Toutcomme la récolte et la cueillette de certaines plantes est règlementée, celle des algues l’est aussi. En France, cette règlementation s’impose à tous les récoltants professionnels ou récoltants de loisirs. Du néolithique à nos jours. Dans le monde… Les macro-algues sont exploitées dès le néolithique. Et pour cause en période de vache maigre, ces ressources littorales semblent inépuisables, ramenées jour après jour sur les plages au rythme des marées. Après analyse des cendres des foyers de ces premières populations, nous avons la preuve que les algues étaient utilisées comme combustible, pratique d’ailleurs encore répandue au début du XXème siècle sur nos côtes. Si l’on pense souvent aux populations asiatiques quand il s’agit de consommer des algues, nous parlons en revanche moins de leur utilisation par des populations du nord de l’Europe, grâce à des habitudes qu’ont gardées certaines populations dans l’antiquité des Saga islandaises mentionnent que le söl Palmaria palmata, ou Dulse était embarqué à bord de bateaux vikings. De la même manière, on sait que cette algue a été vendue comme aliment sur les marchés écossais jusqu’au XIXème siècle. Pierre Arzel et Olivier Barbaroux mentionnent dans leur ouvrage Les algues », La Vie latine de Guénolé » qui décrivait que l’abbé de Landevenneg, durant une retraite sur un rocher, ne se nourrissait que de petits poissons et d’herbes marines. Ces deux auteurs évoquent la Duilisg », consommée à cette époque en Irlande, appelée dulse en Angleterre et tellesk en breton le fameux söl des Islandais. Dans les pays celtiques… Notamment en Irlande et en Bretagne, le Chondrus crispus appelé pioka en breton, ou encore Irish moss mousse d’Irlande » est depuis très longtemps utilisé comme texturant dans les flans, les soupes ou ragouts Philippe Argouarch, ABP Agence Bretagne Presse – Il est également intéressant de se pencher sur des extraits du Pen Ts’ao chinois, recueil d’ouvrages de médecine chinoise, alimenté au fil des âges, qui mentionnent les algues. Dans un chapitre rédigé par Sze Teu en 600 av J-C il est d’ailleurs possible de lire certaines algues sont les seuls mets dignes d’un roi » Sze Teu, le secret des algues » – Leclerc V., Floc’h Au Japon, la nori du genre Porphyra, petite algue rouge toujours utilisée dans la fabrication des sushis, véritable produit de luxe, servait à payer l’impôt à l’empereur au IVème siècle. D’autres pratiques sont remontées jusqu’à nous, et notamment celle de l’utilisation dans l’alimentation du bétail. Les noms vernaculaires des algues en disent d’ailleurs long 1994 – Swine tare en Norvège, signifie goémon à cochon et désigne l’Ascophyllum nodosum. – Bezin saout en Breton, signifie goémon à vache et désigne Palmaria palmata. …Et les algues en Bretagne. Le goémon, bezhin en breton, nom donné aux algues rouge, verte ou brune, devint rapidement une source de richesse. Trois catégories se distinguent rapidement, faisant intervenir différentes méthodes de collectes pour différents usages finaux les algues d’épave bezhin torr, les algues de rive bezhin du ou bezhin troc’h et les algues de fond. On retrouve d’ailleurs cette même classification aujourd’hui, pour appliquer les spécificités réglementaires et juridiques, que voici Algues épaves ou bezhin torr. Le goémon d’épave pouvait généralement être librement ramassé, et ce toute l’année. En Bretagne comme dans de nombreux endroits du monde on a donc utilisé ces algues après les avoir séchées à l’air ambiants pour enrichir le fourrage en hiver par exemple, ou bien mélangées et transformées en combustible. L’utilisation de certaines espèces pour amender les terres est également devenue une pratique largement répandue à partir du XVIe siècle. Leur qualité était en revanche moindre par rapport aux algues de rives, directement cueillies à la faucille Université du temps libre du Tregor, 2007. Algues de rive ou bezhin troc’h. Il est tout à fait probable que l’on doive la richesse de la ceinture dorée de Bretagne Nord, connue comme étant une zone particulièrement propice à la cuture maraichère, à l’épandage régulier du goémon généralement des fucus ou des ascophyllum. Le ramassage de ces algues est d’ailleurs rapidement réglementé au regard de l’engouement qu’elles suscitent. Algues de fond. En Bretagne le XVIIIème siècle est une période au cours de laquelle s’opère un tournant particulier on découvre que de la soude on peut isoler l’iode, matière à forte valeur ajoutée et vendue au domaine pharmaceutique. C’est en Finistère Nord, dans le pays du Léon, entre la baie de Morlaix et la rade de Brest, que l’activité goémonière se développe de façon la plus importante, faisant de la Bretagne la première région productrice d’algues de France depuis le XIXe siècle. Algues en Bretagne – Four à goémon, Finistère nord, M. Tredan, 2021 En 2011, 90% de la production française vient de Bretagne, essentiellement du Finistère, soit 71 000 tonnes. Dont 65 000 sont récoltées en mer par trente-cinq navires goémoniers; et 6000 sont récoltées à la main Bretagne Culture Innovation, 2012. Récolter les algues ? Mais pourquoi faire ? Pour leur propriétés texturantes. Nous avons déjà tous mangé des algues… Très certainement sans le savoir ! Dans les mousses, les confitures, les crèmes glacées, les mayonnaises, le yaourt, les soupes ou encore les sauces… Et plus précisément des alginates extraites d’algues brunes, des carraghénanes et des agars extraites des algues rouges, qui se cachent respectivement derrières les appellations E401, E407 et E406. Ces substances visqueuses et texturantes sont en effet très demandées par le secteur de l’agroalimentaire. Pour une utilisation dans l’alimentation. L’Asie est le seul continent où l’algue est à ce point considérée comme un aliment à part entière. En salades, dans les soupes, comme condiment ou snacking, elle s’insère dans la cuisine traditionnelle. Les Japonais en consomment entre 1,5 et 2,5 kg poids sec par personne et par an Q. Le Bras et al, 2015. Ailleurs dans le monde nous en sommes moins, voire peu, friand malgré la diaspora asiatique et l’intérêt grandissant pour leur cuisine, l’algue ne constitue toujours pas un ingrédient de premier choix, malgré des valeurs nutritionnelles intéressantes. La voie du complément alimentaire représente donc pour l’instant un débouché plus sûr. En effet, riches en fibres et stérols, elles permettraient de réduire le cholestérol plasmatique. Par ailleurs, il a été démontré que les polysaccharides sulfatés qu’elles contiennent ont des actions antitumorales et immunostimulantes. Les alginates permettent également de chélater les métaux lourds. De plus, les populations souffrant souvent de carence en iode peuvent trouver dans les algues une source intéressante de ce composé. Enfin, les pigments et polyphénols sont des antioxydants connus et sont présents dans les algues J. Person et al., 2010. Pour le secteur agricole. Comme évoqué précédemment, les algues ont longtemps été utilisées comme engrais. Elles permettent en effet d’accroitre la capacité de rétention d’eau des sols et d’apporter des minéraux. Aujourd’hui, elles sont transformées pour entrer dans la composition de support de culture, engrais liquides ou solides. Des extractions plus fines des molécules d’intérêts sont également réalisées les polysaccharides sulfatés, les nutriments ou les hydrates de carbone, rentrent dans la composition de produits biostimulants, de biocontrôles, ou phytosanitaires. Les composés d’intérêts peuvent stimuler les défenses naturelles des plantes, permettant ainsi de limiter les doses ou les fréquences des traitements, ou encore servir d’adjuvants naturels. En nutrition animale, les algues peuvent intervenir comme compléments alimentaires, pour leurs propriétés évoquées précédemment antioxydants, immunostimulants, …. Des recherches sont en cours afin de mieux comprendre les mécanismes d’action de ces organismes vivants. Il ne faut pas oublier l’aquaculture, et ses besoins en fourrage » ; En effet, des productions comme celle de l’ormeau par exemple, nécessite une grande quantité d’algue 100 tonnes d’algues fraiches pour 1 tonne produite J. Person et al., 2010. Pour la cosmétique. C’est l’un des secteurs qui donne à l’algue le plus de valeur ajoutée. En plus de leurs propriétés texturantes, les algues sont une source d’ingrédients actifs. On peut ainsi extraire des oligo- alginates des phycocolloïdes, aux vertus anti-pollution, anti-éruption cutanée, anti-acné et antivieillissement. Les fucoïdanes polysaccharides sulfatés, réduisent le vieillissement de la peau et favorisent la croissance capillaire. Pour la santé. Les alginates, pour leur texture visqueuse, sont très utilisées comme antiacides pour soulager les brulures d’estomac, et interviennent dans le traitement des plaies compresses hémostatiques, pansements hydrocolloïdes après une brulure…. Les agars sont utilisés dans les agents gonflants, les laxatifs ou comprimés anticoagulants. Les carraghénanes sont utilisés comme antitumoraux, antiviraux, antis coagulants, et en immunomodulation. De nombreuses recherches sont actuellement menées sur les propriétés anticancéreuses ou antitumorales, ainsi que sur leur pouvoir d’anti-adhésion bactérienne, voire bactéricide ou antiviral. Comme matériaux biosourcés. On ne le sait pas toujours, mais les compresses hémostatiques, que l’on retrouve dans toutes les pharmacies et les hôpitaux, sont fabriquées grâce aux fils d’alginate de calcium, obtenus par des procédés de filage humides J. Person et al., 2010. On retrouve également des alginates dans les colles, ciments, mortiers, ou céramiques. Des papiers d’art ou papiers décoratifs sont déjà fabriqués à partir de pâte de bois et de fibres d’algues. Il est envisageable également de réaliser du carton avec ce matériau. Plus récemment, des résultats très concluants ont été obtenus avec des déchets industriels d’algues brunes issus de l’industrie des colloïdes. L’entreprise Algopack basée à Saint Malo, est à la pointe de cette technologie et est en mesure de proposer deux types de matériaux l’Algopack 100% algues et l’Algoblend 50% plastique, 50% algues. Des clés USB, des lunettes, des jouets de plages et autres objets biodégradables sont déjà commercialisé Comme bioénergies. Ce secteur est évidemment très alléchant avec la raréfaction des énergies fossiles, de nombreuses questions demeurent autour des biocarburants obtenus à partir de grandes cultures aura-t-on assez de terres arables ?. Ainsi, une biomasse présente naturellement en abondance, et parfois en surabondance algues vertes, sargasses… a de quoi faire rêver les industriels. Cependant les algues contiennent peu de lipides, qui les rendent inadaptées pour une production de biodiesel. On pourrait cependant extraire de l’huile d’algues riches en polyphénols, comme les algues brunes, par des procédés de pyrolyse. Pour les algues riches en polysaccharides, soit la majorité des grandes algues, il est possible d’imaginer des processus de fermentation pour la production de bio-alcools ou de biométhanes. Nous n’en sommes qu’au stade de la recherche pour ces aspects. En l’état actuel des choses, rien n’indique que ces méthodes seraient rentables économiquement. Aujourd’hui, la piste la plus intéressante semble être celle du biogaz. En effet, la dégradation anaérobie des macro-algues émet de grandes quantités de gaz. Avec le développement de plateformes off-shore, on pourrait rêver de voir demain le biogaz des algues converti en bioélectricité pour faire fonctionner ces infrastructures J. Person et al., 2010. Pays producteur La production des algues dans le monde. Le rapport FAO 2020 rapporte que La production mondiale de macroalgues marines, ou algues marines, a plus que triplé, passant de 10,6 millions de tonnes en 2000 à 32,4 millions de tonnes en 2018. Algues en Bretagne – production d’algues dans le monde – Source Le fait que la production ait connu un tel bond en à peine plus de vingt ans s’explique notamment par le développement rapide du marché des carraghénanes texturants alimentaires. L’Indonésie fait figure de pays pilote en la matière elle affichait un passage de 4 millions de tonnes en 2010 à plus de 11 millions de tonnes en 2015 et 2016, et se situait toujours à un niveau similaire en 2017 et 2018. Mais n’oublions pas que les algues légumes », consacrées à l’alimentation humaine telles qu’Undaria pinnatifida, Porphyra spp. ou Caulerpa spp sont très consommées en Asie de l’Est et du Sud Est. Leur production est en constante augmentation. Comme évoqué précédemment, le Japon, la Chine et la République de Corée sont parmi les plus grands consommateurs d’algue alimentaire. Cette pratique, à la fois très populaire et ancienne, puisque remontant au IVème siècle, a nécessité le développement de l’algoculture, à la fois pour faire face à l’augmentation de la consommation dans ces pays, mais également pour satisfaire les besoins dans les régions du monde où cette pratique alimentaire s’est essaimée, notamment grâce à l’émigration de ces populations. Ces soixante dernières années, la demande s’est donc considérablement accrue. La production des algues en Europe. L’Europe contribue très peu à la production mondiale 2016. Alors que 90% de la demande mondiale en algue est satisfaite par l’algoculture, cette tendance est largement inversée au seul niveau européen. Ainsi, sur les 230 000 tonnes exploitées par le vieux continent, hors algues d’échouage, plus de 98% sont des algues sauvages collectées. Etats des lieux des algues en Bretagne. La France, qui occupe la seconde place des pays exploitants en Europe et le dixième rang mondial, utilise environ 71 000 tonnes par an, issues en grande majorité des eaux côtières bretonnes, dont – Entre 65 000 et 70 000 tonnes d’algues brunes, obtenues essentiellement par pêche embarquée, grâce à des bateaux équipés de scoubidous ou de peignes norvégiens, et de manière plus anecdotique grâce à l’algoculture 1% – 1 500 tonnes d’algues rouges récoltées manuellement en pêche à pied – Entre 110 et 300 tonnes d’algues cultivées, toutes espèces confondues 2016 A ces 71 000 tonnes, il faut ajouter quelques milliers de tonnes d’algues d’échouage, récoltées grâce à des tracteurs agricoles ou des récolteuses spécialisées dont – 15 000 tonnes de Solieria cordalis – Plusieurs centaines de tonnes d’algues vertes, exploitées très majoritairement par l’entreprise Olmix. Les particularités bretonnes sont en effet très propices à une telle richesse 2 730 km de côtes, des températures stables de l’eau oscillant entre 8 et 18°C, des côtes rocheuses idéales pour que les algues s’y cramponnent » et un fort marnage, générateur de diversité par un brassage des nutriments et une alternance naturelle entre haute et basse mer. 700 espèces d’algues y cohabitent donc, soit 3% de la diversité mondiale. Les différentes formes de sourcing. Algues en Bretagne – Les différentes formes de sourcing d’algues sauvages, Dr Anne Sophie Burlot Algues de fond. Le peigne norvégien a longtemps été une technique plébiscitée pour la récolte des algues brunes, type laminaire. Cet outil de 1,5 m de large environ et de 300kg drague le fond marin et arrache les algues de leur substrat. Algues en Bretagne – Dessin illustrant la technique de pêche utilisée par les goémoniers, avec un peigne norvégien – Les impacts sur le retournement des blocs rocheux, ainsi que le bruit associé, ont conduit les goémoniers à adopter de plus en plus fréquemment une autre technique celle du scoubidou. Ce dernier est un crochet en acier, suspendu a un bras hydraulique. Par un mouvement de rotation, il s’enroule autour des laminaires et les arrache, pour les ramener à la surface. Algues en Bretagne – Dessin illustrant la technique de pêche utlisée par les goémoniers, avec un scoubidou – 35 licences pour 35 bateaux sont distribuées pour la récolte. Les algues sont généralement utilisées pour l’extraction d’hydro-colloïdes. Entre 60 et 70 000 T/an sont récoltées par an, sur la période autorisée de mai à octobre. A raison de 45 € la tonne environ, le chiffre d’affaire de cette activité oscille entre 1,7 et 2,7 millions d’euros. Algues de rive. La récolte des algues de rive à visée professionnelle est encadrée par une licence délivrée par le comité des pêches. Plus de 70 entreprises ont recours à cette pratique, pour une commercialisation majoritairement en direct, en épicerie fine ou en restauration. Ces entreprises emploient environ 130 récoltants d’algues réguliers, et des saisonniers dont le nombre est limité à 420. Afin de préserver la ressource, des bonnes pratiques » ont été édictées. On parle notamment de toujours laisser le crampon sur le rocher ce qui implique une récolte au couteau ou aux ciseaux de préférence, ne pas tout récolter au même endroit mais au contraire laisser des individus en place pour la reproduction, ne pas déplacer les rochers, et ne pas récolter à proximité de sources de pollution. Des périodes de récoltes sont également à respecter pour chaque espèce Récolte des algues de rive – Guide de bonnes pratiques, disponible ici . Ces pratiques de récolte à pied ont l’avantage de permettre à un plus large public de se familiariser avec les algues, et d’en apprendre les usages. Il va sans dire que chacun doit respecter le milieu et les techniques de récolte afin de préserver la ressource. Algues épaves. Cette catégorie d’algue intéresse peu les professionnels pour plusieurs raisons Les algues sont décrochées et donc potentiellement dégradées après un séjour entre deux eaux Elles sont pleines de sables Elles peuvent être mélangées à d’autres espèces et il est très difficile de faire le tri. L’entreprise Olmix a pourtant réussi à tirer avantage de cette ressource disponible et gratuite et ramasse des centaines de tonnes chaque année sur l’estran, en période d’échouage. Tracteur amphibie, prototype utilisé par l’entreprise Olmix pour le ramassage et l’exploitation des algues épaves – Olmix Algues en Bretagne – Tracteur amphibie, prototype utilisé par l’entreprise Olmix pour le ramassage et l’exploitation des algues épaves – Olmix Algues de culture. L’algoculture désigne la culture en masse d’algues. On peut y avoir recours aussi bien pour les macros que les micros-algues. Elle fait partie de l’aquaculture et est réglementée au niveau français, européen et international. Culture sur filière. Cette technique est très utilisée pour les grandes espèces, essentiellement d’algues brunes. Il est nécessaire de récolter au préalable des algues dans le milieu naturel et de les emmener en écloserie. Elles y sont stressées afin de les pousser à produire des spores qui sont récupérées et cultivées en ballons ou en photo bioréacteurs, jusqu’à atteindre le stade de sporophyte ou gamétophyte. Enfin, des cordelettes sont plongées dans le ballon ou le photo bioréacteur pour que les nouveaux individus puissent s’y fixer. Les cordelettes ainsi ensemencées sont enroulées autour de plus grosses cordes, ancrées au fond de la mer et soutenues par des bouées. Ces bouées peuvent être immergées pour limiter l’effet visuel et une gêne éventuelle des bateaux figure ci-après, ou émergées. Algues en Bretagne – Descriptiopn de la filière subflotante utilisée pour la culture des laminaires – Source Les algues sont récoltées en remontant les fils. En Bretagne, c’est l’entreprise Algolesko qui s’est lancée dans l’aventure Il faut noter également que la législation française n’autorise aucun produit fertilisant ou phytosanitaire sur ce type de cultures. Les algues ne peuvent compter que sur les nutriments naturellement présents dans le milieu. Il est particulièrement intéressant d’installer ces cultures dans des zones eutrophisées par exemple, afin que les algues puissent capter le phosphore et l’azote en excès. Un contrôle de la qualité de l’eau doit cependant être réalisé avant chaque implantation. Culture multi trophique intégrée. Pour pallier un éventuel manque de nutriments, des solutions existent la culture MTI Multi Trophique Intégrée pourrait être comparée au principe de cultures associées » à terre. Mais ici il s’agit d’associer des activités déjà bien connues, comme la conchyliculture ou l’élevage de poisson par exemple, à la culture d’algue. Les déchets des uns nourrissent les autres, qui en échange améliorent la qualité sanitaire de l’eau. L’ensemble permet de récréer un équilibre, proche de ce que l’on peut trouver dans les récifs naturels. Si cette technique est déjà explorée dans certains pays, comme le Mexique ou la Norvège, elle commence tout juste sur nos côtes. Culture off-shore. Une autre voie d’association les cultures en parcs éoliens. Si la France finit par développer ce genre de projet, les zones qui seront créées seront soumises à une réglementation particulière en matière de pêche et de navigation, et fréquentées régulièrement par des professionnels pour la maintenance. Les points d’accroches sous-marins seront nombreux et permettront d’y installer du matériel de culture. En mer du nord, des expérimentations ont déjà été menées. Algues en Bretagne – Croquis issu du Livre Turquoise, et al. 2010, reproduit avec la permission de BH Buck, AWI Bremerhaven, Allemagne Culture en marais. Les zones de marais salés sont un milieu propice pour certaines espèces d’algues. Les algues vertes filamenteuses types Chaetomorphes, Cladophoracées, Enteromorphes ou les Ulavacées Ulva sp., Monostroma spp, s’y trouvent naturellement. Certains marais à l’abandon pourraient donc parfaitement convenir pour l’activité d’algoculteur. D’autant plus que des effets positifs sur la faune et la flore ont déjà été remarqués dans le cadre de tests les marais, nettoyés puis entretenus, redeviennent un lieu de vie pour de nombreuses espèces, jusque-là dérangées par l’envasement. Cultures en bassins. Une solution pour s’affranchir en partie des contraintes naturelles et contrôler la production pourrait être la culture en bassin. Directement sur la côte ou plus dans les terres pour limiter les conflits d’usages, des entreprises ont déjà expérimenté ce concept. L’eau est renouvelée par le cycle naturel des marées. Les algues sont lavées, séchées à basse température puis broyées. L’une des principales algues cultivées est l’Ulva sp. A Saint Pol de Léon, Jean-François Jacob convertit actuellement deux hectares de serres horticoles en bassins de production. Il espère y produire des macro-algues brunes et des crevettes en circuit fermé Algues vertes en Bretagne tous co-responsables ! C’est quoi les algues vertes ? Les phénomènes de prolifération d’algues sont provoqués par une combinaison de facteurs la température, l’ensoleillement et une quantité importante de nitrates, dont se nourrissent les algues eutrophisation. On connait depuis plusieurs années le phénomène des marées vertes, touchant plus particulièrement les côtes nord bretonnes. Les marées vertes. Le phénomène appelé marée verte, consistant en l’échouage de plusieurs tonnes d’algues vertes, est dépendant de la prolifération évoquée à l’instant et des conditions de géomorphologies et courantologies particulières. Les baies avec un fond de couleur claire, en pente douce et agitées de courants faibles sont des lieux très favorables. La première marée verte a été observée en 1971, dans la baie de Saint Michel en Grève 22. En s’échouant en tas, les algues pourrissent, émettant un gaz toxique l’hydrogène sulfuré H2S. C’est à ce dernier que l’on doit l’odeur caractéristique d’œuf pourri qui plane sur les plages en été. L’odeur désagréable n’est qu’anecdotique au regard des effets induis par une exposition importante à ce gaz. L’INRS Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles détaille les conséquences d’une toxicité aigüe soit les effets nocifs résultant de l’exposition à une seule forte dose ou d’une seule exposition sur l’Homme comme suit • A 100 ppm3 une irritation des muqueuses oculaires et respiratoires se traduisant par une conjonctivite, une rhinite, voire un œdème pulmonaire retardé. Ces manifestations peuvent s’accompagner de céphalée, nausée, sialorrhée écoulement de salive et perte de connaissance brève. • A partir de 500 ppm une rapide perte de connaissance est suivie d’un coma parfois convulsif, accompagné de troubles respiratoires, d’un œdème pulmonaire, de trouble du rythme cardiaque, de modification tensorielle. Si l’exposition n’est pas interrompue, la mort survient rapidement. • Aux concentrations supérieures à 1000 ppm la mort survient en quelques minutes. On peut se retrouver confronté à de telles concentration au milieu de tas d’algue, notamment en marchant sur des poches de gaz. En 2009, l’Etat français reconnait les risques sanitaires liés aux émanations du sulfure d’hydrogène. Cette affaire qui relève de la santé publique est un dossier complexe dont héritent les communes du bord de mer. Elles sont dans l’obligation de ramasser les algues échouées sur les plages dans un délai de 36h, sous peine de devoir les fermer. Quoi qu’il en soit, il est formellement déconseillé de marcher sur des tas d’algues vertes échouées ou de les remuer. Les algues vertes ne constituant pas une pollution en tant que telle et n’est absolument pas dangereuse du moment qu’elle reste fraiche ; c’est bien le gaz qui se dégage hydrogène sulfuré, qui peut provoquer des intoxications. En cas de symptômes, s’éloigner rapidement de la zone d’émanation du gaz et contacter un medecin. Retrouvez d’autres informations sur les algues dans cette excellente vidéo des 5 Minutes Bretonnes. Bibliographie. De A à B ADEBIOTECH. Compte rendu COLLOQUE ALGUES ET FILIERES DU FUTUR » », 2010. ANGER Emilie. L’encadrement juridique relatif à l’exploitation des algues ». Mémoire de stage de fin d’étude master 2 Juriste Conseil des Collectivités territoriales. Dans le cadre du projet FAR LITTORALG », 2015, 90p. Arzel Pierre. L’exploitation des algues en Bretagne. In Études rurales, n°133-134. Littoraux en perspectives, sous la direction de Jacques Cloarec et Bernard Kalaora. 1994, 126p Arzel Pierre, Olivier Barbaroux, Les algues », 2010, “Neva Éditions – Magland”, Artisans de la mer, 103p BALAY, Louis-Pierre, Gilles DARGNIES, et Alain FEMENIAS. Expertise du projet de filière d’algoculture alimentaire en Bretagne », 2012. Bardon, Éric, et Charles Dereix. Plan de communication pour le secteur de la forêt et du bois », s. d., 27p Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES Sulfure d’hydrogène ». INRS, 2014. Le Bras Quentin, Léa Ritter, D Fasquel, Marie Lesueur, Sterenn Lucas, et Stéphane Gouin. Etude du marché français des algues alimentaires Tome 2 Catalogue et analyse des produits existants. IDEALG ● Phase 2- Les publications du Pôle halieutique AGROCAMPUS OUEST n°37 », 51p, 2015 Burlot Anne-Sophie. Valorisation des métabolites d’algues proliférantes par voie enzymatique applications dans les domaines de la nutrition et santé animale, végétale et humaine, de la cosmétique et de l’environnement », 467p, 2016 De C à F Cazes, G., Les constantes spatiales du fait touristique littoral thématique et systématique ». In Travaux de l’Institut Géographique de Reims, n°23-24, 1975. Le tourisme dans l’espace littoral. Actes des Journées de Géographie et de Tourisme, Bordeau, 30 sept. – 2 oct. 1974. DESCHAMPS, Chantal, Jean-Paul SIMIER, et Bertrand PIECHACZYK. Programme BREIZH’ALG étude de marché ». Bretagne Développement Innovation, 2012. Dionnet, Mathieu, Amar Imache, Elsa Leteurtre, Jean-Emmanuel Rougier, et Aleksandra Dolinska. GUIDE DE CONCERTATION TERRITORIALE ET DE FACILITATION ». Lisode, 2017. Elmtili, N. Les algues marines nouvelle potentialité économique pour le Maroc. Quelle stratégie biotechnologique ? », 2013 ETAT/DREAL. AVIS DU CSRPN de Bretagne Liste des espèces d’algues éligibles à l’algoculture dans les schémas des structures conchylicoles, N°201310EspècesNatura 2000 », 26 septembre 2013. FOOD AND AGRICULTURE ORGANIZATION OF THE UNITED NATIONS. LA SITUATION MONDIALE DES PECHES ET DE L ’AQUACULTURE 2018 atteindre les objectifs de développement durable. FOOD & AGRICULTURE ORG, 2018. De G à I GARINEAUD Clément. Récolter la mer des savoirs et des pratiques des collecteurs d’algues à la gestion durable des ressources côtières dans le Finistère Bretagne », 2018, 346. Gouvernement. Livre bleu stratégie nationale pour la mer et les océans ». Secrétariat général de la mer, 2009. GUIHENEUC Pierre-Marie. L’analyse du cycle de vie dans l’entreprise ». Annales des Mines Responsabilité et environnement N° 66, no 2 2012 78. GUYOMARC’H, Jean-Paul, et François LE FOLL. Les marées vertes en Bretagne pour un diagnostic partagé, garant d’une action efficace ». Région Bretagne, Conseil économique, social et environnemental, 2011. INSEE. Environnement littoral et marin en métropole ». Insee Références, 2017. De L à N LAINE-PENEL, Armelle, Patrick MAYEN, et Florent SPINEC. L’algoculture étude sur le métier, les savoirs, les compétences et la formation », 2016. LECLERC V., FLOC’H Les secrets des algues », Edition Quae, Versailles, 167 p, 2010 LESUEUR Marie, et Charline COMPARINI. La filière des algues dans le monde, en Europe, en France. Synthèse de résultats. Cellule études et transfert, AGROCAMPUS OUEST », s. d., 5. LIBAERT Thierry, PIERLOT Jean-Marie. Les nouvelles luttes sociales et environnementales », Vuibert, 224 p, 2015 LITZLER Sophie L’algoculture et ses contraintes géographiques en Chine », EchoGéo, 2012 Namo, Dirm, CRPMEM de Bretagne, et CDPMEM de Bretagne. PREFECTURE DE LA REGION BRETAGNE », s. d., 5. de M à U OLLIVRO Jean De la mer au meritoire. Faut-il aménager les océans ?», Apogée, 180p, 2016 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Fonds international de développement agricole, Organisation mondiale de la santé, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, et Programme alimentaire mondial. Renforcer la résilience face aux changements climatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition, 2018. PERSON Julie, LANDO Danielle, MATHIEU Daniel, SASSI Jean-François, LECURIEUX-BELFOND Laura, GANDOLFO Robert, BOYEN Catherine, et al. Livre Turquoise ». Adebiotech, 2010. PHILIPPE Manuelle, Récolte des algues de rive – Guide de bonnes pratiques ». Inter Bio Bretagne, 2011. SPINEC Florent. L’algoculture étude sur le métier, les savoirs, les compétences et la formation », 2016, 110. Université du temps libre du Tregor, Le goémon, ses richesses à l’origine… et au Service du Monde Vivant », Université du Temps Libre du Trégor, 128 p, 200
Onla retrouve par paquets sur les plages, surtout en Bretagne, où elle se décompose en masse et devient toxique. Car c’est bien sa décomposition qui est dangereuse, puisqu’elle libère du sulfure d’hydrogène en pourrissant. La laitue de mer, en tant que telle, n’est donc pas toxique et au contraire, est très bonne pour la santé !
Publié le 08/09/2021 1330 Mis à jour le 09/09/2021 0951 Article rédigé par Elles défigurent les plages, interdisent la baignade et empoisonnent la vie des habitants. Depuis un demi-siècle, le même fléau fait son retour chaque été en Bretagne des "marées vertes" où les algues s’échouent par centaines de tonnes... et qu'il faut déblayer au tracteur. Extrait d'une enquête d’un enfant du pays devenu reporter à "Envoyé spécial", à voir le 9 septembre 2021. "La marée était haute à 7 heures, et quand elle s'est retirée, voilà ce qu'elle a laissé en haut de la plage", constate François David, qui organise le ramassage des algues vertes pour les communes de la baie de Saint-Brieuc. Le technicien patauge jusqu'à mi-mollet dans une fange qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres. Il estime la "récolte" de la matinée entre 100 et 150 tonnes. C'est beaucoup, mais moins que certaines années, où elle a parfois atteint 600 tonnes sur une journée. Comme chaque matin, de mai à septembre, sur cette plage des Côtes-d'Armor interdite au public, les tracteurs s'affairent pour déblayer d'énormes tas d'algues vertes. Mobiliser tous les jours des engins de chantier pendant cinq mois coûte cher au contribuable de 300 000 à 700 000 euros par an pour le ramassage, le transport et traitement des algues. Près de 10 000 tonnes ont été ramassées depuis le mois d'avril 2021, et les algues vertes reviennent à chaque marée. C'est comme vider la mer avec un dé à coudre… Un éternel recommencement. La baie de Saint-Brieuc concentre la moitié des algues vertes qui polluent la Bretagne Quelles sont les causes de ce fléau ? Les recherches scientifiques ont conclu que les algues vertes prolifèrent lorsque trois facteurs sont réunis. Des baies peu profondes, avec un faible courant ; des conditions météo propices du soleil et peu de vent ; et des nutriments venus des rivières qui favorisent leur croissance le phosphore émis par les activités humaines, des eaux usées et, surtout, l'azote issu de l'agriculture. Chaque année depuis un demi-siècle, le phénomène se répète en Bretagne, défigurant ses côtes et empoisonnant la vie des habitants. Pour "Envoyé spécial", Clément Le Goff a enquêté sur les terres de son enfance, à Hillion. Cette baie de Saint-Brieuc où il a grandi concentre la moitié des algues vertes de toute la Bretagne. Et sur la plage de son enfance, celle de l'Hôtellerie, où il n'a jamais pu se baigner, il n'est même pas possible de les ramasser. Extrait de "Ma plage empoisonnée", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 9 septembre 2021. > Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile iOS & Android, rubrique "Magazines".
a Soude (carbonate de sodium) Les algues sont exploitées à partir de la fin du 17es et durant le 18e siècle en France pour fournir de la soude aux manufactures de verre. Les
La présence d’algues vertes en Bretagne est tristement devenue un marronnier de l’été… Cet été, la météo a été particulièrement favorable à leur prolifération, un nouveau record est attendu. C’est le cas dans la baie de Saint-Brieuc, où se trouve la commune d’Hillion. Le municipalité a dû fermer plusieurs plages cet été. On s’intéresse cette semaine à cette problématique écologique locale. L’écologie étant un thème important dans cette élection présidentielle. Tous les jours, on vous propose un point du vue, un regard, une opinion sur ce phénomène. Notre reporter Alexandra Sirgant sillonne les plages d’Hillion à la recherche de réponse sur ce phénomène qui dure depuis des décennies. Pourquoi est-ce si difficile de mettre en place des mesures plus écologiques sur le terrain ? Épisode 1 Une mer d’algues On retrouve Alexandra Sirgant sur une falaise de la baie de Saint-Brieuc pour constater l’étendue des algues vertes sur les plages d’Hillion. Épisode 2 Descente sur la plage toxique Notre reporter Alexandra Sirgant se rend directement sur la plage pour observer de plus près ces algues et mesurer le taux de toxicité relâché par ces plantes aquatiques. C’est André Ollivro, un ancien élu municipal, aujourd’hui président de l’association Halte aux marées vertes, qui nous guide. Épisode 3 Chez Monsieur le maire Quelles sont les armes dont disposent les collectivités locales pour répondre à ce problème environnemental ? Cet été à Hillion, plusieurs plages ont été fermées par arrêté municipal pour risque sanitaire. À la fin du mois de juillet la municipalité a écrit au président de la république. Elle est toujours sans réponse du gouvernement. Alexandra Sirgant a pris rendez-vous avec le maire Mickaël Cosson pour en parler. Épisode 4 Récolte de réponses à la ferme On parle depuis plusieurs jours du problème des algues vertes sur les plages de ville d’Hillion. Et de la difficulté pour les agriculteurs, en partie responsables de ce problème, d’évoluer vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Aujourd’hui, on tend le micro à ceux qui ont fait le choix de l’agriculture biologique. C’est le cas de Gwenael Ollivier, maraîcher à Ploufragan. Il a racheté l’exploitation de ses parents, anciens éleveurs de lapin, pour se mettre au bio. Alexandra Sirgant a été récolter des légumes sur sa ferme. Épisode 5 Questions présidentielles Cette semaine, on a tendu le micro à différents acteurs de la commune d’Hillion, pour comprendre pourquoi c’est si difficile de se débarrasser des algues vertes sur les plages. À moins d’un an de l’élection présidentielle, tous ces acteurs ont une idée bien précise du rôle à jouer des candidats et surtout du futur Pour son dernier jour sur place, Alexandra Sirgant leur a posé la question. Une saison en France » c’est tous les jours à 7h40. Alexandra Sirgantalgues vertesHillionplagesSaint-BrieucUn Nova jour se lèveUne Saison en France Vous aimerez aussi Le Héros du Nova jour Le Héros du Nova jour avec ChEEk Magazine, l’association Alternatiba, Streepress et les équipes de la Voir pour les informations sur la vie privée et l’opt-out. Micro Perché Le matin dans Un Nova jour se lève, on tend notre micro à la rue. Ailleurs dans le monde Tous les matins dans Un Nova jour se lève, les équipes de Nova Production font un tour Ailleurs dans le monde… et en reviennent... La grille du coq Entrons dans la course à l’Élysée par la porte de derrière, par la discrète Grille du coq ! Tech Paf Tech Paf, c’est une émission d’exploration du futur que le monde de la tech nous promet. On y aborde une mutation en cours, en...
1999 € 11 D'occasion à partir de 19,95 € 21 Neuf à partir de 17,99 €. Livraison GRATUITE (0,01€ pour les livres) en point retrait (selon éligibilité des articles). Détails. Pas moins de 3 hommes et 40 animaux ont été retrouvés morts sur les plages bretonnes. L'identité du tueur est un secret de polichinelle : les algues vertes. Saint-Jacques-de-la-Lande France, 30 juin 2022 AFP – L’Agence régionale de santé ARS de Bretagne a annoncé jeudi le triplement sur les plages de capteurs d’hydrogène sulfuré, dont les émanations provenant de la putréfaction des algues vertes peuvent être mortelles. Stéphane Mulliez, directeur général de l’ARS Bretagne, a rappelé le “devoir d’information et de transparence que nous devons à nos concitoyens par rapport aux impacts en hydrogène sulfuré et aux impacts de la présence des algues vertes sur nos littoraux”, lors d’une conférence de presse près de Rennes. Ainsi, à partir de vendredi, les capteurs passeront de 4 à 12 dans différentes baies des Côtes-d’Armor et du Finistère touchées par ce phénomène. Le Haut conseil de la santé publique a donné un “repère très clair en terme de taux d’hydrogène sulfuré”, à savoir 1 ppm dans l’air. Ces capteurs vont enregistrer les taux chaque quart d’heure qui pourront être consultés sur le site Air Breizh, association agréée par l’État. En cas de dépassement du seuil, le protocole prévoit notamment une information aux collectivités territoriales et aux populations, un ramassage des algues plus important sur les littoraux et les plages touchés et un renforcement des interdictions d’accès aux sites. Présentes en mer à l’état naturel, les algues vertes ont commencé à se multiplier il y a plus de 40 ans sur certaines plages bretonnes, où elles sont nourries par des apports de nitrates épandus par les agriculteurs dans les champs et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers. Interrogé sur l’importance de leur présence avant le début de la saison estivale, le “Monsieur Algues vertes” de la région, le sous-préfet Étienne Guillet, a estimé que 2022 risquait “d’être dans les années assez fortes”. Concernant un bateau conçu spécialement pour ramasser les algues vertes, M. Guillet a précisé que le navire pourrait être mis en eau “fin juillet ou début août” et opérerait dans la baie de Saint-Brieuc et/ou dans la baie de la Fresnaye. Enfin, dans le cadre du Plan de lutte contre la prolifération des algues vertes PLAV, prolongé de 2022 à 2027, l’agence de l’eau mobilisera dix millions d’euros d’aides sur trois ans dans le cadre des contrats territoriaux. Le taux de contractualisation des agriculteurs des baies algues vertes pourrait lui passer de 10% à 40% dans trois ans, a indiqué la préfecture de Bretagne. Ellepousse en Bretagne, en Camargue, en Vendée, en Baie de Somme ou encore en Charentes-Maritimes. Vous pouvez en récolter sur les plages à marée basse. Elle se reconnait à ses tiges bien vertes sans feuilles. Elle mesure de 10 à 40 centimètres de hauteur. Elle pousse également dans les marais salants. Dans le commerce, la salicorne Publié le 4 juil. 2017 à 101En ce début d'été, les algues vertes prolifèrent le long du littoral de la Manche. Pour ne pas faire fuir les touristes, les collectivités s'empressent de les ramasser, car elles polluent les plages. Spécialisé dans la conception de machines adaptées aux conditions extrêmes, B2MH Concept, basé à Plouigneau, dans le Finistère, vient de créer une nouvelle génération de ramasseuse d'algues. La mise au point de cet automoteur de récolte d'algues vertes a réclamé huit mois de R&D. La machine peut ramasser 1 tonne d'algues par minute », précise Fabrice Morin, président de B2MH. Elle intervient non pas sur le sable, mais dans l'eau, et dispose d'un système d'égouttage au passage des algues sur un tapis. L'objectif est d'éviter de les abîmer. De plus, l'engin est équipé de chenilles pour limiter ses impacts sur la faune marine. L'équipe de B2MH a monté sur le véhicule un moteur Mercedes de 320 chevaux et une cabine, puis s'est chargée de concevoir et fabriquer l'ensemble des autres pièces. Long de 9 mètres et large de 3,8 mètres, l'engin a été homologué par les services des mines et peut donc circuler sur les routes afin d'intervenir, si besoin, tous les jours, de plage en plage. Les algues récupérées dans l'eau sont peu chargées en sable et peuvent être transformées. Elles deviennent polluantes et difficilement valorisables quelques heures après leur échouage sur la plage ou les rochers. Après récolte par la machine de B2MH, elles sont immédiatement transférées par camion dans l'usine d'Agrival, à Plouénan, filiale de la Sica de Saint-Pol-de-Léon. C'est elle qui se charge de nettoyer et raffiner ces algues vertes utilisées par Olmix, comme élément nutritif naturel pour l'alimentation du de création 2005Président Fabrice MorinChiffre d'affaires 1,5 million d'euros en 2016Effectif 8 personnesSecteur machinismeComment affronter la montée des incertitudes ?Inflation, hausse des taux d’intérêt, Ukraine et maintenant incertitude politique, les chocs se multiplient. Pour évoluer dans un environnement de plus en plus complexe, l’expertise de la rédaction des Echos est précieuse. Chaque jour, nos enquêtes, analyses, chroniques et édito accompagnent nos abonnés, les aident à comprendre les changements qui transforment notre monde et les préparent à prendre les meilleures découvre les offres . 117 19 75 106 437 210 236 378

algue récoltée sur les plages de bretagne