 1703. Le baron Dalez. A S. E. milord Gallway à Londres. Brilish Muséum, id., f° 400. 1 Brilish Muséum, Mas. Addit. f" 407. 108 CHAPITRE VI se retournai! avec impétuosité vers les Cévenols révoltés. Il avail pris connaissance des divers projets proposés pour secourir ces » pauvres gens ... mais ils ne lui inspiraient qu'une médiocre confiance» Craignanl de voir échouer, par trop de hâte, un dessein qui lui tenait fort à cœur, Du- bourdieu prévint, le 13 avril 1703, milord Nottingham, qu'il ne fallait pas songer, pour l'instant,à secourir par met- tes protestants des Cévennes. Il en donnait la démonstra- tion détaillée el s'excusait en ces termes Il vaut mieux laisser ces pauvres gens entre les mains de la Providence, que de faire des tentatives chimériques ». Au reste, s'il conclut qu'une descente sur les côtes du Bas-Languedoc est impraticable », il conseille de penser à d'autres moyens » I. C'est probablement à la même époque qu'un certain Duplan, venu à Londres pour solliciter de la reine des secours en faveur des protestants français, écrivait, une lettre pleine de menaces à l'adresse de Louis XIV. Il y affir- mait qu'il y avait près de 300,000 fidèles à fréquenter les assemblées dans les trois seules provinces, disait-il, dont je suis député ». Il y osait avancer que leur caus' 1 méritait l'attention la plus sérieuse, par l'esprit qui les animait, par leur nombre et leur situation. Il prévoyait qu'il leur faudrait conquérir de haute lutte la liberté du culte, mais dans un cas semblable, la confiance que nous avons en V. M. et dont nous aurons éprouvé les effets salutaires, déterminerait nos résolutions et nos mouvements, et des peuples qui exposent si courageusement leurs biens et leurs vies pour vaquer au service divin avec toutes les incommodités imagi- nables, oseraient sans doute plus encore, s'il le fallait, pour se délivrer une bonne fois de tous ces risques, et pour se ressaisir des droits et des temples dont ils ont été si injus- tement dépouillés » 2. LA HÉVOLTE CAMISAHDE 109 Ces offres si précises et si souvent multipliées 1 ne devaient pas tomber sur un sol ingrat. Le gouvernement d'Angleterre accueillit avec joie ces secours spontanés. Il emploiera une bonne partie de son activité à maintenir, à exalter, par ses diplomates, ses émissaires et surtout par les protestants français eux-mêmes, les dispositions belli- queuses de ces contrées. Aussi bien, d'autres foyers de révolte s'allumaient en Suisse, d'où certains Réfugiés faisaient rejaillir la flamme. Parmi ces propagateurs d'incendie, le marquis d'Arzeliers à Genève 2, et lord Aglionby à Berne -3, méritent une attention particulière. Dès le commencement de l'agitation camisarde, d'Arzcliers, qui n'avait jamais cessé d'entretenir des espions en France, s'inquiète des besoins des révoltés. Il presse Notlingham de veiller sur cet incendie naissant, capable de se propager sur toute la France. Si j'avais 'i ou 500 pistolcs, lui mandait-il. je saurais ce que l'on peut espérer de ces gens-là et leurs besoins, en y envoyant de temps en temps des personnes affiliées ; c'est à mon avis le plus sûr moyen » 4. Arrivé à Berne au début de l'année 1703, Aglionby prit spécialement à cœur de contrecarrer les desseins du maré- chal de Montrevel, chargé d'étouffer la révolte. Il parvint à intercepter plusieurs de ses lettres qu'il transmettait aussitôt à Wbiteball, et qui lui permettaient en outre de donner aux révoltés des conseils particulièrement auto- i Au Rritish Muséum, Mss. Addit. 29 587, on trouve quantité de projets pour envahir la France, qui datent presque tous du commence- ment de 1703. Voir f os 91, 111, 171, 184, 186-187, 188. Quelques-uns ont été publiés dans le Bulletin... du protestantisme, 1880, p. 307-317. On voit ce qu'il faut penser de la réflexion de Court, allirmant qu'il n'y avait ni complut, ni conspiration générale, ni consistoire secret ». t. 2 D'Arzeliers avait été nommé en 169r» . sur la recommandation de Gallway. Je rencontre en effet dans une lettre de Shrewsbury à d'Arzc- liers du' 1" octobre 69.". Ce n'est pas seulement par la représentation de milord Gallway que je suis persuadé que l'on n'a pas pu faire un meilleur choix. » Record Office, foreign Entry-Rooks Miscellaneous, n" 193. 3 Aglionbv remplaça à Berne M. d'Iïervart, rappelé en août 1702. Voir une lettre désolée de d'Hervart à Notlingham du 30 août 1702. Record Office. Suisse, n° 9. 4 Lettre du lu 25 juin 1703. Record Office, Suisse, n° 9. 1 10 CHAPITRE VI risés 1 . Dès le mois de mai, les chefs camisards lui fei- Baient savoir leurs espérances et connaître, par des remarques justes, tout le présent étal des affaires , le nombre des révoltés, leur situation militaire, l'état du Lan- guedoc, la possibilité d'une jonction entre les Cévenols et la flotte anglaise, soil vers Aiguesmortcs, soil en Camar- gue », les liaisons enfin que l'on pouvail établir avec les Ré mis tirs provinces [1 . Or, tandis que tanl d ouvriers s'occupaient à provoquer les convoitises de l'Angleterre et à allumer la guerre étran- gère en promettant la guerre civile, et que, dans les Céven- nes, de l'aveu même du principal boute-feu, les révoltés se procuraient te des armes ci des munitions nécessaires, en mi temps où les ennemis les sujets du roi de France n'avaient aucun soupçon de l'entreprise qui se minu- tait » 3 , les Camisards liront paraître, le 15 mais 17 , un Manifeste sur leur pfisc tannes ». La belle tenue littéraire de ce pamphlet, la subtile duplicité de ces argu- ments et le ton mystique de ces revendications, trahissent une origine ecclésiastique \h. Cjuoi qu'il en soit, au moment même où, par leur connivence, de noires intrigues se tra- maient dans l'ombre, les auteurs du manifeste osaient déclarer Ce n'est point ici une révolte ni une rébellion des Sujets contre leur Souverain, nous lui avons toujours été soumis et fidèles, et on a vu pendant, tous les traitements qu'on nous a faits une obéissance si profonde, qu'elle a été en admiration à toute la terre ; mais c'est un droit de la nature qui nous oblige en conscience de nous armer pour repousser la force par la force, autrement nous serions complices de nos propres malheurs, traîtres à nous-mêmes et à notre patrie ». 1 J'en ai retrouvé une au Becrd Office, Suisse, n° 10. 2 ld., ibid. 3 Miremont, dans son. Mémoire justificatif, dont nous parlerons plus loin. 4 Je cite d'après l'exemplaire en ma possession, de cette plaquette fort rare. Elle comprend huit pages, numérotées 9 à 16 14 par une faute d'impression. Ce Manifeste des habitants des Sécennes .sur leur prise d'armes, a été réimprimé dans le Bulletin, 1912, p. 333-351. Court date le Manifeste de février 1703. Cf. ouv. cit., p. 267-232. LA RÉVOLTE 111 Et plus loin, ils avançaient cotte piense contre-vérité Quoique les tombais que nous avons été obligés de soutenir, aient un peu diminué le nombre des gens des Cévennes, nous en avons encore assez avec le secours de nos voisins, qui nous assistent pour nous défendre contre ceux qui nous attaquent ; nous ne manquons point d'armes ni de munitions de guerre, et dans cet état nous nous maintiendrons dans nos demeures en attendant le secours du ciel ». En dépit de ces assurances, le secret de la révolte n'avait pas tardé à transpirer et Bàville le connaissait, en mars 4 7e 3. Ses inquiétudes, déjà très grandes en janvier, redou- blèrent et, malgré les conseils de Mme de Maintenon et ôfï endormeurs de la Cour, il écrivit un long Mémoire sur les projets d'une descente vers Cette, concertés entre les [isards et les ennemis 1. Il était grand temps de déjouer le complot. Les protes- tants ne faisaient plus mystère de leurs espérances ; au mois de mai 1703, ils montraient en un factura violent, à tous rois, princes et seigneurs, Etats et peuples, la nécessité de donner un prompt et puissant secours aux Protestants dès Cévennes » 2. L'auteur soutient hardi- ment que les Cévenols ne sont point des rebelles, puis- qu'ils agissent sur le même principe qui a fait l'accom- plissement de la dernière Révolution en Angleterre » 3. 11 affirmait, pour légitimer les manœuvres criminelles des Camisards, qu'en temps de guerre, il est permis de nuire à son ennemi de quelque manière que ce soit ». 11 insi- nuait enfin que l'Angleterre, en fomentant cette révolte, y trouverait un gros profit ; la Normandie, l'Aquitaine, la Touraine, le Perche et le Poitou retourneraient à la cou- ronne de la Grande-Bretagne, et cène serait pas, disait-il, un petit agrandissement du domaine de Sa Majesté » {h. Il Voir BiitJEYS, t. I, p. 132-134. ± Ce factuni comprend 16 pages ; il parut à Londres. J'ai consulté l'exemplaire conservé au British Muséum, 700, f. 8. Voir aussi Court, t. J, p. 363-376. ,3 Le principe du droit de résistance au tyran est en effet posé très clairement dans le Manifeste. 4. Cf. p. 9. 1 12 CHAPITRE VI Il suffirai! de débarquer une petite troupe sur un point de a côte indiqué par plusieurs natifs tant dea Cévennes que du Languedoc »>. Les ennemis s'agitaient en effet avec une hâte visible. En Hollande, Walkcnier écrit à d'Arzeliers, qui reçoil aussi des lettres de sou collègue à Bern \ et. de milord Gallwayl. Tous ensemble, ils croient le moment venu de secourir ouvertement les Camisards cl de susciter la grande révolution qui devait assurer le succès des armées enne- mies aux Pays-Bas ! en Allemagne. Miremont partage cette illusion." Il a découvert, eu la personne d'un remar- quable espion, Flotard, un émissaire fidèle qui assure le contact entre I ss Camisards et les ennemis. Il l'envoie secrè- tement porter une lettre d'instructions au chef cévenol Roland, qui sème la erreur dans le Bas-Languedoc 2. Os nouvelles, ces assurances, les sourdes excitations que l'on fait retentir aux oreilles des chefs camisards. et que ceux-ci souillent au cœur de la foule déchaînée, trans- formèrent les régions cévenoles en un immense brasier. Dès le mois de juillet, l'incendie éclata. ni De toutes parts, les Camisards apparurent, prêts au combat. Tandis que les Cévennes se remplissent de troupes armées, les révoltés de la plaine répandent l'épouvante dans le Bas-Languedoc, qu'ils ravagent. En même temps, une incursion en Rouerguc s'organise au plus vite, en vue de soulever les nouveaux convertis, vers Millau. Les cir- constances favorisaient donc le projet d'une invasion en France, mais, dès le début de la campagne, les Alliés commirent une grosse faute ils ajoutèrent foi aux promesses du fameux Guiscard. Guiscard, dont on a pu dire qu'il fut à peu près le seul, parmi les chefs de la révolte, à avoir le génie du véritable 1 Voir ces lettres, datées des mois de mai et juin, dans Colbt, t. I, 2 Voir"ia notice consacrée à David Flotard par Bordier, 1888, t. VF, p. 1365. LA RÉVOLTE CAMISAKDE 113 révolutionnaire, songeait à dresser contre le despotisme de Louis XIV, non seulement les haines des religionnaires du midi de la France, mais encore les douleurs des catho- liques, accablés d'impôts. D'une guerre de religion, il son- gcail à passer à la révolte politique. Il promettait, comme l'avait déjà l'ait, sans succès. le Manifeste du maréchal de Schomberg en 1692, la paix religieuse pour tout le monde, plus de liberté civile, el le rétablissement des libertés pro- vinciales. Sans aller jusqu'à admettre, ainsi qu'il le déclare avec orgueil dans ses Mémoires, qu'il fut la cause véri- table du soulèvement des Cévennos, il est vrai que son prestige en Rouergue était assez grand pour y déterminer un ilèvement populaire 1. Pendant trois mois, les agents du marquis rebelle agitèrent le Rouergue, le Yivarais, le Bas-Languedoc, attendant le moment précis où l'escadre anglaise apparaîtrait en vue de Cette, pour commencer la ruée dt^ bandes camisardes, à travers tout le pays, se pré- litant à la rencontre du secours étranger 2. Mais ce plan fut réalisé sans ordre, hâtivement, et donna lieu à des cruautés tellement, épouvantables que les popu- lationss > détournèrent de ces prétendus libérateurs. L'amiral anglais Showel, qui croisait dans le golfe du Lion, détacha deux vaisseaux, le Pembrook et le Tartar, qui furent pris avant d'avoir débarqué les hommes et les armes destinés à la sédition. D'autre part, les projets de Guiscard étaient mal vus des chefs du Refuge qui. pousses par la défiance à l'égard de cet abbé séditieux, ou par la jalousie d'organi- sateurs évincés, ou par le désir de ne point consumer en pure perte des secours nécessaires, ne cessaient de se plaindre auprès des puissances protestantes. Miremont était parti- culièrement agressif. Il fit de son mieux, comme il le rap- pellera en 1705 avec amertume, pour détourner la Hollande et l'Angleterre de favoriser l'exécution du projet mal entendu de monsieur l'abbé de la Bourlie ou de Guis- card » 3. 1 Cf. Mémoires, Delft, 1705. Préface. 2i Sur l'agitation des mois de juillet, août et septembre, voir Court, t. I, p. 386 à la fin, et t. II, p. 1-90. 3 Voir son Mémoire justificatif, dont je parlerai plus loin. 8 I 1 i CHAPITRE VI Sans doute, Miremonl avait ses raisons particulières. v is croyons les connaître aujourd'hui. On sait en effet qu'au mois de septembre 1703, une tentative très grave de soulèvemenl fui organisée par deux chefs camisards, Peytau etJonquel il. En mê temps qu'ils enrôlaient des troupes, ces deux agitateurs faisaient un commerce de lettres fort suivi avec L'étranger 2 . Il n'esl pas douteux qu'ils étaient les émissaires d'une puissance étranger . qui, par leur intermédiaire, travaillait à provoquer, à une date fixée, une considérable diversion dans les Cévennes. Nous avons retrouvé une lettre de Ilill, envoyé de la Grande-Bre- ne à La Haye, qui prévienl son gouvernement qu'il a reçu mie lettre du marquis de Miremont, lui annonçant, en grand secret, l'arrestation des deux pauvres hommes, qui ont été déjà découverts dans les Cévennes et rompus sur la roue » 3. Le marquis demandait à Ilill d'observer, sur ce point. le secret et la discrétion absolue ». Tandis qu Guiscard soulevait le Rouergue, Miremont n'avait-il pas essayé de provoquer dans les Cévennes une agitation, sons les ordres de Peytau et de Jonquet ? La nouvelle de ce double échec ne découragea point les conspirateurs, car, à ce moment même, une immense espé- rance traversait les armées des Alliés le duc de Savoie faisait défection à la France et venait grossir la coali- tion Ci. Les anciens projets de Guillaume d'Orange, de Mirmand, de Jurieu, de Miremont, réapparurent aussitôt. Dans les Cévennes soulevées, on complotait de jeter une armée de Vaudois. Ce fut encore le marquis de Miremont qui proposa d'organiser ce mouvement. De concert avec Ilill, il élabore son plan d'attaque qu'il soumet à la reine d'Angleterre et au Grand Pensionnaire. II n'hésite point d'ailleurs à croire que les Etats-Géné- raux de Hollande fourniront le tiers des sommes néces- 1; Cf. Court, t. II, p. 80-87. 2 Court met surtout en relief le rôle militaire de ces deux chefs; Bruevs surtout leur rôle d'indicateurs, voir t. II, p. 222-226. 3 Record Office, Savoie, n° 26. Lettre datée de La Haye, le 12/23 oc- tobre 1703. En réalité, Peytau fut rompu vif, mais Jonquet fut envoyé aux prisons de Saint-Esprit. 4 En octobre 1703. Voir Court, t. II, p. 110-116. LA RÉVOLTE CAMISARDE * 115 saires à l'expédition, et que, si la reine consent à avancer livres, il en obtiendra encore qui lui permettront de commencer son œuvre, car, dit-il, le plus tôt sera le mieux » 1. Mais l'intrigant marquis se flattait. S'il avait gagné Mill, dont les mésaventures passées n'avaient pas modéré l'ar- deur, il ne put convaincre aussi facilement Ileinsius, sans doute désabusé. Tous les efforts du représentant de l'An- gleterre auprès du Grand Pensionnaire se heurtèrent à une question d'argent. Heinsius demandait que la reine d'An- gleterre avançât d'abord les livres, protestant qu'il fournirait alors les li\ res de sa quote-part 2. Bien que ces délais parussent à milord Hill fort, préju- diciables aux projets de Miremont, il ne laissait pas de renforcer encore l'intrigue, en appelant à la rescousse le ministre-colonel Arnaud. Depuis son intervention dans le mouvement vaudois de 1689-1692, Arnaud semblait avoir renoncé aux aventures guerrières pour mieux remplir son rôle de ministre de l'Evangile. Quand l'intolérance du duc de Savoie chassa, pour la seconde fois, en 1696, la colonie vaudoise des vallées piémontaises, le hardi pasteur avait repris, avec ses fidèles, le chemin de l'exil, n'attendant qu'une occasion de faire sentir au prince ingrat le poids de sa vengeance. Hill lui offrit, en 1703. celle de rentrer en grâce auprès du souverain irrité. Les Vaudois descen- draient du Wurtemberg au secours d'Amédée, passé à la coalition. Comme en J690, ils s'occuperaient de tenir en haleine, dans le Piémont, l'armée de Louis XIV, tandis qu'un corps expéditionnaire de 8 à hommes envahi- rait la France et ferait sa jonction avec les Camisards révoltés. Le 6 novembre 1703, Hill pouvait affirmer que sept cents Vaudois et Réfugiés étaient prêts, du côté de Genève, à envahir les vallées, et il se faisait fort de payer les soldats que l'on enrôlerait dans ce but. Arnaud fut son principal recruteur. 11 est certain que, dès le début de 1 Record Office, Savoie, n" 26. Lettre de Hill, du 12/23 octobre 1703. Hill annonce qu'il a communiqué le plan de Miremont au Grand Pen- sionnaire. and to nobody else ». 2. Record Office, ibid. Lettre de Hill, du 19/30 octobre 1703. 116 CM IPITRE VI l'intrigue, Il entra en relations secrètes avec Hill, comme il Pavait fail [adis avec Co*e, el qn*il accepta les termes n du marché queluip o o ait l'envoyé de laGrande-Bretagnefl. La chose ; lait, à cette date d i 6 novembre, si bien arretéequeM. Hill envoyail à Whîtehall un Mémoire pour ////•//• promptement S. .i. //. le duc de Savoie » 2. II y affirmai! qu'à la suite de s. 1 , négociations, avril, Montrevel surprit 1rs révoltés à Glarensac et les décima 2J. Le plus grand désarroi régnait parmi les Camisards, rejetôs dans leurs montagnes, traqués et massacrés sans merci. Il ne fal- lait plus songer à suivre les directions du consistoire secret», qui poussait ces malheureux à se jeter sur le Dauphine, h la rencontre des armées du duc de Savoie 3. Enfin, le 20 avril, Villars fait son entrée en Languedoc. Yainqueur de Fricdl'mgen et de Hochstett, entouré d'un prestige éclatant, renommé pour sa vaillance, son entrain, son habileté, aimé et craint à la fois, le maréchal prit à cœur de pacifier un pays que S'>s prédécesseurs avaient trop longtemps foulé. Une amnistie fut offerte à tous ceux qui désarmeraient dans les huit jours. Ceux qui s'obstineraient seraient poursuivis sans relâche et fusillés sans pitié. Un grand nombre de révoltés se soumirent; les plus opiniâtres se jetèrent dans les montagnes, où ils se trou- vèrent en nombre insuffisant pour continuer la résistance. Cavalier lui-même négociait sa reddition. Vers le mois de 1 Titre du pamphlet, paru au mois de janvier 1704. Voir Court, t. Il, p. 198-213. 2 Pour les événements des mois de février, mars et avril, voir Court, p. 220-340, et Buukys, t. Il, p. 267-306. 3 Louis XIV venait de déclarer la guerre au duc de Savoie. Arnaud se hâta, comme il l'avait promis a M. Bill, de lui amener ses Vaudois. Le 4 avril, Hill écrivait Enfin, M. Arnaud est arrivé; mais son arméo consiste en 30 Vaudois et 2 Réfugiés ! » Record Office, Savoie, u° 26. Le II avril, il écrit qu'une partie des Vaudois essaya cette semaine de passer en Dauphine ; mais ils trouvèrent les passages si hien gardés et une telle quantité de neige, qu'ils durent s'en retourner ». M., ibid. Hill est en ce moment à Turin, auprès du duc de Savoie. Sur les directions du consistoire secret, voir la lettre du 8 avril, de Montrevel à Julien, dans Court, t I, p. 413, note. LA RÉVOLTE CAMISARDE 1 10 mai. le pays reprenait sa vie normale, et l'ordre se réta- blissait, sans effusion de sang. La partie était décidément perdue pour les conspirateurs de la Hollande, de la Suisse et du Piémont. Hill lui-même détournait la reine d'Angle- terre d'envoyer les cinq cents bons protestants » qu'il avait demandés, car. disait-il, l'affaire est déjà perdue » 1. Il semblait que les faiseurs d'intrigue n'eussent plus qu'à dévorer silencieusement l'humiliation de leur défaite. Mais le pouvaient-ils? Miremont ne décolérait pas. Avoir mis en mouvement un si grand nombre d'ouvriers, fait mouvoir tant d'agents et machiné tant d'intrigues, pour échouer devant l'habile tactique d'un Villars! Il se contint néanmoins, car les représentants de l'Angleterre et de la Hollande, Hill et Van der Meer, ne paraissaient point dis- posés à continuer l'aventure 2. Mais en 1705. toute sa rancœur se donnera libre carrière dans le Mémoire jus- tificatif qu'il présenta aux Etats-Généraux de Hollande 3. Il y faisait l'historique du soulèvement des Cévennes, et y établissait, d'une main impitoyable, les responsabilités. C'est ce qui donne à ce Mémoire une valeur historique de premier ordre. Par lui, nous connaissons les secrètes menées qui déterminèrent et soutinrent l'explosion de colère qui mit la France à feu et à sang, pendant les années 1702 et 1703. Voici donc comment Miremont explique la genèse de la révolte Pour donner à vos H. H. P. P. une idée de la manière que cette affaire a été conduite, je prendrai la liberté de leur marquer ici certaines époques qu'en honneur et conscience je ne saurais taire. Pendant que les Cévenois étaient en armes, et qu'ils ren- daient de si grands services à la cause commune par leur diver- sion, on leur refuse tout secours, après leur en avoir fait pro- mettre de très grands. Les gens que j'avais levés en Angleterre et ici en Hollande n'eurent pas un meilleur traitement. On leur 1 Lettre de Hill à Nottingham, datée de Turio, le 12/23 mai 1703. Record Office, Savoie. n° 26. 2 Court rapporte que le Réfugié de Belcastel étudiait, le 28 avril, avec Malnorough, à La Haye, les moyens de secourir les Cévenols; t. II, p. 211. Pour les événements du mois d'avril, voir Coukt, t. IL p. 301-340. 3i Tout ce dossier Miremont est au Record Office, Hollande, n" 574, i" 302 à 321. Miremont présenta ce Mémoire le 20 août 1705. 120 OIIAI'I l'HK VI discontinua toul à ooup la subsistance que S. M. avait eu la bonté de leur donner, sons prétexte que vos II. II. P. P. n'avalenl pas fourni leur tiers, suivant la convention. Mes instances furent en vain, el après pins iltés, qui, voyant leur nombre diminuer sans cesse, envoyaient aux Alliés de pressantes lettres ». restées sans résultat. Lui, cepen- dant, avàil l'ait tousses efforts pour maintenir les révoltés dans leur attitude intransigeante ; il leur promettaii des secours en argent el décida mémo son fidèle lieutenant Floia ! à so rendre au plu vite à Turin. Il devait y solli- citer la générosité de .MM. Ilill et Van der Meer. Peines superflues ! M. Hill et Van der Meer, envoyés extraordinaires d'Angle- tern el de vos H. H. P. P. en Piémont, ayant été fortement sollicités à. Turin, pendant l'espace de quatre mois, par le sieur Flotard, que vos H. H. P. P. avaient envoyé auprès desdits mi- nistres pour travailler à l'aiïairc des Cévenois, se déterminèrent enlîn à lui fournir cent pistoles, de laquelle somme il fut obligé, pour l'avoir, de leur donner caution marchande, jusqu'à ce qu'il leur en eût procuré des acquits en forme, que les chefs Sales el Soulier, qui son! à présent en Wurtemberg, signèrent 1. Si vos H. H. P. P. ont la bonté de faire un moment d'." sntion à ceci, elles verront que cent pistoles étaient bien peu de chose à des gens qui faisaient plus de 20,000 hommes de diversion. Ce premier soulèvement tomba enfin faute d'argent... » De ce témoignage irrécusable, il apparaît que si les Camisards tinrent la campagne, ce ne lut point par le seul motif religieux, et que s'ils se soumirent, ce ne fut point par désir de la paix. L'or des Alliés avait armé ces foules; quand il manqua, elles rentrèrent dans l'ordre. Miremont a projeté, dans une heure de franchise, sur la psychologie de cette guerre civile, une lumière saisissante. 1; Il est donc très probable que Miremont était en relations avec ces deux chefs, comme il l'était encore avec Roland. LA RÉVOLTE CAMISARDE 121 C'est ce qui explique l'instabilité surprenante des situa- tions aux Cévennes, jusqu'en 1711. Les révoltes s'apaisent et se raniment brusquement. Le jeu des passions ne suffit pas à mettre la clarté dans cette complexité d'événements; Miremont nous apprend qu'il y Faut joindre l'appel de l'or. Aussi, la. trêve du mois de mai 1703 n'était-elle qu'appa- rente. Le moindre boule-feu pouvait déchaîner à nouvenu l'incendie. Nous connaissons celui qui doit porter devant l'histoire la responsabilité de la crise qui durera du mois de juin !70'i au mois d'avril 1705 le marquis de Mire- mont fut l'ouvrier de la seconde révolution. Ecoutons-le plutôt 1 Ce premier soulèvement, dit-il, étant tombé faute d'argent, je pris encore la liberté de représenter à S ; Majesté et à vos H. H. P. P- les moyens que j'avais pour en faire faire un second, beaucoup plus grand que le précédent. Sur quoi, S. M. et vos H. P. m'ayant donné tout l'encouragement que je pouvais souhaiter, je ne son- geai plus qu'à me hâter, pour mettre à protit les heureuses dispo- sitions où je savais ce peuple du Languedoc et des provinces circon voisines, comme vos H. P. en ont été informées par les diverses lettres que j'eus souvent l'honneur de leur communiquer et par ce qui s'en est ensuivi. Pour cet effet, j'y renvoyai en trois fois six des chefs qui s'étaient rendus et un officier, par le moyen dudit Flotard qui connaissait à fond leur mérite. L'arrivée de ces chefs dans le pays réjouit beaucoup ce pauvre peuple; et après qu'ils lui eurent annoncé que les bonnes intentions de S. M. et de vos H. P. allaient être exécutées, que je devais venir à leur secours avec un corps de Réfugiés, un chacun mit la main à l'œuvre, cherchant partout des armes et munitions. Ceux qui avaient accepté l'amnistie furent les premiers, et dans peu de temps chaque chef se fut fait un parti considérable, que plusieurs milliers d'hommes devaient joindre, quand ils auraient éclaté'. Partie de la noblesse les assura que, dès que je paraîtrais sur la frontière, elle se soulèverait aussi, et qu'en attendant, on les favoriserait en tout. Les meilleurs marchands des ville-; se char- gèrent volontiers de la correspondance et de leur compter tout l'argent qu'on leur enverrait des pays étrangers, ce qu'ils firent 1 Même Mémoire. 122 CHAPITRE VI jusqu'au jour fatal do La découverte 1, el de plus leur en avan- cèrent considérablem in i . El afin que S. M el vos II. P. soienl bien informées de ce 'i'" 1 les Cévenois ont reçu de leur part, je prendrai la liberté île leur dire que je fus extrômenent surpris, voyant qu'on laissait protes- ter deux lettres de change, chacune de ^0» cens, dont la va- leur avait été. employée à l'envoi des susdits chefs... ondant, Les Cévenois suppliaient instamment dans toutes leurs lettres, qu'on leur Ql quelque bonne remise d'argent pour s'acheter les armes et les munitions nécessaires, pendant que les ennemis n'avaient aucun soupçon de l'entreprise qui se minutait, et que le peuple concourait si ardemment à leur en faciliter l'em- piète. Pour cet effet, on ordonna audit Motard de s'adresser à M. d'Arzilliers qui, dans l'intervalle de six mois, fournit en plu- sieurs fois 400 louis d'or... » 2. Les origines du mouvement de juin 1704 à avril 1705 sont aussi nettement que possible indiquées dans ce do- cument capital. Les Cévenols étaient enfin tranquilles; les autorités même, jusque-là si soupçonneuses, avaient foi dans l'ordre rétabli, et relâchaient leur surveillance. Le gouver- nement d-' Villars n'était point cruel. Le maréchal affec- tait de se servir de la clémence pins que des armes, et volontiers accordait une confiance excessive aux paroles des révoltés. 11 espérait, que la douceur permettrait aux passions religieuse de s'assoupir insensiblement. Mais un protestant français s'acharna à. compromettre cette œuvre de pacification. Pour rallier les rebelles, il envoie des chefs ; pour acheter des armes, il envoie de l'argent ; pour rani- mer les fureurs de la guerre, il promet l'appui de l'étranger et que lui-même viendra, à la tète d'une armée de secours. Miremont doit porter devant l'histoire la responsabilité des crimes épouvantables qui ensanglantèrent le midi de la France pendant onze mois Sur ses instances, M. ïlill et Van der Mecr repri- rent les secrètes correspondances avec les chefs céve- 1 En avril 170o. Voir un peu plus loin. 2^ Miremont est d'accord avec d'Arzeliers qui, dans une lettre à Clïgnet, en mai 1703, avoue avoir donné à Flotafd 400 louis. Voir Court, t. 111, p. 224 LA. RÉVOLTE CAMISAUDU 123 nols L, et tandis que lui-même leur envoyait Flotard, por- teur a instructions détaillées, il espérait que les représentants de l'Angleterre et de la Hollande sauraient provoquer la ré- bellion des principaux émeutiers 2. N'est-ce pas Mire- mont qui procura à Van der Meer ce Cévenol réfugié, dont nous ignorons le nom, assez heureux pour rejeter Ravanel, Castanet, Javanel et Roland dans la révolte? La lettre que cet émissaire envoyait à Yan der Meer, le 25 juin, est fort importante 3. Il y assurait son maître que tout était gagné en Languedoc. S'il n'avait pu convaincre Cavalier, il avait eu le bonheur de mettre à profit une querelle surve- nue entre l'illustre colonel et Ravanel, chef intrépide et brutal. Au reste, il avait trouvé un second émissaire de Yan der Meer qui pressait fort, de son côté, Ravanel et Castagnet de reprendre la lutte, et qui à force de pro- messes d'être secourus, les a obligés de rompre ». Je verrai Roland, dit-il, et je saurai par lui et par Castagnet ce qu'ils souhaitent. M. G. me dit qu'il leur a fait de votre part les mêmes offres que vous m'aviez chargé de leur faire. S'il faut faire soulever les provinces, il faudra de l'argent. On a caché toutes les armes, fusils et baïonnettes qu'on avait préparées pour l'affaire de Millau. Je sais où tout cela est. Vous pouvez compter là-dessus. Faites part à S. E. M. Hill de tout ceci ». acc l ne convient plus d'exalter, quand on a lu ces lignes „usatrices, le tressaillement des âmes religieuses qui, sous le coup de la passion mystique, vont, d'un élan spontané, vers la sainte révolution. En réalité les chefs cévenols sont, en mai 1704, complètement découragés. Ravanel, Cas- tanet, Javanel se sont retirés et paraissent tous disposés il Court signale la lettre que les Alliés envoyèrent, en juin 1704, aux Cévenols pour les engager à résister, t. II, p. 470-470. Hill et Van der Meer envoyent Rocayrol vers les Camisards, Bulletin, t. XVI, p. 273 et suiv. 2i Hill avait envoyé un émissaire, en avril, à Montpellier, et un autre aux Cévenoes. Je me déterminerai, dit-il, sur leur avis ». Record Office., Savoie, n" 26, lettre du 12/23 mai 1701. f3 Cette lettre est datée de Genève, 25 juin 1701. Record Office, ibid. Elle éclaire d'un jour nouveau les négociations secrètes entre Villars et les chefs camisards. Tout ce que raconte là-dessus Coukt, t. II, p. 418- 464 doit être corrigé par ce document. 124 CHAPITRE VI à accepter l'amnistie el a donner des otages 1 ». Quand il s voit pour la première fois, l'émissaire de Van der Meor est désappointé et avoue qu'il n'y avait aucune sûreté de s'ouvrir ». Os pauvres gens seraient ainsi reve- nus à leurs foyers, si les incessantes provocations de Mire- mont n'avaient poussé les Alliés à fomenter une sec mde fois la révolte! Encore les chefs cévenols ne consentent-ils à reprendre les armes qu'à force de promesses d'être nirus ». La légende camisarde paraîtra sans nul doute ni. ins belle, mais combien plus humaine ! Os nouvelles jetèrent l'entreprenant marquis dans de véritables transports d'enthousiasme. Le 19 juillet, il renouvelle ses appels pressants, et donne ses instructions suprêmes. I! demande le commandement en chef d'un corps de 6,000 hommes 2, et pour prévenir les objections d'ordre pécuniaire, annonce que les protestants du de- dans de la France et du dehors contribueront volontiers » à on entretien. Cette armée sera composée exclusivement de Réfugiés, qui sera infiniment plus redoutable à la France qu'une grosse armée de troupes ordinaires, comme on en peut juger parce qu'on a vu depuis .\c\i\ ans ». Les recrues seront au fur et à mesure dirigées en Piémont, dans un lieu désigné par le duc de Savoie, d'où l'on pourra faire brusquement l'invasion du Dauphiné. Quant à lui, il se déclare prêt à partir incessamment, pour faire voir aux gens de France qui attendent depuis si longtemps, qu'on vient effectivement à leur secours 3 ». Le plan de Miremont fut immédiatement communiquée Belcastei qui obtint des Etats-Généraux de Hollande ia mission de gagner l'assentiment du duc de Savoie. Nous voyons en effet les trois conjurés, Bill, Van der Meer et Belcastei, faire pression sur le duc. en août 1704, en vue de former sur ses Etats l'armée destinée à l'invasion du 1 Même lettre. . 2 La reine Aune lui donna en effet, le 24 juillet, une commission de lieutenant général. 3, Record Office, State papers domestic Aune, t. IV, !•• 80 et 88. Miremont ajouta à ce Mémoire une lettre pour M. Hedges, où il le prie de pousser l'affaire. LA. RÉVOLTE CAMISARDE 125 Dauphiné 1. Une prompte décision s'imposait. ITill éprou- vait tontes sortes de difficultés pour maintenir les chefs cévenols dans la révolte. Roland lui-même menaçait de se laisser persuader par M. d'Àigaliers, qui servait d'intermé- diaire entre Villars et le farouche Gamisard, comme il Pavait fait pour Cavalier. Le représentant de l'Angleterre lui faisait passer les sommes nécessaires à l'entretien des 3,0 >0 révoltés qui tenaient encore la campagne 2 En dé- pit des obstacles, M. Hill parvint ainsi à lui fournir 10,000 couronnes, et, le 7 août, l'assurait qu'il avait en mains une autre forte somme, cependant que Belcastel travaillait à lever 2,000 hommes pour courir h leur secours 3. Le résultat de ces intrigues ne se fit point attendre. Pré- cisément au mois de juillet, quand Villars espérait avoir réduit leurs répugnances, les chefs Roland et Ravanel ces- ent les négociations de la paix et reprirent le chemin des montagnes. Cependant, le second soulèvement, si minutieusement préparé, échoua, non par la faute de ses trop habiles orga- nisateurs, dont le zèle, la ténacité et l'ingéniosité étaient dignes d'une meilleure cause, mais par un concours de cir- constances malheureuses. D'un côté, la coalition ne rempor- tait pas tous les succès qu'elle avait espérés. Les armées de la reine d'Angleterre étaient battues en Portugal, où Ber- wick se couvrait de gloire h. D'un autre côté, les Alliés étaient la proie de dissensions assez graves. La reine Anne 1 Record Office, Savoie, n° 26. Ils adressent au duc de Savoie, le 3 août 1704. un long Mémoire sur ce sujet. Ils devaient concerter avec le Duc les moyens les plus efficaces pour secourir ceux des Cévennes, et commencer par la levée d'un corps de 3,000 hommes. » 2 Il est certain que. depuis le mois de juin 1704, Hill entretenait correspondance avec Roland, pour le dissuader d'écouter les propositions de Villars. Voir une lettre de Hill, datée de Turin, le 12 août 1704. Record Office, Savoie, n° 26. 3 Voir ici., ibid., une lettre de Hill, du 7 août 1704. — Il fournissait l'argent à la fois à Roland et à Ravanel. Néanmoins Court ose avancer, d'après une lettre de d'Arzeliers dont on voudrait bien connaître l'original, que les chefs camisards n'avaient reçu aucun secours étranger, pas même en argent », chose, dit-il, certaine et incontes- table ! », t. III, p. 98. 4 Il y avait fait prisonniers les deux régiments de Stuart et de Stanhope. 126 CHAPITRE VI insistait auprès du Grand Pensionnaire pour que de nou- vel les armées fussent envoyées en Portugal, mais celui-ci objectait que le projel de Miremont souffrirai! de cettedis^ persion de innés, les négociations vaines remplirent les mois d'aoûl el de septembre 1. i W\ la cause camisarcle se trouvait, à cette date, dans une situation désespérée. La tentative essayée au mois de juillet par la flotte d'Hyères en laveur des révoltés, avait lamentablement avorté 2. Enfin, le l/i août, le chef ductible Roland était surpris chez sa. maîtresse el tué sans pitié. I-;; rébellion paraissait décapitée el réduite à ses les forces, sans espoir d'un secours étranger 3. Mire- mont lui-même s'avouait vaincu , f \. It pour mettre le comble à ces revers, le dm- de Savoie, dont on escomptait la complicité pour organiser sur ses Etats le corps d'invasion, tenait une conduite équivoque. Préoccupé beaucoup moins d envahi ries Etats de Louis XIV que de protéger les siens propres, il parut d'abord favo- riser la levée des 3,000 hommes demandés par Miremont, Hill, Van der Meer et Belcastel, mais imagina bientôt de garder à son service ce secours imprévu. Il n'y avait diffi- cultés qu'il ne s'ingéniât à créer aux Alliés, que cette atti- tude confondait. Tantôt il réclamait le droit de disposer de 1 Sur ces négociations difficiles, voir Record Office, Hollande, n° 227, la correspondance du représentant de l'Angleterre Stanhope avec le secrétaire d'Etat Ilarley. Lettres du 25 juillet, du 1 er août, du 2 ; > sep- tembre 1704, i" s 13, 15, 23, 63, 64. 2 Voir Biiueys, t. III, p. 78-85. Une lettre de Hill du 14/25 sep- tembre 1704, nous renseigne sur sa participation à cette expédition malheureuse. Il avait donné 300 louis d'or au comte de Guiscard, qui commandait la Hotte, et avait chargé la flotte d'armes, de vivres, de munitions et de 16,000 couronnes pour les Cumisards. Record Office, Savoie, n° 26. 3 Cependant cette même lettre de Hill nous apprend qu'il avait établi un bureau à Genève pour continuer la correspondance avec ceux qui sont maintenante la tête de ces pauvres gens ». 4i Le 17 août, Miremont présente à la reine Anne un Mémoire sur les récents malheurs arrivés en France. Il demandait des secours pour aller aussitôt relever le courage des Cévenois ». Record Office, State papers domestic Anne, t. IV. Calendar, p. 145. Ce Mémoire résumé dans le Ca/endar n'est plus au volume 4, où il était indiqué f° 98. — Court raconte qu'à cette date les populations voulaient la paix, t. III, p. 40 et suiv. LA RÉVOLTE CAMI8ARDE 127 ce corps tout ainsi que des siennes », tantôt observait que la Suisse ne fournirait point des hommes appelés à com- battre Louis XIV, tantôt protestait que cette armée serait insuffisante pour exécuter le projet de jonction avec les Camisards, et croyait préférable . Ni les efforts de Belcastel qui se lamen- tait de voir compromise l'invasion si longuement projetée2, ni les remontrances des envoyés do l'Angleterre et de la Hollande ne purent changer les dispositions d'un prince, qui mettait l'astuce au service de l'égoïsme. 11 fallut surseoir à la levée des 3,000 hommes, renoncer pour l'instant à l'invasion, et abandonner à son malheur l'intrigant Miremont 3. Cependant, les misérables Céve- nols, trempés par les assurances de leurs amis de l'exté- rieur, soutenaient une lutte désespérée fi. Abandonnés h eux-mêmes, ils ne tardèrent pas à se soumettre au mois de septembre, les principaux chefs Castanet, Joanny, Larose, Maiion, Laval ette adressèrent à Villars leur soumission. On pouvait croire l'affreux cauchemar enfin dissipé. 1 Le Mémoire de Bill, Van der Mecr et Belcaslel est du 3 août, et ta réponse du Duc, du 4 août 1704. Record Office, Saroie, n° 26. 2 Voir le Mémoire de Belcastel. du 12 août. îd., ibid. [3 La lettre des Etats-Généraux à Van der Meer et Belcastel, notifiant cette résolution, est du 2 septembre, Id., ibid. 4 Pour les événements de juin à octobre 1704, voir Court, t. III, p. 1 à 99. CHAPITRE Vil La révolte camisarde Avril 1705-1711 I. Le désespoir d'avril 1705; l'activité de Miremont et du min-istre Clarion. — II. Une période de transition, 1706 1708 les efforts de Plotard d'ArzeJiers et de Braconnier. — III. L'alerte de 170'.. — IV. La conju- ration de Vulson de Villettes, Claris, Durand, Ri f fier. — \'. Suprêmes convulsions; ingratitude des Alliés. I Un homme cependant refusait de s'incliner devant l'adversité c'était Miremont. Quand sesamisse lamentent, lui. poursuit ses est à La Haye en octobre 1704, et ne cesse de harceler les Etats-Géuéraux, en vue de l'affaire des Cévennes 1. Il consume les jours en secrètes conférences avec les commissaires nommés à cet effet il croit à la revanche prochaine 2. Sans doute, quelques esprits exaltés partagent avec lui cet espoir, et tiennent les Camisards en haleine. Le chimé- rique Guiscard emploie à ces démarches secrètes l'espion Tohie Hocayrol 3; Miremont se confie toujours à Flotard, et Belcastel a trouvé le cornet Yilas, qui, du mois de juillet au mois de décembre 170/i, ne cessent de réveiller les haines des bandes camisardes &. Mais ce n'étaient plus là que des frondaisons rabougries d'un tronc puissant, tranché au sol par Villars. L'illustre 1 Voir la lettre qu'il adresse, de La Haye, le 10 octobre 1704, à milord Nottinghjm, Record Office, Hollande, n° 574. 2 Voir la lettre de M. d'AvrolIes, secrétaire de milord Stanhope à La Hâve, du 17 octobre 1704. Record Office, Hollande, n° 227, f» 95. 3 Voir Bulletin, 1870-1871, p. 2-22. 4 Sur Vilas, voir Agnew, ouv. cit., t. II, p. 187, et Court, t. III, p. 102-120. LA RÉVOLTE CAMISARDE 129 maréchal, dédaignant ces convulsions qu'il estimait sans importance, quitta le Languedoc, le 6 janvier 1705. Quand les historiens parlent de ce départ précipité, de l'ignorance où aurait été Villars de la situation exacte des provinces, et rappellent que les Cèvennes demeuraient frémissantes, dans l'attente fiévreuse du signal qui les ramènerait au combat, il n'est pas douteux qu'ils s'abusent. Nous avons trouvé une lettre de Mellarède, envoyé du duc de Savoie auprès des Cantons Evangeliques; elle trahit le plus profond découragement. Mellarède avoue l'extrême pénurie des Camisards. Sans argent, sans armes, sans munitions, les voilà contraints au silence. La noblesse même, n'ayant plus de quoi subsister, émigré au pays de Yaud. Les agitateurs se terrent, osant, à peine continuer avec l'étranger leur commerce de lettres. Les rebelles se trahissent l'un l'autre. Notre résident à Genève profite de ce désarroi des âmes pour extorquer les secrets et découvrir par le moyen de quelques-uns que l'on débauche, les endroits par où l'on peut avoir correspondance avec ceux qui sont aux Cévennes, et Ton a déjà tant fait de plaintes contre les baillifs des endroits où ils sont, qu'ils ne veulent plus rester exposés aux suites dangereuses que semblables plaintes, si souvent réité- rées, pourraient produire contre eux » l. Tous les efforts de Mellarède pour conjurer la débandade restèrent vains. Des Camisards passés en Suisse, les uns sollicitaient leur pardon auprès du résident de France à Genève, les autres, dégoûtés de leur très médiocre sub- sistance », s'enfuyaient en Allemagne, laissant sur la fron- tière un chiffre dérisoire d'hommes susceptibles d'entre- prendre l'invasion du Dauphiné. La désolation de Mellarède préludait à des désespoirs sans remède. Jurieu fit à ce moment entendre sa voix. Se rendant parfaitement compte de l'état critique des affaires cévenoles, de l'abattement des révoltés et de l'indifférente apathie des puissances protestantes, il tenta de secouer cette 1 Lettre datée de Berne, le 28 février 1703. Record Office, Savoie, n° 27. 130 CHAPITRE VII torpeur, en publiant son virulent pamphlet Avisa fous tes Alliés protestants et cathoHqnes romains, princes et peuples, souverains ei sujets, sur le secours > doit donner aux soulevés des Cévennes 1. Il \ r déclarai! que la guerre des Carnisards était un vrai miracle de la Provi- dence . e une guerre sainte », nue ! protiter encore de leurs bonnes intentions. Il y a aux environs de ce pays un des princi- paux ministres du duc de Savoie qui a profité des Camisards qu'on a fait conduire jusques ici 2. II en a fait rebrousser une partie et il a si bien négocié que j'apprends qu'on avait disposé trois provinces à se déclarer, cl il y avait un jour marqué pour cela... Je ne vous dis pas, Monsieur, quelles sont s provinces» qui étaient déjà du projet. V. E. serait la premier' 1 à me blâmer, mais je vous assure, Monsieur, qu'on ne fait nul doute là dessus, ce qui fait voir que, s'il y avait eu dans ce pays des troupes pour les soutenir, ce projet n'eût jamais manqué el que rien ne pou- vait mieux faire réussir le dessein des Allies... J'ai do la peine à c
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Casting de l'épisode 9 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersRéalisateurScénario Episode 10 Titre Quand Cuff devient un DiazTitre original Stuck with My Sister's BoyfriendAnnée de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 10 de la saison 1 Quand Cuff, le petit ami de Rachel, élit domicile chez les Diaz, Harley essaye de trouver un moyen de le mettre dehors ! Casting de l'épisode 10 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersScénarioRéalisateur Episode 11 Titre Année de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 11 de la saison 1 épisode Casting de l'épisode 11 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersRéalisateurScénario Episode 12 Titre Tous seuls à la maisonTitre original Stuck with No RulesAnnée de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 12 de la saison 1 Alors que leurs parents partent pour le week-end, Harley et ses frères et soeurs vont se débrouiller tous seuls. Casting de l'épisode 12 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersRéalisateurScénario Episode 13 Titre Stuck in the Harley CarTitre original Stuck in the Harley CarAnnée de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 13 de la saison 1 épisode Stuck in the Harley Car Casting de l'épisode 13 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersRéalisateurScénario Episode 14 Titre La punition rougeTitre original Stuck in LockdownAnnée de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 14 de la saison 1 Harley et Ethan cherchent à prouver que Daphné n'est pas aussi innocente qu'elle en a l'air Casting de l'épisode 14 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersRéalisateurScénario Episode 15 Titre Rachel passe son permisTitre original Stuck Without a RideAnnée de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 15 de la saison 1 Harley doit aller à Boston pour un concours d'inventions mais avec un père absent et une mère débordée, elle est forcée de se tourner vers Rachel. Casting de l'épisode 15 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersRéalisateurScénario Episode 16 Titre Les 15 ans de GeorgieTitre original Stuck in the QuinceañeraAnnée de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 16 de la saison 1 Toute la famille Diaz s'affaire pour organiser la fête des 15 ans de Georgie en dernière minute, tandis que Lewie et Beast suivent l'évolution d'un... Casting de l'épisode 16 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersRéalisateurScénario Episode 17 Titre Des jours et des DiazTitre original Stuck in the Diaz of Our LivesAnnée de production 2016Pays Etats-Unis Genre ComédieDurée 22 min Synopsis de l'épisode 17 de la saison 1 La famille Diaz a l'opportunité unique de faire une télé-réalité ! Casting de l'épisode 17 de la saison 1 Acteurs et actrices Ariana Greenblatt Daphne Diaz Kayla Maisonet Georgie Diaz Malachi Barton Beast Diaz Nicolas Bechtel Lewie Diaz Lulu Lambros Ellie PetersScénarioRéalisateur
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